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Harcèlement scolaire : le gouvernement durcit le ton
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Le 27 septembre dernier, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à renforcer la lutte contre le harcèlement scolaire. Certaines d’entre elles sont inédites et clairement plus musclées.
« Sur le harcèlement entre les élèves, il faut un électrochoc et un changement de paradigme », affirme le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal. Le ton est donné. Le ton a durci. Et les mesures aussi. Une nécessité pour contrer les issues dramatiques auxquelles conduit le harcèlement. Chaque acteur de la vie scolaire est concerné : élèves, équipes éducatives, parents. Les dispositions à l’encontre des auteurs de harcèlement se veulent dissuasives.
Plus de fermeté pour les élèves harceleurs
Pour prévenir et lutter contre le harcèlement scolaire, les établissements doivent appliquer le Programme de lutte contre le harcèlement à l’école (Phare), mis en place en 2022 au primaire et au collège. Il repose sur la méthode dite de « préoccupation partagée » qui consiste à soutenir l’élève harcelé sans pour autant laisser de côté l’élève harceleur. Celui-ci est incité à prendre part de manière active à la résolution de la situation. L’un comme l’autre sont accompagnés. Ce programme est amené à se poursuivre, il vient d’ailleurs d’être étendu aux lycées depuis la rentrée 2023.
Mais en parallèle, le gouvernement souhaite durcir le ton vis-à-vis des élèves harceleurs. Ces derniers subiront des sanctions jusqu’ici inédites. Leur téléphone portable pourra être confisqué, parfois de manière définitive, sur décision d’un juge des enfants. Les élèves condamnés pour cyberharcèlement grave pourront être exclus du réseau social ayant servi au délit. Et ce pour une période entre 6 mois et un an.
Pour chaque signalement de harcèlement et en cas de dépôt d’une plainte, le procureur de la République sera systématiquement saisi.
Favoriser la parole autour du harcèlement
Trois fois plus de signalements ont été relevés en septembre 2023 par rapport à septembre 2022 selon le ministère de l’Éducation nationale. Si la parole se libère, il faut l’encourager. Pour simplifier la prise de parole, un seul numéro d’écoute est conservé sur les deux lignes actuelles. C’est le 3018, actuellement dédié au cyberharcèlement qui restera actif. Une application mobile devrait voir le jour.
Afin d’identifier et d’anticiper les situations à risque, les élèves du CE2 à la 3e répondront à un questionnaire. Une initiative qui devrait aider les établissements à mieux gérer le climat scolaire. Cet indicateur de l’état des relations entre les élèves, mais aussi des relations entre les élèves et l’équipe éducative demeure très utile. Plus le climat scolaire est serein, moins les situations de harcèlement sont à déplorer.
Des cours d’empathie dès janvier 2024
Les parents sont également associés à ces mesures. Ils pourront se former à la détection du harcèlement comme il existe des élèves ambassadeurs dans les établissements. Pour ce qui concerne la sensibilisation des personnels de l’Éducation nationale, une cellule anti-harcèlement sera créée dans chaque académie.
Enfin, des cours d’empathie devraient être mis en place dès janvier 2024. Une bonne nouvelle, car ce qui conduit un harceleur à commettre ses délits, c’est le plus souvent son incapacité à se mettre à la place de l’autre.
Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 10-10-2023
/ créée le 10-10-2023
Crédit photo : Eric Ward - Unsplash