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Trouver une place en master est toujours aussi difficile
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Malgré les 4 000 nouvelles places créées en master 1 l’an dernier, les étudiants en licence pointent toujours le manque de places en master pour poursuivre leur parcours. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a ouvert une concertation pour lancer une nouvelle plateforme qui permettrait de mieux adapter l’offre de masters au regard des besoins.
Depuis quelques années, c’est toujours le même problème. Les étudiants en licence ont de plus en plus de difficultés pour s’inscrire en master. Le hashtag #EtudiantsSansMaster rassemble de nombreux témoignages d’étudiants désabusés face à l’impossibilité de s’inscrire en master. La faute à une sélection aléatoire qui s’opère désormais en M1, à un manque de places notamment dans les filières en tension et à un recours peu important à la procédure du droit à la poursuite d’étude instaurée par la loi ORE (loi Orientation et Réussite des Étudiants). « Ce système ouvre les portes en licence et les referme violemment en master ce qui est inadmissible pour les étudiants qui ont suivi pendant trois ans une formation qu’ils ont réussie » déplore un étudiant titulaire d’une licence de psychologie dans un article du quotidien Le Monde.
Les places en master évoluent moins vite que les places en licence
Le manque chronique de places en master au sein des universités ne date pas d’hier et semble s’aggraver. Plusieurs causes peuvent l’expliquer. Depuis une dizaine d’années, le nombre de places en master évolue moins vite que les inscriptions en licence. Alors que les inscriptions en licence ont cru de 15% en 10 ans, le nombre de places en master, lui, n’a augmenté que de 13,9%. Une tendance qui se confirme ces dernières années puisque les effectifs en licence, plus dynamiques, croissaient respectivement de 2% en 2019-2020 puis de 1,6% en 2020-2021 alors que les effectifs en master demeuraient, quant à eux, quasi stables (0,2 en 2019-2020, -0,4% en 2020-2021). Au fil des années, le différentiel ne peut ainsi que se creuser car l’offre de masters est basée sur les anciens flux de licence.
La loi ORE, qui en 2016 déplaçait la sélection du M2 en M1 tout en reconnaissant et organisant le droit à la poursuite d’étude, a accentué le problème. Conséquence : dans les filières en tension, la sélection, plus sévère, laisse de nombreux étudiants sur le carreau et ce malgré des ajustements au cas par cas dans les universités.
Parallèlement, malgré la procédure du droit à la poursuite d’études instaurée par cette nouvelle loi (le rectorat est tenu de fournir trois propositions en lien avec le parcours aux étudiants qui en font la demande), peu d’étudiants y ont recours (en 2021, 11 615 étudiants seulement ont utilisé cette possibilité). Les personnels universitaires rappellent également que pour accompagner la création de nouvelles places, il faut aussi que les moyens suivent. « Cela implique d’avoir des postes pérennes d’enseignants, d’agents administratifs ainsi que des locaux » précise un employé de l’Université de Lyon III dans un article au Figaro.
"Vitemonmaster" comptabilise plus de 1 000 places en moins
Pour pointer le problème des capacités d'accueil en master, un groupe d’étudiants lançait en mars dernier la plateforme "Vitemonmaster". Collaborative, la plateforme compare les capacités d’accueil affichées sur trouvermonmaster.gouv.fr aux effectifs réels des promos rapportés par les étudiants. C’est ainsi que sur les 1 612 masters référencés au 8 août 2022, "Vitemonmaster" dénombre 1 165 places en moins à la rentrée 2022 par rapport à 2021 (hors MEEF). C’est la filière sciences humaines et sociales qui accuse le plus grand nombre de places en moins (-909 places). Viennent ensuite les arts, lettres et les langues (-213 places), la psychologie (-103 places) et le droit (-77 places). À l’inverse, "Vitemonmaster" pointe la hausse du nombre de places en Staps (+ 12 places) et en économie gestion (+ 199 places).
Mieux identifier le nombre et la localisation des places disponibles
En réponse au désarroi des étudiants, 4 388 places supplémentaires avaient été créées à l’été 2021 par Frédérique Vidal, ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans les filières en tension comme le droit, l’économie-gestion et la psychologie. Pour la prochaine rentrée, le nombre de places proposées en master devrait être sensiblement identique à celui de l’année dernière reconnaît Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, auditionnée par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication au Sénat le 20 juillet 2022.
Face à la problématique des masters, la ministre annonce une concertation en cours pour créer une plateforme "Mon master" référençant de manière plus fine l’offre de masters. L’idée est de mieux connaître le nombre de places disponibles et où elles se situent de façon à mieux orienter les étudiants sur ces places vacantes.
Au regard de l’évaluation actuelle (190 000 places en masters pour 145 000 demandes), cette plateforme permettrait d’évaluer réellement les manques et de savoir dans quelles filières ils se situent. En annonçant l’ouverture de cette réflexion, la ministre reconnaît implicitement la nécessité de mieux adapter l’offre des masters aux besoins actuels. Si "Mon master" voit le jour, ce serait un premier pas pour faire avancer les choses.
La rédaction © CIDJ
Actu mise à jour le 15-08-2022
/ créée le 15-08-2022
Crédit photo : Trouver mon master