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L’IA fait recette auprès des étudiants du supérieur
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Pas un jour sans entendre parler d’elle. Une nouvelle étude révèle que 1600 étudiants de master du Pôle Léonard de Vinci usent (et abusent parfois) des outils dopés à l’intelligence artificielle. Des outils qu’ils souhaitent retrouver demain dans le monde du travail.
L'IA, l’agent facilitateur du quotidien
L'intelligence artificielle (IA) fait encore parler d'elle. Depuis l’arrivée de la première version de ChatGPT en novembre 2022, les sondages sur l'utilisation de l'IA par les jeunes s’enchaînent et se ressemblent. Si l’arrivée de ces nouveaux outils a suscité des réactions tranchées dans le corps professoral (interdire ou accompagner), une chose est sûre : les jeunes s’en sont bel et bien emparés. Ainsi, en avril 2024, Diplomeo révélait que 55 % des 16-25 ans utilisaient une IA au moins une fois par mois. Plus récemment, le Pôle Léonard de Vinci (une antenne composée de trois établissements de l’enseignement supérieur) a interrogé 1 600 de ses étudiants à ce sujet. L’idée étant, au travers de cette enquête intitulée « L'impact des IA génératives sur les étudiants », de comprendre leur usage des ChatGPT, Midjourney, et autres Gemini. Ces IA dites génératives permettant toutes aux étudiants de créer de nouveaux contenus (écrits, audio, vidéo, illustrations). Issus de filières du management, de l’ingénierie, du digital et de la création, les élèves de Léonard de Vinci se montrent unanimes : la quasi-totalité d’entre eux (99 %) utilisent des IA génératives, et 1/3 s'en sert quotidiennement. Ils disent les exploiter « plusieurs fois par jour, pour (découvrir) des recettes de cuisine, (apprécier) des suggestions de films ou pour réaliser des TD ! ». Parmi les interrogés, il en est un qui a carrément substitué ses recherches Google jugées « fastidieuses » par des interrogations adressées à l'IA : « Dès que je suis en processus d'apprentissage, ChatGPT est à côté si jamais j'ai des questions ». Dans certains cas, les IA viennent soulager le quotidien des étudiants, en leur simplifiant des tâches jugées complexes : « ChatGPT est indispensable dans mes rédactions (car) je suis dyslexique ».
Du milieu scolaire au monde de l’entreprise
Bien qu’encore étudiants, en 4ᵉ année au Pôle Léonard de Vinci, les sondés ont été invités à envisager les usages de ces IA dans un contexte professionnel. Ainsi, 65 % d’entre eux estiment que la présence de ces outils au sein d’une entreprise sera déterminante dans le choix de leur futur employeur. Plus encore, 9 étudiants sur 10 estiment qu'un employeur doit mettre des IA à disposition de ses employés au moment où un précédent sondage mené par l’IFOP (Les Français et les IA génératives) révélait que seuls 22 % des plus de 35 ans utilisaient ces plateformes. Et lorsque les employés en usent, leur exploitation est modérée, voire dissimulée à la hiérarchie : plus de la moitié des utilisateurs (51 %) avoue cacher cette habitude à leur responsable. Conflit de générations ? En tout cas, ces étudiants en master usent de ces outils sans gêne particulière, d’autant qu’ils affirment en tirer de nombreux bénéfices. Sur le plan personnel comme professionnel, 83 % des interrogés indiquent que les IA leur permettent de diminuer leurs temps de travail, 79 % constatent qu'elles enrichissent leur capacité à résoudre des problèmes complexes, et pour 65 %, ces plateformes augmentent leur productivité et leur performance. Cependant, en s’arrêtant sur plusieurs témoignages recueillis par le Pôle Léonard de Vinci, des réserves se font entendre. Ainsi, certains reconnaissent que « pour des infos plus pointues », ils se rabattent sur « des recherches manuelles sur différents moteurs de recherche ». Pour eux, les IA visent simplifier la vie du salarié, non pas à le remplacer... Pour combien de temps ?
Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 04-06-2024
/ créée le 04-06-2024
Crédit photo : Canva