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Le rapport Villani ou comment réconcilier les élèves avec les maths
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21 mesures ont été présentées par Cédric Villani et Charles Torossian chargés de rédiger un rapport proposant des pistes pour améliorer l’enseignement en mathématiques
Calculer la distance qu’a parcouru le train qui relie Metz à Paris, connaître la quantité d’eau utilisée par Jean, Jacques et Paul pour leur bain, ou développer des équations vous donne de l’urticaire ? Vous n’êtes pas seul. Les Français boudent les mathématiques. La France a en effet plus tendance à se perdre dans les bas-fonds des classements Pisa ou Timss qui déterminent les pays les plus forts dans cette discipline, qu’à trôner dans les premières places.
Conscient de cette faiblesse, le gouvernement a chargé Cédric Villani, député et mathématicien, et Charles Torossian, inspecteur général de l'éducation nationale de rédiger un rapport proposant des pistes pour améliorer l’enseignement en mathématiques. Au total 21 mesures ont été présentées le 12 février.
Un désamour des maths ?
Le rapport note que les mathématiques occupent une place particulière dans le système scolaire. 38 % des 18-24 ans déclarent que les mathématiques étaient leur matière préférée à l’école primaire et les maths ouvrent la voie aux grandes écoles.
Mais face à cette situation, élèves et adultes ont tendance à se démoraliser, si bien que certains élèves, âgés de seulement 7 ans, se déclarent « nuls en maths ». Dans un souci de « réconciliation » avec les maths, le rapport souhaite proposer à toutes les écoles « un équipement de base, accompagné de tutoriels, favorisant les manipulations d’objets réels ou virtuels » et la création d’un module de réconciliation pour les lycéens.
L’objectif est de redonner du plaisir dans l’apprentissage des maths, et ce dès le primaire, en jouant sur l’affect et surtout « dédramatiser l’erreur et reconnaître qu’elle participe aux apprentissages ».
S’inspirer de nouvelles méthodes
Singapour, Montessori, Freinet, … Dans leur rapport, Cédric Villani et Charles Torossian se sont inspirés de différentes méthodes qui ont fait leur preuve. La méthode de Singapour consiste à passer progressivement du concret à l’abstrait. Ainsi les élèves commencent à apprendre les notions de mathématiques, les opérations avec des objets concrets comme des cubes ou des bâtons par exemple, puis ils passent progressivement à l’abstrait avec l’apprentissage des chiffres. Le rapport propose ainsi dans sa recommandation n°5 de mettre en œuvre un apprentissage des mathématiques fondé sur la manipulation et l’expérimentation ; la verbalisation et enfin l’abstraction.
Les pédagogies Montessori et Freinet sont également mises en avant dans le rapport car elles se basent davantage sur l’intuition des élèves et laissent plus de place à leur autonomie puisqu’ils choisissent le temps qu’ils souhaitent consacrer à telle ou telle discipline.
Former les enseignants
Les mathématiques deviennent une priorité nationale et la mise en place des préconisations doit passer par une adaptation de la formation des enseignants.
Renforcement des connaissances en math des futurs enseignants (dès le bac + 1), formation continue des enseignants, restructuration des cours, retour des maths dans certains projets (EPI, TPE, …), … Autant de pistes pour mettre en œuvre les préconisations du rapport.
Marine Ilario © CIDJ
Actu mise à jour le 13/02/2018
/ créée le 13-02-2018
Crédit photo : Pixabay