En coulisse Séries Mania : les lycéens créent leur propre série !

Perrine Basset Fériot
Publié le 28-03-2025

En bref

  • Du 21 au 28 mars 2025 s'est tenu, à Lille, le festival international Séries Mania. Nous y étions.
  • Des ateliers pédagogiques, destinés aux lycéens, ont mis en lumière les différents métiers de l’audiovisuel.
  • Régisseur, cadreur, perchiste… Les élèves ont pu tester tous les rôles, afin de créer leur propre série.
Des lycéens participent à un atelier cinéma à Séries Mania.
Quatre lycéens de l'établissement EIC de Tourcoing se sont glissés dans la peau des personnages de la série Malcolm. Crédit : Caroline Féral Palma - CIDJ

En immersion dans le monde des sitcoms !

Fausses fenêtres donnant sur un ciel bleu azur, tapis imitation persan au sol et canapé rouge vernis tout droit sorti d’un épisode de Friends ou de The Big Bang Theory... Pas de doute, nous sommes bien sur le plateau de tournage d’une sitcom (série comique) ! 

Créée spécialement à l’occasion du festival lillois Séries Mania, la scène prend place à l’intérieur du Tripostal. Du 21 au 28 mars, l’ancien centre de tri de courriers a accueilli des jeunes lors d'ateliers pédagogiques destinés à leur faire découvrir le monde du cinéma. En ce mercredi matin, les élèves du lycée EIC de Tourcoing sont les premiers à tenter l’expérience. 

Pour les encadrer, quatre membres du Studio 97 ont fait le déplacement depuis Grenoble. Chargé de la coordination du Studio, qu’il désigne comme un « médialab », Matiss Pistono a pour mission de « rendre accessible la création audiovisuelle au plus grand nombre ». Ses tâches ? Prêts de matériel semi-pro, aide à l’écriture de scénario… mais aussi accompagnement de jeunes publics, comme aujourd’hui. 

« On va découvrir ensemble comment fonctionne le plateau d’une sitcom. Pour cela, il me faut un groupe de comédiens, quelques cadreurs, des perchistes, un régisseur… », énumère-t-il. L’objectif ? Tourner un épisode dans les « conditions du direct », pour récréer une sitcom plus vraie que nature... mais sans les rires.

Les lycéens n’en sont pas à leur première expérience : depuis septembre, ils suivent l’option cinéma. Nathalie Coilliot, leur professeure référente, les initie au 7e art. « On a étudié la naissance du cinéma en créant des petits stop-motions. Mais on n’avait jamais tourné sur un vrai plateau », s’enthousiasme Adam, qui s’imagine déjà acteur. 

Les rôles des uns et des autres définis, le plateau s’anime. Sur scène, les comédiens d’un jour choisissent leur script parmi ceux sélectionnés par les intervenants. Au choix : Friends, le Prince de Bel-Air et Malcolm, sur lequel ils jettent leur dévolu. Emma se transforme donc en Loïs, la mère, Tasnime en Dewey, Axel endosse le rôle du grand frère Reese et Adam celui de l’iconique Malcolm. « Le personnage de Dewey n’a que très peu de répliques, tu peux donc mettre de l’intensité dans tes gestes et tes expressions ! », conseille Mathis Pistono à Tasnime. 

Pour la mise en scène, les jeunes décident de jouer avec le décor en entrant à tour de rôle par la fausse porte. Le stress semble s'envoler à la découverte des déguisements : les premières répétitions peuvent commencer. Le script sous les yeux, puis sans. « J’ai changé tous les verbes de ma dernière réplique, plaisante Adam. À force de répéter, je n’ai plus de cerveau ! ». Les bafouillements du début laisse place à davantage de confiance.

À l’arrière du plateau, les jeunes s’activent. Maître de la régie, Gaël Payan, lui aussi membre du Studio 97, présente aux lycéens son fonctionnement : « Votre rôle consiste à gérer les changements de plans. Trois caméras filment en même temps et c’est à vous de choisir laquelle paraîtra à l’écran. » 

Métier essentiel au tournage, le régisseur contrôle tout ce qu’il se passe sur le plateau. Il dirige les cadreurs grâce à un « intercom », une sorte de talkie-walkie qui lui permet de parler aux caméramans. « Les cadreurs doivent donner un maximum de matière au régisseur, avec des changements de plans », reprend Mathis Pistono. Les trois apprenties cadreuses doivent aussi être attentives aux perchistes, présentes à leurs côtés sur le plateau. « Surtout, il ne faut pas qu’une perche soit vue à la caméra ! », alerte Gaël Payan. Plus facile à dire qu'à faire. « Je ne pensais pas que c'était si lourd ! », rouspète l'une d'elles. 

À côté de la régie, Ethan est aux commandes du son. Une première pour lui, qui rêve d’être un jour réalisateur : « C’est important de toucher à tout. » Pour l’élève de première, faire carrière dans le cinéma relève de l’évidence : « J’adore la sensibilité artistique que l’on peut amener à l’écran. Ce sont des métiers pour lesquels on fait travailler notre imagination. » 

Même si ce tournage n’est que fictif, les lycéens se donnent à fond. « Silence plateau ! » L’iconique clap noir et blanc entre les mains, Axel, alias Reese, se place devant la caméra. « À l’origine, le clap donnait un repère pour synchroniser l’image et le son », chuchote Saul Gardet, service-civique dans l’association. Axel souffle un bon coup, regarde la caméra et s’élance… « Malcolm, prise 1. Et… Action ! »

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