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Actualité Les pompiers manquent de bras

Josée Lesparre Josée Lesparre
Publié le 26-08-2022

En bref

  • Face aux catastrophes naturelles à répétition et aux sollicitations de plus en plus nombreuses auxquelles ils sont confrontés, les pompiers ne sont pas assez nombreux. D’ici 2027, il faudrait recruter 50 000 pompiers volontaires.
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Les pompiers manquent de bras Crédit : David Bignolet - Fotolia

Si les effectifs des pompiers professionnels et des pompiers militaires sont relativement stables, ce sont surtout les pompiers volontaires qui font le plus défaut alors que ce sont eux qui composent le plus gros des effectifs (80%). Pour faire face aux besoins croissants, le nombre de pompiers volontaires doit être porté à 250 000 volontaires d’ici 5 ans. Différentes pistes de réflexion sont avancées pour susciter de nouvelles vocations et pérenniser sur le long terme l’engagement des soldats du feu.

Au nombre de 197 000, les pompiers volontaires constituent l’ossature du modèle de secours en France notamment en zone rurale. Rattachés à un service départemental d’incendie et de secours (SDIS), ils assurent des astreintes en parallèle de leur métier ou de leurs études pour lesquelles ils sont indemnisés (entre 8 et 12 € selon leur grade).

Mais depuis quelques années, les vocations sont moins nombreuses. «En trente ans, nous avons perdu plus de 30 000 pompiers volontaires déplore Éric Florès, vice-président des pompiers de France dans un article de l’hebdomadaire Le Point

Plusieurs raisons expliquent cette désaffection : la diminution du nombre de SDIS qui par effet mécanique réduit le nombre de volontaires, la délocalisation du travail dans les grandes villes qui rend les volontaires moins mobilisables en journée dans les villages et petites villes, un métier insuffisamment valorisé, le manque de disponibilité des pompiers pour raisons personnelles ou professionnelles. Mais au-delà de ces raisons spécifiques à l’exercice de cette activité, il faut aussi mettre en avant la tendance généralisée d’une baisse du volontariat au niveau local et national.

Et pourtant, pompiers professionnels et militaires ne lésinent pas sur les moyens pour susciter dès le plus jeune âge des vocations. Les sections de jeunes sapeurs-pompiers volontaires (JSPV) proposent dès 11 ans dans les SDIS, dès 16 ans à la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris) et à partir de 14 ans au BMPM (Bataillon de marins-pompiers de Marseille) d’initier les plus jeunes aux techniques de lutte contre l’incendie et aux gestes de premiers secours. À l’issue de leur formation, les jeunes obtiennent le Brevet national de jeune sapeur-pompier (BNJSP) et pour ceux qui sauteront finalement le pas ils n’auront plus qu’à passer les modules qui leur manquent pour devenir pompier volontaire. Cet apprentissage citoyen attire chaque année plus de 30 000 jeunes, mais cela semble insuffisant pour pérenniser les vocations et l’engagement à plus terme. Alors, comment faire ?

La réflexion est engagée et différentes pistes sont avancées : revaloriser de 3,5% l’indemnité de vacation, récompenser l’engagement par une bonification à la retraite dès 5 ans au lieu de 15 ans actuellement, améliorer les compensations versées aux entreprises lors des situations exceptionnelles.

Mais il n’y a pas que le recrutement des pompiers volontaires qui doit être revu. Si le nombre des pompiers professionnels demeure quant à lui relativement stable (42 000 pompiers professionnels), Grégory Allione, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), pointe aussi la nécessité de faciliter les recrutements des pompiers professionnels dans un article de Ouest France.

Selon lui, l’État doit s’engager davantage et mieux communiquer. Il préconise l’organisation d’une « grande campagne de communication nationale », la reconnaissance des titres acquis en tant que sapeur professionnel pour favoriser les reconversions, la prise en charge d’une partie du traitement des sapeurs-pompiers professionnels par l’Etat, le recours au service national universel (SNU) pour faciliter l'engagement.

Encore attractif il y a quelques années, le métier de pompier attire moins aujourd’hui. Et pourtant les besoins sont réels. Pour renouveler les effectifs et faire face aux besoins croissants, le métier recrute en permanence.

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