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Actualité COP 29 : les éditions précédentes ont-elles servi à quelque chose ?

Perrine Basset Feriot
Publié le 06-11-2024

En bref

  • Chaque année, la Conférence des Parties (COP) voient les nations se réunir pour discuter de la lutte contre le dérèglement climatique.
  • L'édition 2024 de la COP se déroule à Bakou, en Azerbaïdjan, dans un face-à-face tendu impliquant les nations et les lobbys du pétrole.
  • Certaines des éditions précédentes, comme la COP 21 de Paris, aboutissent à des accords permettant de poser des objectifs clairs.
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La 29e COP se déroule cette année à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre. Crédit : Canva

À Kyoto, les premières décisions tombent

Elles sont au nombre de 29, réunissent 198 pays (l’Union européenne compte comme un seul pays) chaque année et n’aboutissent à aucun accord, ou presque… Qui sont-elles ? Les COP bien sûr ! Autrement appelées Conférences des Parties, elles sont nées juste après le Sommet de la Terre de Rio, en 1992. La première édition n’aura lieu que trois ans plus tard, à Berlin.

La troisième COP, qui s'est déroulée au Japon, demeure la première édition à réellement aboutir à un accord : celui de Kyoto. Les États signataires se sont alors engagés à réduire de 5% leurs émissions de gaz à effets de serre, sur quinze années. Mais tous n’arrivèrent pas à se mettre d’accord : seuls 38 pays ont ratifié l'accord quand la Russie et les États-Unis grinçaient des dents. Le premier s’y engagera que plusieurs années plus tard, le second ne le fera jamais. A l’époque, les pays dits « en voie de développement » comme l’Inde et la Chine ne sont pas concernés par cet accord. Ce n'est qu'en 2005, soit dix ans plus tard, que l'accord de Kyoto est officiellement ratifié, lors de la COP11 de Montréal.

À Copenhague, lors de la COP 15, les États souhaitaient revoir l’accord de Kyoto pour l'élargir et inclure les nouvelles puissances. Cette possibilité n’aboutit pas, mais la COP restera marquée par la création d’un Fond vert pour le climat. L’idée simple consiste à ce que les pays les plus riches, qui sont aussi les pays les plus pollueurs, apportent leurs soutiens aux pays moins développés sur les enjeux environnementaux.

C’est la première fois qu'une COP établit un engagement chiffré : les pays riches s’engagent à assurer un financement rapide de 30 milliards de dollars pour trois ans, de 2010 à 2012 ainsi qu’à fournir collectivement 100 milliards de dollars par an aux pays en développement, dès 2020. Les premiers projets soutenus par ce Fond n’ont finalement été mis en place qu'en 2015.

C'est en 2015 que le fameux Accord de Paris est adopté et il pose comme objectif mondial de limiter le réchauffement climatique à 1,5° ou 2° maximum. Pour la première fois dans l’histoire des COP, tous les États prennent part à cette décision. En 2017, les États-Unis, alors gouvernés par Donald Trump, se retirent. 

L'année dernière, en 2023, la COP 28 posait comme ambition de dresser le bilan de l'Accord de Paris. Et les conclusions ne se révélaient pas très bonnes… Un rapport de l’ONU, publié en amont de la réunion mondiale, concluait que « le monde se dirige vers une hausse des températures bien supérieure aux objectifs de l'Accord de Paris ». Au rythme actuel, la Terre va connaître un réchauffement de l'ordre de 2,5°C à 2,9°C d’ici la fin du siècle. 

Simon Steill, le « responsable Climat » de l’ONU, ouvrait la COP 28, le 30 novembre 2023, en évoquant la possible fin des énergies fossiles. Si le discours reste alléchant, c’est sans compter sur le fait que l’édition 2023 est présidée par l’homme d’affaires émirien Sultan Al Jaber. Un homme à double casquette puisqu'il dirige une des plus grosses entreprises pétrolières du pays. Selon le quotidien britannique The Guardian, Sultan Al Jaber a émit un doute quant à la nécessité de sortir des énergies fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Vous voyez le problème ?

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