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À l’Académie du Climat, les jeunes sont en quête de métiers engagés
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Jeudi 18 avril, l’association Ambitions transitions a organisé son troisième forum des « métiers engagés » à Paris. Si chacun a sa propre vision du « job utile », participants et exposants ressentent tous le même besoin d’agir professionnellement. Cependant, les conditions de travail au sein de l’économie sociale et solidaire restent encore précaires.
Quand travailler rime avec s’engager
« C’est un métier dans lequel on se sent utile, acteur de sa propre vie. » C’est ainsi que Quentin, la vingtaine, définit le « job de rêve ». Dans la grande salle parisienne de l’Académie du climat, il navigue de stand en stand, à la rencontre des entreprises présentes au forum d'Ambitions transitions « Cap vers ton métier engagé ». Et, en ce jeudi 18 avril 2024, le jeune homme débarque avec des questions plein la tête. Son avenir ? Il l’imagine dans le secteur environnemental, mais sans avoir d’idée précise d’un futur métier. Autour de lui, ses proches ne présentent pas d'exemples inspirants : « Mes amis ne s’épanouissent pas dans leurs métiers, et ça m’interroge… Ça me fait un peu peur. » Exposant de cette troisième édition, Adrien est data analyste au Ministère de la Transition écologique. Jeune salarié de 26 ans, il a trouvé dans son poste actuel tout ce qu’il entendait par un « métier engagé » : « J’avais envie d’un job qui m’apporterait plus que simplement un salaire. Mon idée était de ne pas seulement contribuer au PIB monétaire, mais aussi à un PIB qui serait social et écologique ». Une « envie d’agir pour le bien commun », qui se retrouve dans toutes les bouches.
Repérer le greenwashing
En dehors des rencontres avec les entreprises, l'association Ambitions transitions a mis gratuitement en place des conférences, ateliers de coaching ou encore de rédaction de curriculum vitæ. Le tout organisé par une vingtaine de bénévoles, tous issus de ce regroupement d’anciens élèves de grandes écoles. Parmi eux, Olivier, membre depuis trois ans, est un habitué du forum. Ex-étudiant de Polytechnique, il travaille aujourd’hui à son compte en tant qu’expert data à Chambéry, pour être « proche de la nature ». Pour lui, il existe plusieurs manières de s’engager au niveau professionnel : « Soit en travaillant dans une structure qui œuvre à la création d'une société meilleure, soit en faisant bouger la structure dans laquelle on travaille ».
Bloom, Omeva, Jobs that make sense… Les trente entreprises présentes au forum n’ont pas été choisies au hasard. Mathilde, chargée de communication de l’association, explique les choix d’Ambitions transitions : « On voulait éviter à tout prix les entreprises qui font du greenwashing. On a donc fait une liste d’entreprises qui représenteraient tous les secteurs, et on a enquêté pour vérifier si ce n’était pas simplement un engagement de couverture ». Pour Céline, salariée chez Action Logement, les offres liées l’économie sociale et solidaire (ESS) sont de plus en plus nombreuses, et pas seulement dans les start-up : « Il existe de plus en plus de structures qui évoluent vers un modèle plus durable. C’est vers cela qu’on devrait tendre : arrêter de tout reconstruire pour changer ce qui existe déjà ».
Des salaires moins élevés et davantage de CDD
À travers son dernier rapport sur l’ESS, l’Apec dresse un état des lieux du secteur. En France, ils sont plus de 2,6 millions de salariés à y travailler en 2023. Dans le domaine, les besoins de main d’œuvre progressent rapidement, notamment dans le milieu associatif, qui concentre 7 offres sur 10. Cependant, les postes proposés restent majoritairement des contrats à durée déterminée (CDD). Au forum, les jeunes ont conscience que leurs trajectoires sortent de l’ordinaire. Issus de grandes écoles, ils savent que leurs parcours de formation remarquables leur permettraient de choisir leur futur métier dans un domaine à priori plus rémunérateur. Adrien, ancien étudiant d’école d’ingénieurs, admet que n’importe qui ne peut pas lier engagement et travail. Olivier ne peut que confirmer ce constat : « Tous les postes dans l’ESS n’ont pas des salaires mirobolants, mais j’ai de la chance de travailler à mon compte. C’est une situation confortable qui me permet de choisir mes clients ». Bien que les rémunérations atteignent dans l’ensemble des taux inférieurs aux emplois des autres secteurs, l’ESS continue de plaire aux jeunes. Selon le dernier rapport du collectif Pour un réveil écologique, 70% des 18-30 ans se disent prêts à renoncer à une offre d’emploi si l’employeur ne prend pas en compte les enjeux environnementaux.
Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 25-04-2024
/ créée le 25-04-2024
Crédit photo : Azaïs Perronin