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Un jeune sur vingt se trouve en situation d’illettrisme
- Avant le bac
Le test de lecture de la Journée défense et citoyenneté (JDC) permet d’évaluer les jeunes dans le domaine de la lecture. Il repose sur trois modules mesurant l’automaticité de la lecture, les connaissances lexicales et la capacité à effectuer des traitements complexes sur des textes. Les « lecteurs efficaces » (79%) représentent la majorité quand les autres disposent d’acquis fragiles, voire présentent les caractéristiques de l’illettrisme.
Plus d’un jeune sur dix (12%) en grande difficulté de lecture
Petit point lexical en guise de préambule. L’illettrisme désigne la non-maîtrise de certaines compétences, comme la lecture, l’écriture ou le calcul. Au contraire de l’analphabétisme, une personne illettrée a suivi une scolarité en France. Selon les résultats de la JDC de 2023, 5 % des participants montrent les caractéristiques de l’illettrisme au vu des critères de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI). Ces jeunes présentent notamment un déficit important de vocabulaire et ne disposent pas, pour une partie d’entre eux, des « mécanismes de base du traitement du langage écrit » (décodage, identification des mots). D’autres jeunes (7 %) présentent de « très faibles capacités de lecture ». Ils ne relèvent plus de l’illettrisme, car ils disposent d’un niveau lexical correct, mais ne parviennent pas, ou mal, à comprendre ce qu’ils lisent. Quant à d’autres participants, appelés « lecteurs médiocres », ils semblent utiliser des mécanismes de compensation pour améliorer leur compréhension des écrits. Ils élaborent ainsi des hypothèses de lecture à partir du vocabulaire qu’ils maîtrisent déjà. Mais leur lexique demeure insuffisant. L'un des exercices proposés consiste en la reconnaissance de véritables mots dans une liste mélangeant des termes existants et inventés. Les lecteurs « médiocres » en reconnaissent une dizaine là où les meilleurs en identifient seize.
Moins de diplômes, plus de difficultés
La note d’information de la Depp mentionne logiquement que le niveau d’études joue un rôle déterminant dans la maîtrise de la lecture. Environ la moitié des participants n’ayant pas dépassé le niveau collège peine à déchiffrer un texte écrit ; ils ne sont que 5 % chez ceux qui possèdent ou préparent un bac général, technologique ou un diplôme de l’enseignement supérieur. De même, les garçons restent plus nombreux que les filles à présenter des difficultés de lecture (14 vs 9 %). Ces deux indicateurs peuvent être reliés, puisqu’on retrouve davantage de garçons dans les niveaux de scolarité les plus bas (collège, CAP/BEP). Certains territoires comptent également plus de jeunes présentant des difficultés de lecture. Dans l’Hexagone, les départements du nord et de l’est de la France, ainsi que ceux entourant l’Île-de-France, sont particulièrement concernés. Les départements et régions d’outre-mer présentent quant à eux les plus faibles résultats de France, allant de 29 % de participants en difficulté de lecture à La Réunion à 53 % pour Mayotte.
Selon leur mois de naissance, deux enfants d'une même classe peuvent avoir pratiquement un an d’écart, ce qui entraîne des écarts de maturité, surtout en début de scolarité. Mais, d’après les résultats du test Pisa, ces effets perdurent et concernent aussi les performances scolaires. Ainsi, les plus jeunes réussissent moins bien à l’école et risquent davantage de redoubler. De même, en France, ces élèves ont plus de risques de subir une situation de harcèlement.
Fiona Simoens © CIDJ
Actu mise à jour le 16-10-2024
/ créée le 16-10-2024
Crédit photo : Olga Evtushkova - iStock