- Témoignage
Pour créer son entreprise, être étudiant est un atout. Le témoignage de Martin, 24 ans
- Conseils pour créer son entreprise
Martin est un jeune entrepreneur de 24 ans. Encore étudiant, il crée son entreprise en juin 2012 : United Linkless, une marque jeune et fun que Martin et son associé Romain veulent ancrée dans des valeurs de solidarité. Rencontre avec un étudiant entrepreneur qui n’a pas froid… aux oreilles !
Comment avez-vous eu l’idée de United Linkless ?
“L’idée était là, sous mes yeux, depuis dix ans, puisque ma tante portait depuis longtemps ces cache-oreilles sans lien qu’elle avait achetés en Suède. Finalement, c’est ça, l’entreprenariat ! Enlever ses œillères, regarder autour de soi et déceler les opportunités.”
Combien de temps avez-vous mis pour créer votre entreprise ?
“Monter une entreprise prend du temps. Nous avons eu l’idée en octobre 2011 et nous avons créé la structure juridique en juin 2012, mais nous n’avons réellement commercialisé nos produits que fin décembre 2012. Entre la construction de l’identité de la marque, la stratégie commerciale et le montage du dossier de financement, nous avons mis plus d’un an.”
Comment avez-vous réussi à convaincre votre banque ?
“Trouver de l’argent n’a pas été simple. Il a fallu construire un dossier financier très solide, avec un plan de trésorerie détaillé. Il ne suffit pas d’aligner des chiffres, il est important de bien les comprendre afin d’être capable de les expliquer et de prouver aux banques que tout ce qu’on a mis en place est cohérent.
C’est vrai que notre statut d’étudiant a un peu inquiété nos interlocuteurs, qui se demandaient si nous aurions du temps à consacrer à notre entreprise. Mais nous avons toujours souligné que l’école nous permettait d’être entourés de professionnels capables de nous apporter un réel soutien. Cela a beaucoup rassuré notre banquier. Finalement, nous avons obtenu 5 000 € de la banque et 5 000 € de France Active. Nous avons apporté personnellement 2 000 €.”
Avez-vous bénéficié d’une aide spécifique pour les jeunes ?
“Il existe un certain nombre d’aides pour les jeunes. En ce qui nous concerne, nous avons bénéficié de l’Accre, qui permet aux moins de 26 ans d’être exonérés de charges pendant un an.”
Comment fait-on pour se lancer avec peu d’argent ?
“Quand on a un petit capital comme le nôtre, il faut se débrouiller autrement. Nous avons fait appel aux amis et à notre famille, qui apprécient notre démarche, qui ont des compétences et sont prêts à nous aider. Grâce à eux, nous avons pu réaliser un clip vidéo avec très peu de moyens.”
Écoutez le témoignage de Martin :
Avez-vous dû faire des concessions ?
“Oui, notre manque de moyens nous a obligés à faire fabriquer nos cache-oreilles en Asie, alors que ce n’était pas ce que nous voulions au départ : cela ne s’inscrit pas dans les valeurs éthiques de notre marque. Dès que nous le pourrons, nous relocaliserons la production en France.”
Que vous apporte cette plongée dans l’entreprenariat ?
“J’apprécie particulièrement de ne pas avoir de pression hiérarchique. Les contraintes, nous sommes les seuls à nous les imposer ! Être entrepreneur nous permet d’exploiter 100% de nos capacités. Si nous étions dans une entreprise, nous n’utiliserions que 20 ou 30% de nos compétences et nous serions peut-être freinés dans nos initiatives. Là, nous sommes libres, et c’est particulièrement agréable !”
Comment voyez-vous l’avenir ?
“Nous allons continuer à faire prospérer l’entreprise. Nous réfléchissons actuellement à une nouvelle collection de pulls en polaire que nous ferons fabriquer en France par des Esat (établissements et services d’aide par le travail).”
L'Accre, une aide pour les demandeurs d'emploi
Les moins de 26 ans, quelle que soit leur situation, et les 26-30 ans n’ayant pas travaillé pendant une période suffisamment longue pour avoir droit aux allocations chômage, ou qui sont reconnus handicapés, peuvent bénéficier de l’Accre (aide aux demandeurs d'emploi créant ou reprenant une entreprise).
Cette aide permet une exonération totale des cotisations sociales pendant 12 mois ou une exonération partielle et progressive sur 3 ans.
Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 22/05/2018
/ créé le 12-03-2013