Ecole d'ingénieurs : pour bien choisir votre prépa, posez-vous les bonnes questions
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Après un bac S mention bien, Joséphine a suivi une prépa dans un grand lycée parisien. Deux années difficiles à bosser dur pour intégrer l’ENSAI, une école d'ingénieurs en statistiques à Rennes... Elle revient sur son parcours en prépa maths-physique (MP).
En terminale S, Joséphine est une bonne élève. Mais comme beaucoup, elle n’a pas vraiment d’idées sur son orientation. Elle a de bons résultats en maths. Les profs et ses parents la poussent donc vers une prépa scientifique.
"La prépa c’est la voie royale pour intégrer une école d’ingénieurs. Elle permet d’accéder à un grand choix d’écoles dont les plus grandes. Je ne me suis pas posée de questions. Cela me semblait être un bon choix", explique la jeune fille, acceptée en prépa MP (maths-physique) dans un grand lycée parisien.
Ai-je envie de m'éloigner ? Suis-je très attaché à mon autonomie ?
Mais les deux années qui suivent lui semblent difficiles. Elle se retrouve seule à Paris, dans un foyer de jeunes filles qui ne lui plaît pas, éloignée de sa famille et de ses amis.
"Je crois que dans le choix d’une prépa, il faut voir au-delà du prestige du lycée. C’est vrai qu’aller dans une super prépa donne plus de chance d’intégrer une grande école, mais il y a d’autres critères à prendre en compte. Est-on prêt à s’éloigner de sa famille, à vivre une compétition forte entre les élèves, à travailler tout le temps ? De plus, en prépa, on est toujours considéré comme des lycéens. On est très encadré, on a l’impression de ne pas grandir. Ceux qui ont besoin d’autonomie n’y trouveront pas leur compte", conseille-t-elle.
Ai-je besoin de temps pour réfléchir à mon projet professionnel ?
Au cours de son cursus, elle commence à regarder du côté des écoles et à se demander vers quelle spécialité s’orienter. Elle comprend vite, au cours de sa 1re année, qu’elle préfère largement les maths à la physique. Dans le domaine des mathématiques appliquées, les statistiques arrivent rapidement dans son choix d’orientation.
"Je pense qu’il faut réfléchir à son projet professionnel et ne pas uniquement rechercher l’excellence dans le choix d’une école. En ce qui me concerne, j’ai bien mieux vécu ma 2e année car j’avais choisi l’école dans laquelle je voulais entrer. Je savais pourquoi je travaillais. Ce n’était pas la meilleure école d’après le classement des grandes écoles, mais c’était celle qui m’intéressait. Pour moi, c’est l’essentiel."
La recherche : le choix de Joséphine
Après sa prépa, Joséphine est admise à l’ENSAI, une école d’ingénieurs en statistiques.
"C’est une école très reconnue dans les statistiques, qui offre une compétence qui n’est pas très répandue. Elle a un partenariat avec l’université de Rennes. Cela permet de faire un master 2 en parallèle. Dès mon arrivée, on a commencé à nous parler des spécialités que nous allions devoir choisir en 3e année. Dans le cadre d’un projet d’école en 1re année, j’ai travaillé sur un essai clinique, c’est-à-dire des tests qui permettent de déterminer si un médicament peut être mis ou non sur le marché. J’ai trouvé cela passionnant et très utile. C’est comme cela que j’ai commencé à me renseigner sur les liens possibles entre statistiques et santé."
Joséphine, qui pense faire de la recherche, se lance alors dans un master 2 d’épidémiologie et sort avec un double diplôme. Elle finit actuellement sa 3e année de thèse dans un laboratoire de recherche sur le cancer à l’INSERM..
Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 07/03/2018
/ créé le 03-11-2014
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