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Au collège et au lycée, bilan en demi-teinte pour les éco-délégués
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Compost, clean walk, plantation d'arbres... En un an, les éco-délégués ont proposé des idées de projets de développement durable à mettre en œuvre dans leur collège ou lycée. Avec une année tronquée par la crise sanitaire, les établissements entendent rattraper leur retard cette année. Ils témoignent.
Depuis un an, les éco-délégués ont fait leur entrée officielle dans les collèges et les lycées. Malgré une année écourtée en raison de la crise sanitaire et du confinement, les collégiens comme les lycéens ont pu faire émerger de nombreuses idées. Quelques établissements nous livrent leur expérience.
Des projets qui ont eu du mal à voir le jour
La mise en place des éco-délégués dans les établissements a pris du temps. Les premières réunions ont permis d'identifier leurs missions. Car il ne s’agit pas juste de nommer des éco-délégués, « le problème était de savoir comment ils pouvaient investir leur fonction et quels projets ils pouvaient porter » explique Samuel Fournier, professeur d’éco-gestion et référent EDD (Education au développement durable, ndlr) à la cité scolaire de l’Edit de l’académie de Grenoble.
Certaines idées ont émergé de ces réunions et quelques projets ont pu se concrétiser. Des affiches appelant à réduire sa consommation de plastiques ont été créées par les élèves du collège Nicolas Conté à Régny (académie de Lyon). La cité scolaire de l’Edit a organisé une collecte de jouets pour le Secours populaire et une collecte de denrées alimentaires pour les Restos du cœur. Au collège Le Palais à Feurs (dans l’académie de Lyon), « les élèves ont permis au collège d’être équipé de verres réutilisables pour que l'on n'ait plus de verres jetables. Nous avons aussi planté des arbres avec l’aide de la municipalité » détaille Eliane Cognard, professeure de français et référente EDD. Parfois des débats sont organisés avec la présence de spécialistes. « Certains lycées ont créé des salles de troc, où l’on peut amener quelque chose et repartir avec une autre » explique Charlène, éco-déléguée au CAVL (conseil académique de vie lycéenne) de l’académie de Grenoble.
Mais avec la crise sanitaire, d'autres projets n’ont pu voir le jour. « C'est une demi-année car nous n’avons eu que 4 mois d'action » déplore Samuel Fournier. A Feurs, quelques projets sont tombés à l’eau, comme par exemple la volonté de proposer des gourdes au sein de l’établissement. « Certains collégiens sont allés très loin dans la recherche pour trouver le bon modèle. Ils souhaitaient aussi remplacer les feutres des tableaux des professeurs par d’autres, utilisant moins de plastique » raconte Eliane Cognard.
Au sein de la cité scolaire de l’Edit « une marche verte était prévue la semaine qui a suivi le début du confinement où les élèves devaient se retrouver pour ramasser les déchets dans la cour et aux abords de l'établissement » se souvient Maud Bertrand, professeure de physique chimie et référente EDD. « Il y avait aussi le projet de recycler les mégots de cigarettes en s’associant avec une entreprise qui s’occupe de leur recyclage ».
Être éco-délégué : agir en faveur du développement durable
Des projets qui vont parfois au-delà des questions climatiques. Lorsque l’on parle d'éco-délégué on pense souvent aux problématiques liées à l'environnement. Mais en réalité, les missions des éco-délégués sont plus larges. Ils agissent en faveur du développement durable qui comprend plusieurs branches : l'environnement, mais aussi la solidarité ou encore les luttes contre les inégalités ou les discriminations.
Que ce soit au collège ou au lycée, les élèves ont su montrer qu’ils étaient motivés. « Ce qu'ils veulent surtout c'est mettre en place des choses très concrètes » explique Samuel Fournier. Charlène rappelle qu’« en étant éco-délégué on peut faire plein de choses. Ce sont des petites actions mais qui permettent de se sentir utile ». Un enthousiasme qu’il faut parfois contenir. Pour Eliane Cognard « nous sommes là pour leur apporter plus de méthode. Par exemple pour réaliser tel projet, il faut respect telle procédure. Mais comme nous allons tous dans le même sens, que nous sommes tous volontaires et motivés, ça se passe bien ».
Charlène affirme qu'« être éco-délégué c'est mettre en place des projets qui ont un impact sur le présent. Ça permet de ne pas voir l'école uniquement comme un endroit où l'on acquiert des connaissances. On peut y être actif. L’école se construit avec les élèves ». Samuel Fournier se demande même pourquoi ils n’avaient pas davantage sollicité les élèves avant la mise en place des éco-délégués. « Ce sont eux les premiers concernés. Je trouve que c'est très positif de leur donner la parole pour qu'ils puissent être moteurs sur ces questions ». Même avis pour Éric Martinez, proviseur du collège Nicolas Conté. « C'est l'apport principal des éco-délégués. Donner la parole aux élèves c’est aussi leur montrer qu'ils peuvent être des décideurs ».
Eco-délégués : vers une nouvelle année
Loin de se décourager de cette première année en demi-teinte, les établissements se projettent déjà dans cette nouvelle année. « Nous prévoyons de leur présenter les projets que nous n’avons pas pu réaliser l’année dernière. Nous leur laisserons aussi la parole pour qu'ils proposent leurs idées » explique Maud Bertrand. « Cette année, nous avons déjà des volontés qui émergent sur les questions énergétiques et des déchets » précise Samuel Fournier.
Les nouvelles élections des éco-délégués devraient se tenir durant le mois d’octobre. Alors, envie de s’engager ?
Marine Ilario © CIDJ
Article mis à jour le 08-10-2020
/ créé le 08-10-2020
Crédit photo : Markus Spiske - Unsplash