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Études de santé : ce qui change pour accéder à la deuxième année.
- Pass/L.AS (ex PACES)
La pondération et le contenu des épreuves orales font désormais l’objet d’un encadrement au niveau national. Ils étaient jusqu’alors laissés au libre choix des universités. Les épreuves deviennent plus égalitaires.
Adieu autonomie
C’est une bonne nouvelle pour les futurs étudiants en santé. Sur ordre du Conseil d'État, l’accès en 2ᵉ année des études de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP) se retrouve modifié à compter de la rentrée 2024. Les épreuves orales, critiquées ces dernières années, deviennent plus égalitaires. La réforme des études de santé signait la disparition de la première année commune aux études de santé (Paces). À la place, les étudiants choisissent parmi deux voies d’accès : le parcours d’accès spécifique santé (Pass) ou la licence accès santé (L.AS). Le premier s’articule autour d’une majeure santé et d’une mineure d’une autre discipline (droit, lettres, maths...) ; la seconde comprend quant à elle une majeure d’une autre discipline et une mineure santé. Au terme de l’année, des épreuves écrites déterminent la suite du parcours des étudiants. Les meilleurs d’entre eux, aussi appelés grands admis, se voient directement acceptés en 2ᵉ année. Pour les autres, des épreuves orales restent organisées. Mais jusqu’alors, le poids de celles-ci dans l’admission des étudiants variait selon les universités. Avec parfois de grandes différences. Ainsi, dans certains établissements, les oraux pouvaient peser jusqu’à 70 % du classement final, alors que d’autres y accordaient moins d’importance.
Bonjour égalité
Saisi par le collectif Pass-LAS, le Conseil d’État a demandé fin 2023 au gouvernement d’établir des modalités d’accès nationales à la 2ᵉ année des études de santé. Le poids des épreuves orales sera donc, à compter de la rentrée 2024, de 30 % dans toutes les universités. Elles pourront néanmoins garder une marge de manœuvre de plus ou moins 5 %. Le choix et le contenu des épreuves font également l’objet d’un encadrement national. Les établissements pourront ainsi organiser entre 2 et 4 épreuves de 10 minutes chacune pour évaluer « des compétences transversales », telles que l’analyse, la communication, le travail individuel et collectif, etc. Le contenu et les modalités exactes restent à préciser par arrêté des ministères chargés de l’Enseignement supérieur et de la Santé. Ces changements ne modifient pas, sur le fond, les règles de passage en 2ᵉ année. Pour poursuivre son parcours en études de santé, un étudiant doit valider son année de Pass ou de L.AS, et se retrouver admis en 2ᵉ année. S’il valide son année, mais se retrouve refusé à l’admission en 2e année, il peut continuer vers le domaine concerné par sa mineure (pour le Pass) ou sa majeure (pour la L.AS). Dans les deux cas, l’étudiant pourra intégrer une 2ᵉ année de L.AS et candidater à nouveau aux études de santé l’année suivante.
Redoublement et tentation de l’étranger
En cas de non-validation de l’année, le redoublement reste impossible, que ce soit en Pass ou en L.AS. Les étudiants doivent donc se réorienter sur Parcoursup. Cependant, après validation d’une année de licence « classique », ils peuvent candidater en 2ᵉ année de licence accès santé et, à son terme, retenter leur chance pour l’accès aux études de santé. Chaque étudiant dispose en effet de 2 chances d’intégrer cette filière. Pour éviter la sélection sévère ayant cours en France, certains étudiants font le choix de tenter leur chance à l’étranger. La Belgique attire bon nombre de ces étudiants, séduits par la communauté francophone et les conditions d’accès plus souples. Des conditions s’appliquent cependant. Un étudiant ayant été refusé deux fois à l’entrée en études de santé en France ne peut, par exemple, pas postuler en Belgique. De plus, le plat pays limite le pourcentage d’étudiants non résidents dans ses formations (30 % pour la médecine et le dentaire).
Exit le numerus clausus, place au numerus apertus. Depuis la réforme de 2019, les universités et les agences régionales de santé (ARS) fixent le nombre d’étudiants qui peuvent accéder à la 2e année. Cependant, à la différence du numerus clausus qui déterminait le nombre maximum de places, le principe du numerus apertus fixe le nombre minimal d’étudiants admis. Une façon d’augmenter le nombre d’étudiants formés, même si les capacités des universités continuent de limiter les places ouvertes. En revanche, pour les candidats en formation de sage-femme, il faudra sur une année supplémentaire pour les études de maïeutiques, portant l’ensemble à 6 ans de formation. Les études intègrent une année de Pass ou de L.AS, puis 5 années en école de sage-femme. À la même occasion, le nom du diplôme d’État devient le DE de docteur en maïeutique.
Fiona Simoens © CIDJ
Actu mise à jour le 26-09-2024
/ créée le 26-09-2024
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