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À l’EFB, l’assiduité des élèves est fliquée
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Afin de vérifier la présence des élèves en cours, l’École de formation professionnelle des Barreaux (EFB) a mis en place un nouveau procédé qui utilise la géolocalisation. Une pétition a été lancée par les futurs avocats afin de lutter contre ce nouvel outil de flicage.
Il y a une dizaine de jours, le 17 février, les futures robes noires ont reçu un mail leur indiquant de nouvelles consignes de pointage. Jusque-là, rien de bien différent : il suffit d’émarger au plus tôt 10 minutes avant le début du cours, et au plus tard 15 minutes après le début du cours. Le principe reste le même qu’avant : un émargement en ligne remplace un badge physique. Si ce n'est que l'application exige la géolocalisation des élèves. De quoi susciter leur grogne.
Une assiduité rigoureusement contrôlée
Il n’est toujours pas question d’un épisode de Black Mirror mais bien du quotidien des 1566 élèves de la promotion 2023-2024 de l’École de formation professionnelle des Barreaux (EFB). Elle est aussi surnommée « promotion Dominique Simonnot », en l'honneur de leur marraine... la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté. Or, certains voient déjà dans cette application d'émargement des signes attentatoires à leur liberté d'étudier.
En effet, les nouvelles consignes d'assiduité impliquent le téléchargement de l’application Edusign, nécessaire à l'émargement. Comme le stipule le règlement intérieur de l’établissement, « l’élève avocat doit être assidu tout au long des trois semestres de la formation. La présence à l’ensemble des cours est obligatoire et contrôlée ».
Avec le nouveau système, plus possible de demander à un camarade de signer (ou plutôt de badger) à sa place. La géolocalisation vient éviter toute possibilité de fraude lors de l’émargement. Selon le Figaro Etudiant, l’écran affiche alors « Attention, nous allons récupérer votre localisation pour vérifier que vous êtes bien dans le centre de formation ».
À l’ouest, rien de nouveau
Si l’apparition de cette application semble alerter les uns et les autres, l’école des futurs avocats est loin d’être la seule à avoir recours à ce procédé : HEC et Polytechnique font aussi partie des clients de la plateforme. Et l’EFB leur emboîte le pas pour pallier l’absentéisme de ses élèves. Une décision vivement contestée sur les réseaux par les étudiants. Sur Twitter, un ancien élève explique ses raisons de ne plus se rendre aux cours : « 155 heures d’absence à l’école des avocats me concernant. Bosser au cabinet plutôt qu’à l’école d’avocats était 1000 fois plus intéressant. Les premiers cours m’ont rapidement dissuadé de continuer ».
Le recours à la géolocalisation soulève surtout des questions relatives à la protection des données personnelles. Comme le rappelle la Cnil, « le smartphone, terminal personnel par définition, relève de la sphère privée et intime. Il est essentiel pour chacun de pouvoir contrôler les données auxquelles les applications mobiles ont accès ». Pour l’instant, les élèves ne sont pas encore fixés sur leurs sorts. Quelques jours seulement après l'arrivée de la nouvelle application, l'EFB indiquait sur son compte Twitter que « la phase de test du nouveau système d’assiduité de l'EFB est suspendue. Une discussion sur ce point est prévue lundi avec la direction et les représentants des élèves avocats ». Affaire à suivre.
Perrine Basset © CIDJ
Actu mise à jour le 28-02-2023
/ créée le 28-02-2023
Crédit photo : Henry Perks - Unsplash