Archive Européennes 2019 : les propositions pour la mobilité en Europe (3/4)
En bref
- Samedi en Outre-mer et dimanche en métropole, vous êtes invité à voter pour élire vos représentants au Parlement européen. Cidj.com a épluché les programmes ou professions de foi des 34 listes qui se présentent. Voici les propositions que l'on a retenu en matière de mobilité.
Les prochaines élections européennes auront lieu le 25 mai dans les territoires d'Outre-mer et le 26 mai en France métropolitaine. Les citoyens français de 18 ans et plus sont invités à voter pour l'une des 34 listes candidates afin d'élire leurs représentants au Parlement européen. Aux dernières élections européennes, près des trois quarts des moins de 35 ans n'ont pas voté, pourtant les décisions prises à l'échelle européenne affectent de nombreux aspects de la vie : emploi, études, séjours à l'étranger...
Ces aspects, la rédaction de Cidj.com les a pris en compte pour passer au crible les programmes et professions de foi des candidats. Par souci de lisibilité, nous avons relevé uniquement les principales mesures qui pourraient vous concerner en tant que jeune européen. Cette méthodologie a pour conséquence de faire apparaître des listes plus souvent que d’autres parce qu’elles ont développé davantage de points étudiés pour cet article dans leurs programmes et/ou professions de foi.
Dans ce troisième article, retrouvez les propositions se rapportant à la mobilité. Ici, certaines listes comme les listes Prenez le pouvoir (soutenue par le Rassemblement national), la Ligne claire ou encore la Liste de la reconquête n’apparaissent pas. Elles ont en revanche formulé des propositions concernant d’autres sujets qui touchent à la vie des jeunes européens. Retrouvez ces mesures dans les autres articles de cette série :
Faire un séjour
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Pourquoi les candidats en parlent ?
Bénéficier d’un programme de mobilité permet de s’ouvrir à une nouvelle culture pendant un temps limité (dans le cadre d’un stage ou du suivi d’un cursus à l’étranger), de s’améliorer dans une nouvelle langue… En 2018 en France, plus de 80 000 jeunes sont partis en Erasmus, un programme de mobilité en Europe et à l’international.
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Ce qu'ils proposent
Développer les possibilités de partir à l’étranger quand on est jeune est une proposition que l’on retrouve dans plusieurs listes.
Certaines proposent de développer le programme Erasmus aux apprentis. C’est le cas des listes Le courage de défendre les Français (Nicolas Dupont-Aignan-Debout la France), Envie d’Europe écologique et sociale, Renaissance et Union de la droite et du centre.
Allons enfants (qui se présente comme "un parti géré par des étudiants et jeunes actifs de moins de 30 ans"), Union de la droite et du centre, Renaissance et Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent proposent même d’étendre Erasmus aux lycéens.
D’autres listes envisagent d’élargir le programme à d’autres publics. Le Parti fédéraliste européen, qui "défend [...] le même programme sous la même bannière [...] dans une douzaine d’États de l’UE", souhaite permettre aux jeunes travailleurs d’accéder à 6 mois de mobilité inter-entreprise. Même idée pour la liste Espéranto et le PACE qui propose, en plus, un Erasmus Sport, ouvrant le programme à des jeunes sportifs qui seraient accueillis dans des clubs partenaires en Europe.
La liste Urgence Écologie propose de créer un Erasmus écologique, c’est-à-dire participer à un programme d’échange ou à des chantiers sur des travaux d’intérêt écologique.
Les Européens (UDI MoDem) envisagent d’étendre Erasmus aux fonctionnaires et agents publics. Une idée partagée par la liste Espéranto.
Pour attirer le plus de jeunes possible sur ce programme de mobilité, Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent, La France insoumise, Renaissance et Envie d’Europe écologique et sociale, envisagent d’augmenter le montant des bourses. Le PACE propose même un supplément de bourse pour les jeunes qui sont titulaires d’un diplôme B1 dans une langue européenne.
