Témoignage Travailler en Allemagne : c’est vous qui le dites !
En bref
- Tout plaquer pour travailler en Allemagne ? Alexis, Laure et Matthieu l’ont fait ! Ils ont livré à CIDJ.COM leurs impressions d’expatriés sur la vie active outre-Rhin. Et vous, tenterez-vous l’expérience ?
Alexis a travaillé deux ans à Hambourg pour le groupe EADS. Laure travaille actuellement comme comptable pour le groupe Devanlay à Cologne. Quant à Matthieu, il a passé trois ans et demi à Bremerhaven, dans une entreprise du secteur de la défense.
Sérieux et rigueur au travail
“Le travail rendu doit être parfait et ne doit nécessiter quasiment aucun contrôle d’une autre personne, explique Matthieu. Mes supérieurs attendaient de moi la même rigueur que mes collègues allemands. Comme eux, j’ai donc pris l’habitude de vérifier tout ce que je faisais quinze fois de suite pour ne laisser passer aucune erreur !”
“En Allemagne, la façon de travailler est beaucoup moins hiérarchisée qu’en France, selon Alexis. L’expertise technique est plus importante que le statut hiérarchique. Il est très difficile de faire changer les habitudes : il faut convaincre, et être le chef ou s’en remettre au chef ne suffit pas pour imposer une nouvelle idée.”
“Les sociétés allemandes sont très procédurières et il est impossible de passer outre toutes ces procédures, constate Laure. Pour autant, j’envisage mon avenir professionnel en Allemagne car j’apprécie aussi la mentalité de travail allemande, plus réglo qu’en France.”
“Les Allemands sont honnêtes, confirme Alexis. S’ils ne veulent pas faire quelque chose, ils disent non, mais ils expliquent pourquoi. Ils sont très fiables et se permettent de contredire leur chef en réunion, ce qui est bien mieux admis qu’en France.”
Les collègues au quotidien
“Les Allemands mettent une vraie barrière entre vie privée et vie professionnelle, observe Matthieu. Pas question d’aller boire une bière avec les collègues à la fin de la journée !”
“Les Allemands font des pauses déjeuner d’une demi-heure, ils mangent au lance-pierre ! se désole Laure. Leur but est de retourner le plus vite possible au travail afin de pouvoir terminer leur journée à l’heure. Plus tôt tu peux rentrer à la maison pour avoir du temps pour toi ou tes enfants, mieux c’est !”
“Tout le monde pointe, comme à l’usine, y compris les cadres, affirme Alexis. Les heures sup’ sont récupérées, mais dans une limite à ne pas dépasser, sans quoi c’est votre chef qui se fait remonter les bretelles !”
Ich verstehe gar nichts!*
“Je ne parlais pas bien allemand, mais suffisamment pour être poli avec mes collègues et pouvoir survivre professionnellement avant de devenir vraiment opérationnel, se souvient Alexis. Mon expérience en Allemagne et le fait de parler allemand m’ont beaucoup aidé à trouver un emploi en interne, à mon retour en France, car c’est un atout pour mon équipe d’avoir un germanophone.”
“J’avais fait seulement trois ans d’allemand, donc c’était difficile en arrivant, raconte Matthieu. Au départ, j’étais autorisé à parler anglais si je n’arrivais pas à me faire comprendre, mais après six mois je travaillais entièrement en allemand.”
“Je travaillais au contact de francophones dans mon premier job, mais, après trois ans en Allemagne, je suis maintenant quasiment bilingue, se réjouit Laure. Et ça m’ouvre beaucoup de portes !”
*Je n’ai rien compris !