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Connaissez-vous le coût énergétique de l’IA ?
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À l’heure où toutes les attentes se portent sur les prochaines performances de ChatGPT, les utilisateurs en oublient son impact environnemental. Générer un texte ou une image représente bien plus que quelques clics, le coût énergétique des intelligences artificielles pourrait changer votre rapport aux chatbots.
Google, Meta, Microsoft, toutes les entreprises adoptent les intelligences artificielles. Générer une image, résumer un rapport de cinquante pages, ou tricher pour ses partiels, rien de plus facile avec les nouveaux robots conversationnels. Les applications de générations d’images ou de textes fleurissent sur internet et rencontrent un certain succès. Avec ces créations en top tendances d’Instagram, on en oublierait presque que tout a un prix. L’étude Power Hungry Processing: Watts Driving the Cost of AI Deployment s’est penchée sur la question énergétique de ces innovations technologiques. Elle a été menée par l’Université Carnegie Mellon en Pennsylvanie pour l’entreprise Hugging Face, qui propose des applications reposant sur l’IA justement. Les scientifiques ont demandé à près de 88 modèles d’algorithmes d’exécuter diverses tâches : des plus simples aux plus complexes. Ils ont ainsi pu mesurer l’énergie consommée par ces IA en g de CO2 sur 1000 utilisations.
Autant de CO2 que plusieurs centaines de smartphones
Comme le rappelle le média Usbek&Rica, certains modèles d’intelligences artificielles rassemblent près de dix millions de visiteurs. Une popularité plaisante bienvenue pour les sociétés comme OpenAI, mais qui l’est beaucoup moins pour l’environnement. Pour illustrer au mieux ce coût énergétique, l’étude a converti l’énergie consommée par les IA en recharges de smartphones. Pour les adeptes de montages photo en tous genres, la génération de 1 000 images consommerait l’équivalent en CO2 de ce qu’implique la recharge énergétique de 950 smartphones, soit plus de 29 450 kg de CO2*. C’est en moyenne 60 fois plus que la génération de texte. Selon les auteurs de l’étude, ce chiffre varie en fonction de la taille et de la complexité de l’image à produire.
Des modèles ludiques, mais très énergivores
Les chercheurs mettent également l’accent sur la diversité des modèles d’IA. En effet, si les chatbots se ressemblent, ils n’exigent pas tous la même puissance et n’engendrent donc pas les mêmes dépenses énergétiques. Ainsi, les intelligences artificielles, plus légères, consomment autant qu’un trajet d’un km en voiture à essence. Selon Alexandra Sasha Luccioni d’Hugging Face, interviewée par le magazine MIT tech Review, plus le modèle d’IA exécute plusieurs tâches en même temps, plus ses besoins énergétiques grimpent. En effet, pour la même action demandée, la consommation de CO2 peut varier entre 0,3 g et 10 g en fonction du modèle utilisé. L’étude rappelle qu’il y a pour l’instant peu de recherches sur le coût énergétique des intelligences artificielles. De leur côté, les chercheurs appellent à davantage de transparence de la part des sociétés qui commercialisent ces algorithmes : “ (...) les chercheurs et praticiens en ML (Machine learning) pratiqueront la transparence concernant la nature et les impacts de leurs modèles, afin de mieux comprendre leurs impacts environnementaux.”
Cet article n’a pas été généré par une IA.
* Un smartphone consomme 31kg de CO2 en moyenne selon l’ADEME.
Alicia Trotin © CIDJ
Actu mise à jour le 21-12-2023
/ créée le 21-12-2023
Crédit photo : Kevin Ku - Unplash