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Étudier en Australie : ça se complique

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Étudier en Australie : ça se complique

Avec son climat ensoleillé, ses paysages spectaculaires et sa quarantaine d’universités, l’Australie fait rêver de nombreux étudiants. Pourtant, ce n’est pas la destination la plus accessible, surtout que les conditions d’accès se montrent plus restrictives. De nouvelles exigences linguistiques et financières sont désormais nécessaires pour candidater à un visa étudiant.

L’Australie, 3ᵉ pays d’accueil d’étudiants étrangers

Neuf des 100 meilleures universités du monde se trouvent en Australie, une attractivité incontestable pour les étudiants internationaux. En 2023, plus de 780 000 étudiants internationaux ont choisi l’Australie pour leurs études, soit une hausse de 28% par rapport à l’année précédente. Ce qui en fait le 3ᵉ pays d’accueil d’étudiants internationaux, selon l’Unesco. La destination a surtout la cote chez les étudiants chinois, indiens et népalais. Moins nombreux, les étudiants français ne sont toutefois pas insensibles aux charmes de l’Australie. Les chiffres publiés par Campus France le confirment : sur les 106 000 étudiants français qui se sont rendus à l’étranger pour une mobilité, 1 193 ont choisi de poser leurs valises en Australie. Bien qu’attractive, cette destination n’est pourtant pas la plus accessible. Tant en termes de distance (15 000 km et une vingtaine d’heures de vol, tout de même !) que de coût. En effet, la vie sur place est chère. Afin d’avoir la garantie que les étudiants puissent subvenir à leurs besoins une fois sur place, le gouvernement australien soumet l’obtention du visa étudiant (nécessaire pour les séjours de plus de trois mois, voir encadré) à des exigences financières. Depuis le 10 mai, pour une demande de visa étudiant, il faut disposer sur son compte bancaire d’au moins 29 710 dollars australiens, soit l’équivalent d’environ 18 000 euros.

Un bon niveau d’anglais se révèle indispensable

Ce n’est pas la seule exigence que le gouvernement australien vient de renforcer. Comme l’indique un article de The Gardian, repris par Courrier international, les prérequis linguistiques ont également été revus à la hausse. Il faudra au minimum décrocher un score de 6.0 à l’IELTS (ou de 5.0 pour les étudiants étrangers suivant un programme intensif d’anglais avant leur cursus). Il est important de souligner que l’inscription dans un établissement australien est une étape préalable à la demande de visa et que le niveau d’anglais requis peut être encore plus élevé selon la formation. En outre, les candidats au visa étudiant doivent désormais passer un nouveau test, mis en place le 23 mars 2024, pour confirmer leurs motivations d’étudier en Australie. Objectif ? S’assurer que les candidats viennent bien en Australie pour étudier et non pour travailler. Bien que la possibilité de rester en Australie pour y travailler après les études demeure, des changements sont là aussi à prévoir, à partir du 1ᵉʳ juillet 2024. Il faudra être âgé de 35 ans maximum et la durée du séjour ne pourra dépasser deux ans (après l’obtention d’un bachelor ou d’un master) ou trois ans (après un master recherche ou un doctorat). Ces nouvelles mesures visent clairement à réguler l’afflux de nouveaux arrivants en Australie, comme le souhaite le gouvernement.

De l’augmentation des refus à l’instauration de quota

À l’heure où, comme le rappelle Campus France, certains pays mettent en place des stratégies pour développer l’internationalisation des établissements à l’instar de l’Écosse, de l’Irlande ou de l’Allemagne, d’autres à l’inverse, comme le Canada ou le Royaume-Uni tentent plutôt de réguler l’arrivée d’étudiants internationaux. L’Australie, qui compte parmi sa population étudiante 20% d’étudiants internationaux, envisage même, à partir du 1er janvier 2025, d’imposer des quotas d’étudiants étrangers par matière et par lieu d’étude. Et « si les universités veulent davantage d’étudiants internationaux, elles devront créer des logements étudiants supplémentaires », rapporte The Guardian. En attendant, les nouvelles mesures ont entraîné une hausse drastique des refus de visa étudiant, avec un taux record de rejet d’un étudiant sur cinq entre mars 2023 et mars 2024. Pour rappel, le visa étudiant (appelé visa sous-classe 500) se destine aux étudiants étrangers qui souhaitent étudier en Australie pendant plus de trois mois. Après vos études, si vous êtes éligible, vous pourrez demander un visa temporaire diplômant (sous-classe 485). Ce visa vous autorise à vivre et travailler en Australie. Des visas temporaires de court séjour peuvent également convenir à certains types de programmes d'études plus courts. À condition bien sûr qu’ils soient acceptés.

 

Laura El Feky © CIDJ
Actu mise à jour le 27-06-2024 / créée le 27-06-2024

Crédit photo : Romain Terpreau - Unsplash