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Des bras pour ton assiette : une plateforme d'aide aux agriculteurs pendant le confinement
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- Secteurs qui recrutent
Pour faire face à une pénurie d'ouvriers agricoles, la plateforme propose de mettre en relation des particuliers et des agriculteurs pour des missions dans les exploitations.
« En 3 jours l'application a généré 150 000 inscriptions ». Mickaël Jacquemin, président de l'Anefa (Agence nationale pour l’emploi et la formation en agriculture) se réjouit. La plateforme "Des bras pour ton assiette" est un véritable succès. Créée pour subvenir aux besoins des agriculteurs en main d'oeuvre, la plateforme a suscité l'engouement de milliers de personnes prêtes à réaliser des missions au sein d'exploitations agricoles.
Les agriculteurs face à de nombreuses incertitudes
Avec la propagation du Covid-19 et la mise en place du confinement au mois de mars, le secteur de l'agriculture a dû faire face à de nombreuses incertitudes sur la suite de son fonctionnement. « Nous avions deux problématiques. L'impossibilité pour les travailleurs agricoles de l'Union Européenne de se déplacer en France du fait des fermetures des frontières et l'absentéisme de certains ouvriers français qui étaient contaminés ou qui étaient en quarantaine parce qu'un membre de leur famille était touché » explique Mickaël Jacquemin.
Pour répondre aux besoin en main d'oeuvre des agriculteurs, « nous nous sommes réunis avec la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, ndlr), le ministère du Travail, le ministère de l'Agriculture et Pôle emploi. Nous avons trouvé un consensus : malgré le confinement, nous devions maintenir la production. L'agriculture est un des maillons essentiels de la chaîne alimentaire » explique Mickaël Jacquemin. « Pour recenser les besoins, nous souhaitions la mise en place d'une plateforme ». C'est la start-up "Mission" qui a été choisie et la plateforme "Des bras pour ton assiette" est née.
Une inscription toutes les secondes
Nathalie a été séduite par l'opération. « Pouvoir utiliser une partie de mon temps pour aider des agriculteurs dans le besoin m'a poussée à m'inscrire ». Cette assistante administrative, en chômage partiel, a ainsi proposé ses services dans le sud de la France. « Il n'y avait pas beaucoup de missions dans mon secteur géographique et celles qui étaient proposées demandaient d'avoir des aptitudes dans certains domaines de l'agriculture que je n'avais pas ».
Alors que certaines missions ne requièrent pas de connaissances spécifiques, d'autres demandent de réelles compétences agricoles. Pour exemple, « les vendanges sont accessibles à tous les profils mais la taille des vignes est un geste très technique qui doit être fait correctement pour ne pas abîmer les pieds de vignes » précise le président de l'Anefa. Pour le moment, Nathalie n'a pas encore été appelée.
Il faut dire aussi que la plateforme a connu un grand succès. Depuis son lancement, elle a recueilli plus de 250 000 candidatures. « A certains moments, nous avions une inscription toutes les secondes. Ce chiffre est bien au-delà de nos espérances et de nos besoins » concède le président de l'Anefa.
Derrière toutes ces candidatures, des profils variés. « On trouve autant des étudiants, que des professions libérales, des personnes en chômage partiel ou encore des jeunes retraités » précise Mickaël Jacquemin. Malgré leur grand nombre, les candidatures sont encore possibles sur la plateforme et bienvenues. Selon le président de l'Anefa, « tant que nous sommes en confinement il y a des besoins et avec le déconfinement progressif, ces besoins seront sûrement encore présents dans les semaines voire les mois à venir ».
Du bénévolat ou du salariat ?
En s'inscrivant sur la plateforme "Des bras pour ton assiette", vous êtes certes volontaire, mais pas bénévole. « Vous êtes candidats à du salariat » rappelle Mickaël Jacquemin. « Vous allez signer un contrat, un titre emploi simplifié agricole, dont la durée sera déterminée par l'employeur ». Les missions peuvent aller de quelques jours à plusieurs semaines, voire déboucher sur un CDI.
Eulalie, elle, a décidé de donner de son temps de manière bénévole à un agriculteur. A 17 ans, la jeune fille en terminale S a aidé un viticulteur durant deux demi-journées. « Sur place j'ai travaillé en binôme sur les pieds de vigne. Je n'avais jamais fait ça auparavant et j'ai bien aimé. Ça m'a fait plaisir de pouvoir l'aider et honnêtement, en période de confinement c'était agréable d'être en plein air » explique la jeune fille.
Marine Ilario © CIDJ
Actu mise à jour le 27-04-2020
/ créée le 27-04-2020
Crédit photo : Warren Wong - Unsplash