L’industrie française recrute des jeunes à bac + 2 / +3
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Le DUT est un diplôme très apprécié des entreprises pour son côté technique et ses bases généralistes solides. Pourtant, seuls 10 % des étudiants se lancent sur le marché de l'emploi avec ce seul diplôme. Sophie Lengrand-Jacoulet, directrice de l’IUT Aix-Marseille, et Jean-Jacques Simon, responsable mesures physiques et enseignant-chercheur à l’IUT Aix-Marseille, nous en disent plus.
Quelles sont les spécialités de DUT pour travailler dans l’industrie ?
Elles sont très variées. Les étudiants peuvent aller vers du génie mécanique, du génie électrique, génie thermique et énergie, génie industriel et maintenance. Toutes ces formations donnent de bonnes bases généralistes très appréciées des entreprises. La spécialité se fait plutôt au niveau de la licence professionnelle.
Un DUT suffit-il pour commencer à travailler dans l’industrie ?
La tendance actuelle est de poursuivre ses études jusqu’au master 2. Or l’industrie française est en demande de bac + 2 et, plus encore, de bac + 3. À ce niveau, il y a 85 à 100 % d’insertion immédiate. Il faut que les étudiants s’arrêtent à bac + 3. Les entreprises n’ont pas assez de candidats dans les fonctions de cadres intermédiaires. À peine 10 % des étudiants s’arrêtent après le DUT. 40 % vont vers une licence pro ce qui est la voie naturelle après un DUT. Les autres, souvent poussés par leurs parents, poursuivent vers des études d’ingénieur.
Pourquoi les recruteurs apprécient-ils autant les bac + 2 ?
Les jeunes qui sortent de DUT ont un bon socle de connaissances techniques qui plaît aux industriels. Ils se chargent ensuite de continuer à les former.
Pour ceux qui veulent poursuivre et se spécialiser, la licence pro est également un bon choix. Le mieux est de faire cette 3e année en apprentissage. D’autant plus que, souvent, les licences pro correspondent à un besoin local de formation.
La formation en cours d'emploi va devenir essentielle
Embaucher un ingénieur représente un coût pour l’entreprise. Les jeunes ingénieurs trouvent du travail mais pas toujours au niveau de salaire qu’ils espéraient. Nous ne pouvons pas encourager un jeune à aller vers un diplôme d’ingénieur s’il n’y a pas forcement de travail qui correspond à son bac + 5.
Les jeunes doivent avoir conscience que les métiers évoluent très vite. C’est pourquoi, dans les années à venir, la formation tout au long de la vie sera l’élément central du parcours d’un salarié. Il pourra retourner sur les bancs de l’école et passer son diplôme d’ingénieur après quelques années d’expérience sans aucun problème.
Justement, comment les universités font-elles face à l’évolution rapide des métiers industriels ?
Tout d’abord nous essayons d’être au plus près des industriels afin de faire travailler les étudiants sur les machines les plus récentes possibles.
Ensuite, le travail se fait beaucoup en gestion de projet. On leur apprend à chercher par eux-mêmes, à être actif de leur savoir avec des pédagogies comme la pédagogie inversée. On leur demande de découvrir d’abord par eux-mêmes, chez eux avec des outils numériques mis à leur disposition, le thème traité, puis on en discute ensemble en cours.
On n’est plus dans la structure classique : cours puis travaux dirigés puis travaux pratiques. Les étudiants doivent devenir autonomes dans leur apprentissage. Ils doivent apprendre à apprendre. Les élèves seront de plus en plus évalués sur les compétences acquises en cours.
Dans les années à venir, on privilégiera plus les activités en groupe avec un apprentissage par problème. Il y aura de moins en moins de cours académiques en amphithéâtre.
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Article mis à jour le 21/05/2018
/ créé le 30-08-2016