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Les salariés français redoutent plus le licenciement que la mort
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Les sondages révèlent parfois des surprises. Celui-ci, mené par le site Zety auprès de 1000 employés, nous apprend que la majorité des participants ont déjà quitté un emploi au cours de leur vie, mais aussi que la perspective de se faire licencier les terrorise bien plus que de passer de vie à trépas. La raison ? La honte.
Ces derniers temps, il n’y en a que pour la Great Resignation. Dans la cohue médiatique, ce phénomène dit de « grande démission » pourrait laisser penser que tous les Français quittent leur emploi, lassés par la routine, attirés par la perspective de meilleures rémunérations. À croire que tout le monde s’entend sur le fait que la fidélité ne paie pas. En réalité, à en juger par les chiffres de la DARES, si les « aventureux » se sont révéler nombreux (520 000 démissions par trimestre en 2022), dans le même temps et selon l’Urssaf, les entreprises embauchaient plus de 5 millions de salariés en CDI. Autrement dit, nombre d’intrépides jouaient la prudence : ils quittaient un job pour en rejoindre un autre. Et c’est d’ailleurs ce que révèle le site Zety au travers d’une enquête. Si le panel reste modeste (1000 salariés interrogés), une conclusion s'impose : la reconnaissance sociale passe par le travail.
La mort oui, la mort sociale non
Aussi surprenant que celui puisse paraître, les interrogés redoutent plus le chômage que la mort, ou même la maladie. C’est d’autant plus étonnant que le marché du travail affiche un dynamisme certain : plus de 5 millions de CDI signés en 2022, soit 700 000 CDI de plus qu’en 2021 (reprise post-Covid) ou 845 000 CDI de plus qu’en 2019 (période pré-Covid). Mais ça n’empêche pas 6 salariés sur 10 de craindre le licenciement, professionnels de l’éducation et ouvriers du bâtiment en tête. Deux secteurs où il manque pourtant des bras… Alors d’où vient cette peur sourde ? De la crainte du déclassement social : sentiment d’inutilité (à 64%), peur de l’isolement (62%), jugement d’autrui pour 60% des interrogés redoutant d’être considérés comme stupide. D’ailleurs, si 7 personnes sur 10 ont déjà connu un licenciement, la majorité (75%) avoue avoir eu honte au point, pour un tiers des répondants, de l’avoir soigneusement caché à l’entourage. Reste, peut-être pour rassurer les hésitants, que 64% des interrogés affirment qu’à long terme, leur licenciement s’est révélé positif pour leur carrière. Et si le bonheur était effectivement dans le pré d’à côté ?
Maxence Saquet © CIDJ
Actu mise à jour le 28-09-2023
/ créée le 28-09-2023
Crédit photo : Timon Studler - Unsplash