Recherche informaticiennes et informaticiens nouvelle génération

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Deezer, Dailymotion, Viadeo… Ces start-up mondialement connues sont françaises. Pourtant, notre pays n’est qu’à la 20e place mondiale dans le secteur de l’économie numérique. La raison ? Nous manquons cruellement d’informaticiens bon communicants, créatifs, ultra-adaptables, capables d’inventer aujourd’hui le métier qu’ils feront demain.

En France, il nous manque 30 000 à 50 000 informaticiens", déplore Nicolas Sadirac, directeur de 42, la nouvelle école de développeurs.  "Les start-up innovantes françaises ont des idées mais peinent à trouver des gens capables de participer à la création de leur projet", ajoute-t-il. Pourtant, la qualité des ingénieurs français est mondialement reconnue. Il y aurait 15 % de Français dans les équipes de direction des entreprises de la Silicon Valley. Il est donc urgent de former à ce métier la nouvelle génération née avec le numérique.

Informaticien : un métier de communication

L’informatique semble être un domaine technique qui attire peu les jeunes aujourd’hui. "Les collégiens et les lycéens sont persuadés qu’il faut être bon en maths ou en physique pour se lancer dans l’informatique. C’est pourquoi certains jeunes passionnés ne tentent pas leur chance dans ce domaine. En réalité, c’est un vrai métier de communication, et non un métier scientifique. Aujourd'hui, un bon informaticien doit savoir travailler en équipe, être créatif et avoir une forte capacité de conciliation. Les informaticiens ne doivent plus être ces aliens qui vous apportent une solution sans s'être mis à la place de l'utilisateur", affirme Nicolas Sadirac.

Être autonomes et avoir des idées

Dans ce secteur en tension, les entreprises s’occupent moins du diplôme que des compétences du candidat. Certains ingénieurs informatiques sont au chômage car leur savoir-faire ne correspond plus aux demandes des entreprises. Les recruteurs s’attardent plus sur les réalisations que sur l’école. "À Capgemini, la plupart des candidats arrivent avec un bagage équivalent. Ce qui fera la différence entre deux candidats, ce sont la qualité des projets qu’ils nous montreront. Nous sommes attentifs aussi bien aux travaux réalisés lors de leur cursus d’études que ceux accomplis à titre personnel pendant leurs loisirs", explique Aurélie Jacquot, responsable relation école-université pour la partie application services à Capgemini France. Nous voulons aussi des candidats qui montrent un certain potentiel pour s’adapter aux besoins de nos clients. Ils doivent être autonomes, avoir des idées et l’envie de les mettre en œuvre. Le savoir-être est aussi une qualité à laquelle nous accordons beaucoup d’importance car tous les projets se font en équipe."

S'adapter, inventer, trouver des solutions

"Être autonome, être capable de prendre des décisions sans avoir de directives précises, savoir prendre du recul sur ce qu’on fait pour s’assurer qu’on va dans la bonne direction sont des qualités nécessaires dans ce métier. Nos informaticiens vont inventer les métiers de demain, aller dans des environnements qui ne sont pas structurés. Ils vont devoir être des MacGyver capables de s’adapter dans des environnements très incertains", conclut Nicolas Sadirac.
 

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018 / créé le 10-02-2014