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57 % des moins de 25 ans victimes d’espionnage numérique par leur partenaire
- Psycho / Santé
La GenZ serait particulièrement adepte du snooping. Une pratique pourtant interdite car elle se situe sur le terrain du harcèlement et des violences conjugales.
Devenu une extension de soi-même, le smartphone s’est transformé en une espèce de journal intime auquel on croit être seul à accéder. Seulement voilà, dans le cadre du couple, cet espace attise méfiance et jalousie. On veut savoir ce qu’y fait notre cher(e) et tendre. Espions ou espionnés, les jeunes Français de moins de 25 ans semblent la catégorie de la population la plus concernée d’après une étude Ifop pour le Journal du Geek, parue en mai.
Qui cherche à l’insu de l’autre… trouve
Interrogés sur leur pratique du snooping dans leurs relations amoureuses en général, les membres de la GenZ répondent à 76 % avoir déjà regardé dans le téléphone ou surveillé leur partenaire. Si le contenu des messages privés les intéresse au plus haut point, les réseaux sociaux concentrent l’attention. Plus d’un jeune sur deux scrute les personnes suivies ou qui suivent leur moitié.
Parmi les 18-24 ans, 57 % ont déjà été victimes d’espionnage au cours de leur vie, plus précisément 66 % des hommes et 52 % des femmes. Curiosité (malsaine) ou envie de contrôler l’autre ? La moitié des espions découvrent ainsi des mensonges et des conversations ambigües de l’être aimé. Merci le snooping ? Un certain nombre repère par ailleurs l’intérêt de leurs partenaires pour des sites pornographiques ou des applis de rencontre. Les hommes seraient sensiblement plus nombreux à cacher ce genre de détails… Des infos explosives qui mettent en péril le couple.
L’espionnage numérique, source de tensions au sein du couple
Si 44 % des 18-24 ans constatent qu’un partenaire a déjà fouiné dans leur téléphone, le snooping se matérialise sous différentes formes : écoute des conversations, possession des codes PIN ou géolocalisation. Le tout à l’insu de l’autre. Ces conduites demeurent inadmissibles. Alors imaginez le stade au-dessus. 56 % des moins de 25 ans déclarent que leur partenaire n’a pas ouvertement respecté leur intimité numérique. Comment ? En réclamant de consulter messages ou photos qu’il ou elle ne veut pas montrer, en exigeant la communication du code d’accès du téléphone ou encore en demandant à ce que le statut amoureux soit indiqué sur ses réseaux sociaux. Point culminant : la confiscation du téléphone. Acte ô combien inquiétant dont 13 % des 18-24 ans ont déjà été victimes. Les hommes restent majoritairement la cible de ce type de comportements.
Globalement, plus d’un tiers des jeunes répondants admettent des tensions au sein du couple en raison de ces intrusions. Le snooping se révèle symptomatique d’un climat d’emprise et de violences conjugales. Les chiffres pour l’ensemble des répondants parlent d’eux-mêmes. 52 % des victimes de violences physiques ont été espionnées à leur insu par leur partenaire. Soit deux fois plus que celles et ceux qui n’ont jamais été victimes de tels agissements. Justement parce que la corrélation ne fait pas de doute, la loi contre les violences conjugales de 2020 punit l’espionnage numérique par le conjoint d'un an de prison et 45 000 euros d'amende. À bon entendeur.
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Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 02-06-2023
/ créée le 02-06-2023
Crédit photo : Laura Chouette - Unsplash