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COP 28 : les éditions précédentes ont-elles servi à quelque chose ?
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L'édition 2023 de la COP se déroule à Dubaï, aux Émirats arabes unis, dans un face-à-face tendu impliquant les nations et les lobbys du pétrole. Y aura-t-il un débouché concret en faveur d'une limitation des températures ? Pour y voir plus clair, il semble utile de faire un point sur les avancées (et les errements) des éditions précédentes.
À Kyoto, les premières décisions tombent
Elles sont au nombre de 28, réunissent 198 pays (l’Union européenne compte comme un seul pays) chaque année et n’aboutissent à aucun accord, ou presque… Qui sont-elles ? Les COP bien sûr ! Autrement appelées Conférences des Parties, elles sont nées juste après le Sommet de la Terre de Rio, en 1992. La première édition n’aura lieu que trois ans plus tard, à Berlin.
La troisième COP, qui s'est déroulée au Japon, demeure la première édition à réellement aboutir à un accord : celui de Kyoto. Les États signataires se sont alors engagés à réduire de 5% leurs émissions de gaz à effets de serre, sur quinze années. Mais tous n’arrivèrent pas à se mettre d’accord : seuls 38 pays ont ratifié l'accord quand la Russie et les États-Unis grinçaient des dents. Le premier s’y engagera que plusieurs années plus tard, le second ne le fera jamais. A l’époque, les pays dits « en voie de développement » comme l’Inde et la Chine ne sont pas concernés par cet accord. Ce n'est qu'en 2005, soit dix ans plus tard, que l'accord de Kyoto est officiellement ratifié, lors de la COP11 de Montréal.
En 2009, l’apparition du Fond vert
À Copenhague, lors de la COP 15, les États souhaitaient revoir l’accord de Kyoto pour l'élargir et inclure les nouvelles puissances. Cette possibilité n’aboutit pas, mais la COP restera marquée par la création d’un Fond vert pour le climat. L’idée simple consiste à ce que les pays les plus riches, qui sont aussi les pays les plus pollueurs, apportent leurs soutiens aux pays moins développés sur les enjeux environnementaux.
C’est la première fois qu'une COP établit un engagement chiffré : les pays riches s’engagent à assurer un financement rapide de 30 milliards de dollars pour trois ans, de 2010 à 2012 ainsi qu’à fournir collectivement 100 milliards de dollars par an aux pays en développement, dès 2020. Les premiers projets soutenus par ce Fond n’ont finalement été mis en place qu'en 2015.
Le degré et demi de l’Accord de Paris
C'est en 2015 que le fameux Accord de Paris est adopté et il pose comme objectif mondial de limiter le réchauffement climatique à +1,5° ou +2° maximum. Pour la première fois dans l’histoire des COP, tous les États prennent part à cette décision. En 2017, les États-Unis, alors gouvernés par Donald Trump, se retirent.
Cette année, en 2023, la COP 28 pose comme ambition de dresser le bilan de l’Accord de Paris. Et il ne s’annonce pas très bon… Un rapport de l’ONU, publié en amont de la réunion mondiale, conclut que « le monde se dirige vers une hausse des températures bien supérieure aux objectifs de l'Accord de Paris ». Au rythme actuel, la Terre va connaître un réchauffement de l'ordre de +2,5°C à +2,9°C d’ici la fin du siècle.
La COP 28, vers une sortie des énergies fossiles ?
Simon Steill, le « responsable Climat » de l’ONU, a ouvert la COP 28, le 30 novembre 2023, en évoquant la possible fin des énergies fossiles. Si le discours reste alléchant, c’est sans compter sur le fait que l’édition 2023 est présidée par l’homme d’affaires émirien Sultan Al Jaber. Un homme à double casquette puisqu'il dirige une des plus grosses entreprises pétrolières du pays. Selon le quotidien britannique The Guardian, Sultan Al Jaber a émit un doute quant à la nécessité de sortir des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Vous voyez le problème ?
Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 11-12-2023
/ créée le 11-12-2023
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