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Le nombre de jeunes ni en emploi, ni en études ni en formation repart à la baisse
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Fortement impactée par la crise sanitaire, la situation des NEET s’améliore.
En 2021, en France, 12,8% des jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Soit 1,4 million d'individus. Après un pic lié au Covid (15,6% au 2ème trimestre 2020), le nombre de ces jeunes hors emploi et formation recouvre sa tendance baissière d’avant crise sanitaire. Mais qui sont ces jeunes « hors système » ? L’Insee apporte un éclairage bienvenu avec une étude approfondie sur cette catégorie de jeunes communément appelée les NEET (neither in employment, nor in education or training).
NEET or not NEET ?
Cet anglicisme générique recouvre en fait des situations diverses. L’Insee distingue dans son enquête trois catégories de NEET :
- les jeunes chômeurs au sens du Bureau International du Travail (personne sans emploi, disponible pour travailler et en recherche active de poste),
- les jeunes inactifs dans le halo du chômage (personne sans emploi qui souhaite travailler mais qui n’est pas en recherche active de poste ni disponible pour travailler),
- les jeunes inactifs hors halo du chômage (personne qui ne souhaite pas travailler).
À 24 ans, 18,3% des jeunes sont NEET
L’enquête de l’Insee montre que la part des NEET varie sensiblement selon le sexe et la classe d’âge.
Quasi inexistant à 15 ans (1%) en raison de la scolarité, le nombre de NEET s’accroît avec l’âge : 16,5% à 21 ans, 18,3% à 24 ans. Cette hausse sensible avant 24 ans est due à l’entrée dans la vie active de jeunes généralement peu ou pas diplômés et plus souvent au chômage (9,3% des jeunes sont au chômage à 24 ans). De 25 à 29 ans, la part des NEET baisse légèrement (17,4%) car les jeunes sont mieux intégrés au marché du travail.
À ces différences selon l’âge, se greffent aussi des différences selon le sexe. Entre 15 et 24 ans, les jeunes hommes sont plus souvent NEET que les jeunes femmes (11,4% contre 9,7%). Sortis plus tôt des études, les jeunes hommes sont plus souvent en emploi mais aussi plus souvent au chômage. Entre 24 et 29 ans, la tendance s’inverse. Alors que les hommes sont davantage installés dans l’emploi, les jeunes filles sont quant à elles plus souvent sans activité (maternité, congé parental). Entre 25 et 29 ans, 2/3 des femmes NEET ont un enfant contre 1/3 de celles qui sont en emploi.
Une situation subie
Inexpérience professionnelle, contraintes familiales, problèmes de santé sont les principaux arguments mis en avant par les NEET pour expliquer leur situation. Selon les catégories de NEET, ces raisons ont plus ou moins de poids.
Le fait de n’avoir jamais travaillé revient dans chacune des catégories de NEET. Néanmoins plus nombreux que les autres NEET à être diplômés et expérimentés, les chômeurs en recherche active d’un poste ont plus de chance de voir leur démarche aboutir. Pour l’ensemble des NEET inactifs, les problèmes de santé et les contraintes familiales jouent un rôle plus important tout en s’ajoutant au manque d’expérience professionnelle lui aussi plus conséquent. Les NEET inactifs cumulent donc les difficultés.
Avec 12,8% de NEET, la France fait légèrement mieux que la moyenne de l’Union Européenne (13,1%). Pas de triomphalisme pour autant car certains de nos voisins - le plus souvent situés dans le nord de l’Europe) - font mieux avec des "taux de NEET" deux fois moindres (5,5% aux Pays-Bas, 6% en Suède). Reste que la situation s’améliore au fil des ans. Depuis 2015, le nombre de NEET baisse progressivement chaque année (hormis le pic lié au Covid en 2020). Avec les récentes mesures mises en place à grand renfort de fonds publics (contrat d’engagement jeune, poursuite des aides à l’apprentissage), le nombre de NEET devrait poursuivre sa décroissance.
Josée Lesparre © CIDJ
Actu mise à jour le 19-01-2023
/ créée le 19-01-2023
Crédit photo : Pixabay / Insee