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Les filles sont deux fois plus harcelées que les garçons, selon l'Unicef
L'Unicef a interrogé plus de 26 000 jeunes de 6 à 18 ans sur leurs conditions de vie et leur perception des inégalités. Les résultats montrent que les discriminations sexistes commencent très tôt.
Les inégalités entre filles et garçons s'installent dès l'enfance, alerte l'Unicef. Les filles sont ainsi beaucoup plus touchées que les garçons par les discriminations, notamment vestimentaires. Pour elles, "la tenue correcte exigée est un problème récurrent dans les collèges et de manière générale dans la société" souligne l'étude. Pour les filles, il ne semble pas y avoir de bonne réponse à l'oscillation permanente entre "trop" féminine, et donc jugée provocante, et "pas assez féminine" et donc cataloguée garçon manqué. Cette discrimination vestimentaire augmenterait même avec l'âge. Les 12/14 ans ont près de deux fois plus de risque de faire cette expérience que les 6/11 ans. Et ce risque est près de trois fois plus élevé pour les 15/18 ans, où cela concerne globalement 19% des jeunes de cette tranche d'âge.
A 17 ans, deux filles sur 3 considèrent qu'elles ont moins de droits que les garçons
Une discrimination qui les poursuit partout que ce soit sur Internet, dans les transports en commun ou dans la rue. Les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons à avoir déjà été suivies, touchées, embrassées de force dans les transports en commun ou dans l'espace public. A partir de 13 ans, cela concerne 10% des filles interrogées.
En conséquence, les filles restent davantage dans l'espace domestique ou dans les lieux où elles se sentent en sécurité, laissant l'espace public aux garçons.
Elles subissent également plus de privations que leurs camarades masculins. Les chiffres montrent notamment qu'elles sont moins favorisées dans l'accès aux loisirs, puisque deux tiers des jeunes pratiquant une activité de loisir subventionnée sont des garçons.
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Même la cour de récré est un lieu d'inégalités entre les élèves, affirment les auteurs de l'enquête. Les garçons occupent généralement le centre de la cour et les filles sont reléguées en périphérie, sur les bancs ou dans les toilettes. Les garçons ne perçoivent ce problème de cohabitation qu'au collège, soit bien plus tard que les filles. Plus sensibles à l'idée de séparation entre les sexes, ils sont aussi plus nombreux à considérer que l'amitié entre les filles et garçons n'est pas possible. Une croyance basée sur des représentations caricaturales de l'autre sexe.
Assez rapidement les filles ont conscience des discriminations qu'elles subissent, puisqu'elles sont 45% à considérer qu'elles ont moins de droits que les garçons tandis que les garçons sont 30,7% à penser le contraire. En grandissant, cette perception se renforce puisqu'elles sont 65% à le penser à 17 ans.
Si à l'école, elles sont un peu plus épargnées que les garçons par les attaques et moqueries blessantes, dont se plaint 32% des jeunes interrogé·e·s, elles sont en revanche plus souvent la cible d'harcèlement en ligne. Plus globalement, près de la moitié des jeunes interrogé·e·s ne sentent pas vraiment, voire pas du tout, valorisé·e·s sur les réseaux sociaux. Pire, 7% des répondant·e·s affirment avoir subi des attaques ou moqueries blessantes sur les réseaux sociaux et plus de 9% disent y avoir été agressé·e·s ou harcelé·e·s.
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Laura El Feky © CIDJ
Actu mise à jour le 19/11/2018
/ créée le 08-11-2018
Crédit photo : Andre Hunter/ Unsplash