Au-delà du programme Erasmus, la Liste citoyenne du printemps européen propose de créer un pass liberté donnant droit à “un an de mobilité garantie et gratuite pour tous les jeunes européens de 16 à 25 ans pour poursuivre une formation initiale, un apprentissage linguistique, professionnel ou un projet de reconversion, grâce à une bourse de 850 € par mois pendant un an".
S'installer
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Pourquoi les candidats en parlent ?
Vous savez sans doute que la libre circulation des personnes est l’un des principes fondateurs de l’Union européenne. Il est ainsi possible de s’installer de manière temporaire ou permanente dans l’un des 28 États membres. Mais il faut bien avoir en tête que le système de protection sociale (assurance maladie, assurance chômage, retraite…) est différent d’un pays à l’autre, ce qui rend parfois complexes certaines situations pour les Européens amenés à s’expatrier. Plusieurs listes de candidats proposent des mesures pour améliorer la protection sociale à un niveau européen.
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Ce qu'ils proposent
En vue de faciliter les expatriations intra-européennes, certains suggèrent d'administrer la protection sociale de manière coordonnée. Le Parti pirate souhaite "supprimer les difficultés administratives pour travailler en Europe en harmonisant les systèmes de sécurité sociale et de santé entre les pays".
Pour le Parti fédéraliste européen il faut créer "une agence européenne de coordination de la protection sociale qui assurera la transférabilité des droits sociaux et des pensions pour les citoyens vivant et travaillant en Europe tout au long de leur vie".
La liste Envie d’Europe écologique et sociale promet "une mise en œuvre effective du socle européen des droits sociaux".
S’expatrier va souvent de pair avec le travail. Certaines listes expriment une volonté de protéger les Européens au niveau fédéral en cas de perte d’emploi. Le PACE et la Liste citoyenne du printemps européen souhaitent créer une assurance chômage européenne.
Le Parti fédéraliste soutient la mise en place d’un "système de solidarité au niveau européen qui prendra en charge un système d’indemnisation du chômage et un revenu inconditionnel de base pour chaque citoyen européen".
Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent s’engage pour une "sécurité sociale professionnelle européenne" combinant une garantie d’emploi et de formation bien rémunérée tout au long de la vie pour tous les Européens".
"Le travail est un droit dont chaque citoyen devrait jouir", d'après Évolution citoyenne qui souhaite "déployer, selon la faisabilité, le concept "zéro chômage". Déjà testé en France, il s’agit de réaffecter à la création d'emplois sur un territoire le coût du chômage. La liste Renaissance (LREM MoDem) va plus loin en proposant "une garantie zéro chômage pour que personne ne renonce à une formation ou à des études pour des raisons financières. Chacun pourra être financé jusqu’à 15 000 € s’il souhaite se former pour sortir du chômage ou continuer ses études [...] et ne sera tenu de rembourser le montant que si ses revenus à l’issue de la formation sont suffisamment élevés".
C’est une "assurance maladie européenne [...] facultative" que souhaite mettre en place le PACE (Parti des citoyens européens).
D’autres mesures sont également mises en avant. Le Parti fédéraliste veut créer "un fond de mobilité sociale qui réduira les coûts d’expatriation" et la liste Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent prône la "mise en place d’un statut européen du·de la stagiaire avec des droits nouveaux et des débouchés sur l’emploi".
Focus
Les textes disponibles au moment de la rédaction de cet article pour les listes Une France royale au cœur de l'Europe, Démocratie représentative, Liste de la reconquête, Lutte ouvrière, Neutre et actif, Parti révolutionnaire communistes, Union démocratique pour la liberté égalité fraternité, ne comportaient pas de mention des sujets pris en compte pour cet examen des programmes, ils ne figurent donc pas dans nos articles).
Contrairement à d'autres élections, comme les présidentielles où l'on donne sa voix pour un candidat, aux élections européennes on vote pour une liste de candidats. Les listes qui obtiennent plus de 5% des suffrages bénéficieront d'un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix. Pour lire les professions de foi et connaître le nom des candidats, rendez-vous sur le site du ministère de l'Intérieur.