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Conseils Créer son entreprise en tant que micro-entrepreneur : renseignez-vous avant de vous lancer

Fiona Simoens
Publié le 25-07-2024

En bref

  • Pour tester ses capacités à entreprendre ou pour évaluer la pertinence économique d'un projet, le statut de micro-entrepreneur s'impose.
  • Ce régime présente beaucoup d'atouts : formalités administratives allégées, comptabilité simplifiée, cotisations sociales réduites...
  • Un statut spécifique est réservé aux étudiants menant de front leurs études et le développement de leur activité.
En 2020, la France comptait plus de 4 millions de microentreprises employant 2,3 millions de salariés (Insee)
En 2020, la France comptait plus de 4 millions de microentreprises employant 2,3 millions de salariés (Insee) Crédit : Fxquadro - Fotolia
Le statut étudiant-entrepreneur s’obtient après l’évaluation du projet par un pôle dédié à l’entrepreneuriat étudiant. Crédit : Valérie François - CIDJ

À qui s’adresse le statut de micro-entrepreneur ?

La micro-entreprise garde la cote auprès des entrepreneurs en devenir. Aujourd’hui, plus de 60 % de créations d’entreprise s’effectuent sous ce statut selon l’Insee, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Le statut de micro-entrepreneur s’adresse à tous : étudiants, salariés, demandeurs d’emploi, étrangers... Ainsi, si vous souhaitez tester votre idée sans risques financiers, démarrer progressivement une entreprise ou que vous cherchez un complément de revenu, ce statut s'impose. Néanmoins, il montre ses limites dans le cas d'activités agricoles, de certaines activités libérales (comme les professions de la santé, juridiques, judiciaires...) ou encore de celles relevant de la TVA immobilière :  dans tous ces cas, vous ne pouvez prétendre à ce statut. Idem pour les artistes ou auteurs. La liste complète se trouve sur le site de BPI France. Notez également que le statut de micro-entrepreneur ne convient pas non plus à celles et ceux qui souhaitent s’associer à plusieurs, à embaucher d’autres personnes ou à exercer des activités qui nécessitent des investissements importants (achat de matériels, de stocks...). D'ailleurs, les recettes (le chiffre d’affaires) d’une micro-entreprise ne doivent pas dépasser un certain plafond : 77 700 € pour les prestations de services et les activités libérales, 188 700 € pour les activités commerciales d’achat/vente, la restauration ou la fourniture d’hébergement. 

Focus

Un petit coup de pouce gratuit

Vous voulez vous lancer mais ne savez pas par où commencer ? Adressez-vous à des organismes spécialisés dans la création ou la reprise d’entreprise, comme Bpifrance Création, les chambres de commerce et d’industrie, les chambres de métiers et de l’artisanat... Misez aussi sur le salon Go entrepreneurs de Lyon (26 septembre 2024) ou de Paris (9 et 10 avril 2025) pour vous construire un réseau ou un carnet d’adresses et recueillir des conseils d’entrepreneurs. 

Pour devenir micro-entrepreneur, il faut en premier lieu s’inscrire sur le guichet unique. Par ce biais, les artisans, commerçants et professions libérales s’immatriculeront automatiquement au Registre national des entreprises (RNE), ainsi qu’au Registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les commerçants. Pour ce qui concerne le compte bancaire, il est conseillé d’en ouvrir un spécifiquement dédié à l’activité professionnelle, bien que cette démarche demeure facultative dans le cas où vous réalisez un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 000 € pendant deux années consécutives. Si vous devez en ouvrir un, vous pouvez opter pour un compte personnel ou professionnel ; dans tous les cas, il doit rester réservé à votre activité et séparé de vos comptes personnels. Côtés impôts et taxes, sachez que vos factures envoyées à vos clients sont dépourvues de TVA. La première déclaration de chiffre d’affaires (CA) s’effectue trois mois après le début de l’activité sur le site spécifique de l'URSSAF réservé aux autoentrepreneurs. Ensuite, vous choisissez de déclarer vos recettes chaque mois ou chaque trimestre, même si vous n’avez reçu aucun versement. Rassurez-vous, pas de recettes, pas d’impôts ! Vous payez des charges uniquement si votre micro-entreprise vous rapporte des revenus avec néanmoins une réserve. Le local dans lequel vous exercez, généralement votre domicile, est soumis (sauf pour l'année de création) à la cotisation foncière des entreprises (CFE). Pour les cotisations sociales, elles ne sont prélevées qu'en cas d'activité réelle, c'est-à-dire d'encaissement de chiffre d'affaires, même si vous pouvez demander à en payer afin de bénéficier d’une meilleure protection sociale. Enfin, au niveau comptabilité, vous devez tenir un registre des recettes et, pour certaines activités, un registre des achats tout en conservant vos différentes factures.  

Les salariés qui souhaitent créer leur entreprise doivent s’assurer de l'autorisation de leur employeur. En effet, certains contrats de travail mentionnent une clause d’exclusivité qui empêche d’exercer une autre activité. De même, il ne faut pas que votre entreprise entre en concurrence avec les activités de celle qui vous emploie. Il est également interdit de réaliser vos activités de micro-entrepreneur sur votre temps de travail. En revanche, vous pouvez demander un congé de création d’entreprise si vous possédez au moins deux ans d’ancienneté. Pendant cette période (un an, renouvelable une fois), vous ne percevez plus votre salaire, mais gardez vos droits à la Sécurité sociale. Dans le cas où vous souhaitez conserver votre activité salariée tout en vous ménageant un peu de temps, optez pour le temps partiel pour création d'entreprise. Votre employeur ne peut refuser votre temps partiel que si vous ne respectez pas les conditions ou délais de demande (deux mois avant), ou si le quota d’absences simultanées est dépassé. Si vous êtes demandeur d’emploi, deux possibilités s’offrent à vous. Soit, vous optez pour le maintien partiel de votre allocation de retour à l’emploi (ARE) que vous cumulez avec vos revenus d’activité, soit vous demandez à recevoir en une fois 60 % du reste de votre ARE dans le cadre de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE). Attention à ne pas la confondre avec l’ACRE, l’aide à la création ou à la reprise d’entreprise, une exonération de 50 % des cotisations sociales, à laquelle vous pouvez prétendre si vous répondez à l’une des conditions permettant son ouverture. D’autres manières de financer votre projet existent comme la levée de fonds, le crowdfunding ou encore la « love money ». 

Focus

Un statut pour les étudiants menant une double vie

Les étudiants ou jeunes diplômés souhaitant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale disposent du statut national d’étudiant entrepreneur (SNEE). Ce statut s’obtient après l’évaluation du projet par un pôle dédié à l’entrepreneuriat étudiant. Les étudiants-entrepreneurs bénéficient par ailleurs d’aménagements dans leurs études, d’un accompagnement par un ou plusieurs tuteurs, d’ateliers consacrés à l’entrepreneuriat...Des étudiants volontaires racontent cette drôle de vie dans laquelle il faut savoir mener de front études et business. 

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