1969-1979 : naissance du CIDJ et d'une politique jeunesse
En bref
- Dès 1967, le Rapport d’enquête sur la jeunesse française préconise la création d’une structure d’information qui deviendra le CIDJ
- Le service public national de l’information des jeunes est le premier échelon de développement d’un réseau de structures de proximité.
- L'objectif : mettre à la disposition de tous les jeunes, les informations dont ceux-ci souhaitent disposer dans tous les domaines.
Prélude à la création du CIDJ
Dès 1967, le Rapport d’enquête sur la jeunesse française* préconise la création d’une structure d’information pour répondre aux besoins des jeunes dans tous les domaines. Cette réflexion politique alimentée par un sondage réalisé en novembre 1966 auprès de 3000 jeunes, fournit une photographie inédite de la situation de la jeunesse.
Les "moins de 25 ans" représentent alors près de 40% de la population. Le terme "babyboom" entre alors dans la langue courante et devient un objet d’étude sociologique.
Il faut que les jeunes apportent la remise en cause de tout. La remise en ordre, c’est la tâche de ceux qui gouvernent"
En quelques mois, le CID - Centre d’Information et de Dialogue se mue en Centre d’Information et de Documentation Jeunesse, après une négociation qui stabilise et précise les statuts de l’association.
La vague des événements de Mai 68 entraîne la nomination d’un Secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports, Joseph Comiti, rattaché au Premier Ministre, qui doit renouer le dialogue avec une jeunesse consciente de son poids politique.
En 1969, une enquête de l’IFOP, précise qu’un tiers des jeunes choisissent leur voie professionnelle par hasard et nombre d’entre eux par déterminisme familial et social.
La jeunesse devient alors « un objet politique improbable » qui pour la première fois est placé au centre de la vie sociale, économique et culturelle.
Jusqu’au début du XXᵉ siècle la jeunesse était souvent liée à l’éducation physique et à sa capacité de servir dans les armées. La jeunesse apparaitra ensuite dans les attributions gouvernementales accolées à "l’instruction".
*Initialement intitulé « Livre blanc sur la jeunesse »
La cause est entendue
Le droit à l’information se dessine dans les années 60 en corollaire avec le concept d’éducation populaire dont nombre de jeunes cadres issus de la résistance, souvent imprégnés des idéaux et décisions législatives du Conseil National de la Résistance à la libération.
La jeunesse tient essentiellement à ce que ce qui est faux ne lui soit pas donné pour vrai : les faux-semblants de la politique, les faux-semblants de la culture, dans les études comme dans l’art, les contraintes sociales, les pertes de temps, les pertes d’énergie.
En 1969, le CIDJ est créé à l’initiative du Secrétariat d’État à la Jeunesse, aux sports et aux loisirs. Le statut associatif loi de 1901 est retenu pour marquer la distinction avec le navire-amiral de l’Éducation Nationale.
Le service public national de l’information des jeunes est le premier échelon de développement d’un réseau de structures de proximité réclamé par 55% de jeunes qui l’estiment nécessaire et 38% indispensable.
La gouvernance dans sa cohérence politique est donc interministérielle.
Ainsi, se développe une saine émulation entre l’éducation formelle et non formelle dans le champ de l’éducation populaire qui affirme son identité.
Découvrez le journal dans lequel Joseph Comiti explique le CIDJ.
Quelle mission ?
Mettre à la disposition de tous les jeunes, par tous les moyens appropriés (technologie de l’information à distance : téléphone 24/24h), les informations dont ceux-ci souhaitent disposer dans tous les domaines.
La jeunesse est considérée dans sa globalité et non plus par tranches de vie : la famille, l’école, le service national, le logement, la mobilité internationale et la citoyenneté.
L’orientation et l’accès à l’emploi constituent une préoccupation centrale dans le cadre de l’éducation au choix. L’autonomie devient le but ultime positif.
Le principe d’une agora conviviale est mise en action, ainsi les jeunes informent les jeunes.
Le centre est donc ouvert à tous, la gratuité d’accès reste un principe intangible, service public oblige.
Le centre accueille cette nombreuse jeunesse (2000 visiteurs par jour) et ce, de 9h à 21h, 7 jours sur 7, y compris les jours fériés.
Un outil de veille politique
Mai 1968 a posé son empreinte sur cette jeunesse tripartite identifiée par le pouvoir institutionnel, économique et culturel qui se doit de mettre en œuvre la ou les politiques jeunesse (étudiante, ouvrière et rurale).
Le CIDJ et son réseau participant de l’aménagement du territoire constitue un observatoire en phase avec les réalités de « terrain ».
Le réseau se développe territorialement. L’innovation et la diversité des partenariats participent de la création d’un « laboratoire social » dynamique, au service de la jeunesse.
1971 : mise en œuvre de documentation adaptée destinée aux officiers conseils, qui assurent une veille sociale et un service de retour à la vie civile pour les jeunes appelés effectuant leur service militaire obligatoire.
Durant les années 1970, un référent inclusion des jeunes en situation de handicap fait vivre une entité dédiée au sein du CIDJ. Il faudra attendre la loi de 2005 pour que les thèmes de l’école et de l’entreprise inclusives soient inscrits dans l’obligation légale et citoyenne.
Enfin, le souci d’aller "au contact" des jeunes avec la création en 1972 de bus "CIDJ itinérant" qui s’expérimente dans l’Eure avec le soutien du ministère de l’Agriculture.
Le droit à l’information des jeunes se doit d’être universel, gratuit, accessible et fiable.
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