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L’appel des organisations étudiantes face à l’augmentation du coût de la rentrée
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La Fage et l’Unef, deux organisations étudiantes, ont publié leurs derniers chiffres sur le coût de la rentrée et de la vie étudiante. Verdict : les études coûtent de plus en plus cher.
« On n’a jamais connu de hausse aussi forte en une année » affirme Paul Mayaux, président de la Fage (fédération des associations générales étudiantes) lors d’une conférence de presse mardi 16 août. Avec une augmentation de près de 8% des frais de rentrée, en 2022, un étudiant devra débourser plus de 2 500 € pour une année d’étude. C’est ce qui ressort de la dernière édition de l’indicateur du coût de la rentrée étudiante de la Fage.
Du côté de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) c’est une augmentation de plus 6 % qui est annoncée dans sa dernière enquête sur le coût de la vie étudiante publiée le 15 août, avec un budget supplémentaire nécessaire de 428 € pour l'année, soit un peu plus de 35 € de plus par mois.
Logement, nourriture, transports, santé… des dépenses qui augmentent
Dans son indicateur, la Fage prend en compte deux types de dépenses : les frais de la vie courante (logement, nourriture, loisirs, transports…) et les frais de rentrée (frais d’inscription, CVEC, assurance logement ou encore complémentaire santé). Constat : en 2022 presque tous les postes de dépenses augmentent. De manière générale, les dépenses de la vie courante augmentent de près de 2%. Celles des frais de rentrée bondissent de plus de 13%.
Plus spécifiquement, si les dépenses au restaurant universitaire et dans les loisirs restent stables, celles liées au transport et à la consommation de produits de première nécessité (produits d’alimentation ou d’hygiène) augmentent respectivement de près de 4 et 7%.
Concernant les frais de rentrée, quand la CVEC augmente de 3%, les frais de complémentaire santé, eux, s’envolent de plus de 32%. L’Unef va même un peu plus loin et rappelle qu’en 2019, seul 19% des étudiants étaient couverts par une mutuelle contre 85% en 2017. Un accès à la santé compliqué pour les étudiants. Comme le souligne la Fage, depuis 2020, 2 étudiants sur 5 ont renoncé à des soins, avant tout pour des raisons financières (43%).
Et si les loyers restent quasiment stables en région et baissent même légèrement en Ile-de-France, le coût moyen pour un logement représente tout de même un peu plus de 560 € par mois.
Des mesures gouvernementales pas suffisantes
Revalorisation de la bourse sur critères sociaux, aide exceptionnelle de solidarité, gel des frais de scolarité dans les universités et des loyers en résidence universitaire, ticket repas à 1 €… Malgré les annonces récentes faites par le gouvernement pour venir en aide aux étudiants en situation de précarité, les organisations étudiantes appellent à plus de pérennité dans les actions. « Les actions du gouvernement restent ponctuelles et ne sont là que pour soulager les étudiants à un instant T » se désole Paul Mayaux.
Avec une inflation à 6% au mois de juillet, la revalorisation des bourses de 4% n’est pas jugée suffisante par les deux organisations étudiantes. A la Fage, « nous pensons qu’il faut envisager une restructuration profonde du système de bourse. Qu’elle soit étendue sur 12 mensualités, qu’il n’y ait plus d’échelons et qu’elle soit indexée sur l’inflation » précise le président de la Fage.
L’Unef propose, de son côté, la mise en place d’une allocation autonomie universelle calculée sur le seuil de pauvreté pour tous les étudiants. « Il faut arrêter (…) avec cette société qui considère que c'est normal qu'un étudiant galère pour boucler ses fins de mois et que ça forge sa personnalité. On est en 2022 et on se retrouve avec des étudiants obligés de faire la queue dans des distributions alimentaires pour se nourrir » martelait la présidente de l’Unef, Imane Ouelhadj, dans une interview de FranceInfo le 15 août dernier.
La rédaction © CIDJ
Actu mise à jour le 17-08-2022
/ créée le 17-08-2022
Crédit photo : Dom Fou - Unsplash