L’électronique et le développement de logiciels : des spécialités très recherchées
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La mécatronique, ça vous parle ? La manipulation par le vide, vous connaissez ? Non ? Moi non plus, si cela peut vous rassurer ! Mais nous avons rencontré Johan Chevallier, responsable Projet électronique et mécatronique chez Coval à Valence et, grâce à lui, nous allons tout vous expliquer. Bienvenue dans l’industrie du futur !
"La mécatronique, c’est tout simplement le mariage de l’électronique et de la mécanique", m’explique Johan Chevallier, ingénieur chez Coval, petite entreprise innovante du sud de la France spécialisée dans les systèmes de manipulation par le vide.
La manipulation par le vide… Qu’est-ce que cela peut bien être ? Devant mon regard interloqué, Johan Chevallier éclate de rire. "Rassurez-vous, moi non plus avant de travailler ici, la technologie du vide ne me parlait pas beaucoup. Les pompes à vide que nous vendons aux industriels permettent de saisir des objets par ventouses pour les manipuler. Imaginez une usine dans laquelle on met des œufs dans une boîte.
Le robot aspire l’œuf qui vient s’accrocher à une ventouse reliée à la pompe à vide puis il souffle pour déposer l’oeuf dans la boîte. J’ai été embauché pour travailler sur des pompes à vide plus innovantes.
Désormais, plus la peine de les paramétrer manuellement sur le robot lui-même. Tout se fait par ordinateur. La pompe est raccordée au réseau Ethernet de l’usine, et même à Internet. On peut la piloter à distance, modifier les paramètres, corriger les problèmes sans même sortir de son bureau ! On a intégré à la mécanique ce qu’on appelle de l’électronique communicante. Nous sommes en plein dans l’usine du futur", s’enthousiasme-t-il.
Le DUT : une bonne voie pour travailler dans l'innovation industrielle
Johan n’avait pourtant rien d’un surdoué de l’électronique à l’école. De son propre aveu, il est un élève moyen.
"J’ai eu mon bac S sans mention. J’ai postulé dans des prépas mais je n’ai pas été retenu. Comme j’ai toujours aimé bricoler des trucs électriques et électroniques, j’ai décidé d’intégrer un DUT génie électrique et informatique industrielle (GEII) à Grenoble. Et je ne regrette pas ce choix. En IUT, on est beaucoup plus dans la technique, alors que la prépa reste très théorique. Le DUT me correspondait finalement beaucoup mieux.
Mes parents m’ont ensuite poussé à poursuivre en école d’ingénieurs. J’ai été accepté à Grenoble INP - Esisar sur dossier et entretien dans la filière électronique des systèmes embarqués. J’ai eu une formation très généraliste qui m’a permis de toucher à plein de domaines."
Électronique et développement de logiciels : des spécialités très recherchées
L’électronique et le développement de logiciels étant des spécialités très recherchées, Johan a trouvé un emploi dès sa sortie de l'école.
Après une expérience de 3 ans comme ingénieur qualification logiciel chez Markem Imaje, une année et demi de césure en Australie et un an en tant que responsable validation système chez ACS Xerox, Johan a finalement trouvé sa place dans une entreprise ancrée dans l’innovation industrielle.
"Ici, je fais de la gestion de projets. Pour travailler dans une petite entreprise axée sur l’innovation comme celle-là, il faut être très polyvalent, curieux, créatif, dynamique et force de proposition. Je travaille en collaboration avec trois bureaux d’études, je dois respecter un cahier des charges, gérer un budget, les achats, le planning.
Je fais aussi les tests sur les logiciels, trouve des axes d’amélioration, étudie le design des produits, propose des nouvelles fonctionnalités. Je fais également de la formation, réalise des brochures techniques, rencontre les clients. Je suis loin de passer ma journée derrière mon PC comme on pourrait l’imaginer. Cela correspond bien à mon caractère car j’ai un bon relationnel.
En revanche, je suis sans doute moins pointu techniquement. Mais il y a aussi de la place pour ceux qui veulent avant tout faire de la technique !"
L’anglais : une nécessité
"Si j’ai un conseil à donner à un jeune passionné par l’électronique ou la robotique, c’est de se rendre dans les salons industriels pour discuter avec les industriels. C’est le meilleur moyen de rendre concret ce qui se cache derrière le mot industrie, de voir ce que font les entreprises. C’est un monde fascinant et méconnu.
Je recommande aussi d’apprendre l’anglais. C’est devenu nécessaire aujourd’hui et le parler couramment fera la différence lors d’un entretien d’embauche. Les entreprises travaillent toutes avec l’étranger. En ce qui me concerne, j’ai passé un an en Australie pour me perfectionner en anglais. Ce genre de voyage apporte une ouverture d’esprit, vous oblige à sortir de votre zone de confort, vous confronte à des situations inédites parfois inconfortables. C’est très formateur."
Josée Lesparre © CIDJ
Article mis à jour le 29/03/2024
/ créé le 31-08-2016