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La crise énergétique révèle la vétusté des établissements scolaires
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À l’image du lycée d’Aulnay-sous-Bois, certains établissements scolaires se retrouvent sans chauffage ou électricité cet hiver. Des conditions de travail impossible pour les élèves et enseignants, qui dénoncent l’inaction de l’État. Aujourd’hui, un tiers des universités sont en mauvais état.
Fenêtres cassées, cours dans le noir et des élèves gardant leurs doudounes dans les salles de classe… Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que le lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) fasse la une des journaux. Et pour cause, les 2 400 élèves de l’établissement se retrouvent en plein hiver à travailler dans un bâtiment… sans chauffage et parfois sans électricité. Les professeurs du plus grand établissement de l’académie de Créteil se sont indignés de telles conditions d’enseignement.
Des élèves et des profs démunis
À Aulnay-sous-Bois, les problèmes d’électricité et de chauffage sont en grande partie dus à la vétusté des lieux, dont certaines fenêtres « sont cassées, donc on est obligés de les garder ouvertes », témoigne une élève de première au micro de RMC. En début de semaine dernière, le reportage diffusé par la chaîne alertait sur les conditions de travail du lycée Voillaume. En raison des nombreuses pannes de courant, les élèves doivent parfois utiliser la lampe torche de leurs téléphones pour éclairer leurs cahiers, un scénario qui a eu lieu « 10 fois depuis début novembre ».
Les enseignants n’ont pas attendu le froid de l’hiver pour prévenir le rectorat et la région de la situation. Des messages d’urgence qui sont restés sans réponse. Il a fallu que la presse s’empare du sujet pour que les dirigeants politiques suivent le pas. Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye ainsi que la présidente d’Île-de-France se sont rendus sur place mardi 13 décembre. Valérie Pécresse a défendu son implication dans la rénovation des lieux : « Quand je suis arrivée en 2016, il y avait 200 lycées en Île-de-France qui ressemblaient au bâtiment que vous venez de visiter ». Cette dernière a d’ailleurs rappelé que la région avait prévu d’investir 47 millions d’euros d’investissement dans le lycée.
Des mauvaises conditions généralisées
Aulnay-sous-Bois ne représente qu’une infime partie de la face cachée de l’iceberg. De nombreux autres bâtiments scolaires en France sont délabrés. Une situation épinglée par la Cour des comptes, qui publiait le 11 octobre dernier un rapport alarmant : un tiers des établissements universitaires sont en mauvais état.
S’ajoute à ce constat que les bâtiments, dont nombreux d’entre eux datent des années 60, ne sont plus aux normes de performances énergétiques et sont de réelles passoires thermiques. Face à ces problématiques, la Cour des comptes soulève la contradiction qui réside « entre l’autonomie des universités et le fait que la propriété des biens ne leur est pas dévolue ». En effet, la majorité des universités ne sont pas propriétaires de leurs propres biens immobiliers, détenus à 82 % par l’État. Ce dernier n’a pas augmenté sur la dernière décennie le montant consacré à l’entretien des locaux. Montant annuel de 140 millions d’euros. De son côté, le ministère chargé de l’enseignement supérieur a évalué que les rénovations du patrimoine universitaire pourraient coûter jusqu’à 7 milliards d’euros. Cherchez l’erreur…
« C’est une mission qui me tenait à cœur… J’avais envie de participer à la vie de mon collège. » Gabrielle, 14 ans, vient tout juste de monter sur la scène de l’Arena de la Défense, à Paris. En ce mardi 13 décembre, son collège Simone Veil (Côtes-d’Armor) s’est vu décerner la première place du Championnat de France des économies d’énergie, dans la catégorie des établissements scolaires. Les joues rougies par le stress, l’écodéléguée de 3e a présenté quelques initiatives mises en place dans son collège, comme les « nudges », ces affiches incitatives qui ont été placées dans chaque classe pour inviter les élèves et le personnel à éteindre la lumière, bien fermer les fenêtres, éteindre les ordinateurs en veille…
Face à la crise énergétique, certains n’ont pas attendu les pouvoirs publics pour s’engager. Né en 2019, le programme Cube S vise à intégrer les scolaires à la grande aventure que représente le Championnat. Nathalie Lerderman, directrice du programme depuis deux ans, avait pour objectif initial de « mettre les adultes et les élèves des établissements autour d’une table et leur permettre de travailler ensemble pour la planète ». Dans l’idée de trouver des solutions à la crise énergétique, mais aussi de résoudre quelques aberrations : « Par exemple, on s’est rendu compte que le chauffage restait allumé pendant les vacances ». Une manière ludique de réunir autour d’une même cause, mais aussi de donner les clés aux jeunes pour s’engager pour le climat : « Face aux angoisses grandissantes des élèves, les kits d’écoambassadeurs leur permettent de se rendre compte qu’ils ont le pouvoir de changer les choses », conclut la directrice.
La rédaction © CIDJ
Actu mise à jour le 19-12-2022
/ créée le 19-12-2022
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