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Le contrat d’apprentissage versus le contrat de professionnalisation : quelles différences ?

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Lorsqu'un jeune est en alternance, deux types de contrat s'offrent à lui : le contrat d'apprentissage ou celui de professionnalisation.

Si le premier permet l’obtention d’un diplôme, le second a pour vocation l’intégration dans le monde du travail. Tous les deux allient l’apprentissage théorique aux compétences techniques. Le choix s'opère souvent par opportunité.

Allier études et entreprise

Dans le langage courant, les jeunes emploient le mot « alternance » sans forcément se questionner sur le type de contrat choisi. Derrière ce terme se cachent pourtant deux réalités : le contrat d’apprentissage et celui de professionnalisation. "On parle d’alternance lorsqu’une formation est effectuée de manière alternée entre périodes en centre de formation et périodes en entreprise, explique Lovan Familiar, chargé des projets jeunesses à l’Association des Apprentis de France. Mais le contrat d'apprentissage et le contrat de professionnalisation sont bien distincts, avec des différences de durée du contrat, de l'âge et de rémunération."

De manière générale, le contrat d’apprentissage vise à préparer l’étudiant à l'obtention d'un diplôme tandis que celui en professionnalisation aboutit à l’intégration rapide dans le monde du travail.

Apprentissage vs contrat pro

Deux publics distincts

Le contrat d’apprentissage s’adresse aux candidats entre 16 et 30 ans. De son côté, le contrat de professionnalisation se destine aux jeunes de 16 à 25 ans, ainsi qu’aux demandeurs d’emplois et bénéficiaires d’aides sociales. Les deux types de contrat concernent aussi les personnes en situation de handicap, sans limite d'âge, ainsi que les jeunes de 15 ans selon certaines conditions.

Depuis la réforme de l’apprentissage en 2018 et son développement massif, le nombre de contrats pro a quant à lui fortement chuté. On dénombre 121 000 jeunes à en profiter chaque année quand le nombre d’apprentis a atteint le million en 2023. Et le public en est aussi impacté : aujourd’hui, près de la moitié des bénéficiaires du contrat pro (49%) sont des demandeurs d’emploi.

Apprentissage/Contrat pro : les signatures

Un quotidien propre à chacun

Le rythme entre l’école et l’entreprise est propre à chaque établissement. L'apprentissage se fait au minimum sur une année. Pour la professionnalisation, le contrat dure en moyenne de 6 à 12 mois. Julie, jeune salariée d’une coopérative agricole, a eu le choix de suivre une formation en apprentissage pendant ses études. La décision s’est rapidement imposée à elle : « Dans le monde agricole, je trouve ça important de s’immerger pleinement dans le domaine pour mieux comprendre le métier. Puis, l’entreprise prend en charge le coût de la formation, ce qui n’est pas négligeable ! »

Durant son alternance, le jeune est considéré comme un salarié de l’entreprise. De même, le contrat signé équivaut à un contrat de travail. Et tout travail mérite salaire. En apprentissage, le jeune ne touche qu’entre 27 et 100% du Smic tandis qu'en contrat pro, le salaire varie entre 55 et 100% du Smic, selon son âge et son niveau d’études.

Faire le bon choix

Finalement, est-ce qu’un contrat est plus avantageux qu’un autre ? Difficile à dire, selon Lovan Familiar, qui pointe le fait que ce choix se fait surtout selon l’âge du candidat et les attendus de la formation. Certains employeurs peuvent aussi avoir une préférence pour l'un des deux contrats, en raison de l’écart entre les aides à l’embauche. Pour un contrat d’apprentissage, l’aide de l’État aux entreprises se porte à 6 000 euros, tandis que celle réservée aux contrats pro oscille entre 2 000 et 8 000 euros. Et le chargé des projets jeunesses à l'Association des Apprentis de France d'ajouter cependant que « le contrat d'apprentissage est plus sécurisant, car en cas de problème en entreprise, le jeune peut faire appel à un médiateur ou une personne de sa formation, alors qu’en contrat de professionnalisation, il faut s’adresser directement à l'inspection du travail ou aux prud'hommes. »

Vincent Daubigny, conseiller chez Ocapiat, l’Opérateur de compétences pour la coopération agricole, conseille à chaque jeune qu'il croise de tenter l'aventure de l'alternance. En gardant la réserve de bien se renseigner et de bien s'entourer : « Ce n'est pas difficile de trouver une alternance, mais c'est difficile de trouver la bonne ! Si l'entreprise n'est pas adaptée, un jeune ne doit pas hésiter à en changer ».

Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 08-03-2024 / créée le 08-03-2024

Crédit photo : Canva