Les étudiants réclament une formation à la transition écologique

Les tourments estudiantins ne se cantonnent pas aux difficultés économiques. À en juger par les résultats d’une enquête menée par la Consultation nationale étudiante (CNE) et le Réseau associatif étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses), les jeunes se montrent tout autant préoccupés par la nécessaire transition écologique. Ainsi, sur les 14 000 personnes interrogées, il ressort que l’absence de soutien et de formations, dénoncée par les étudiants, s’oppose radicalement à leurs préoccupations environnementales.

L’environnement : une priorité pour les étudiants

Une majorité des sondés (70 %) soutient la cause écologique. Il n’est donc pas étonnant que près de 60 % des étudiants se définissent comme éco-actifs. Aussi, pour plus de 85 % des personnes interrogées, la question de la transition écologique doit figurer en tête des priorités du gouvernement, loin devant la croissance économique. 

Ce point de vue ne semble pourtant pas compter, puisque 77 % des étudiants ont l’impression de n’être pas considérés. En guise d’illustration, le Reses rappelle que le Manifeste étudiant pour un réveil écologique a rassemblé près de 34 000 signatures, sans pour autant faire bouger les lignes.

“Nous, étudiants et jeunes diplômés, faisons le constat suivant : malgré les multiples appels de la communauté scientifique, malgré les changements irréversibles d’ores et déjà observés à travers le monde, nos sociétés continuent leur trajectoire vers une catastrophe environnementale et humaine.” Premières lignes du manifeste

Et à l’université, même constat. Pour 60% des étudiants, on n’y propose pas, ou pas assez, de cours obligatoires sur les enjeux écologiques de la société. Or, pour opérer un changement et agir en faveur de cette transition écologique, la formation comme la sensibilisation dans les établissements scolaires demeurent primordiales. 

Écologie : peu de places dans les bureaux

Si les universités ne se sont pas encore mises à la page, les Instituts d’études politiques ou les campus d’ingénieurs ont en revanche déjà bien intégré ces questions dans leurs programmes. Une avancée qui peine encore à faire son chemin dans le monde du travail où l’environnement laisse peu de place aux jeunes cadres. 

Selon l’étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée le 18 septembre dernier, parmi les postes de cadres, seul 1 % serait à finalités environnementales. Dans les principaux secteurs qui recrutent, on retrouve l’énergie, l’aménagement du territoire ainsi que la prévention des risques.

S’il reste encore beaucoup à faire, le tableau n’est pourtant pas si sombre puisque le nombre de postes à finalités environnementales a augmenté de 48 % depuis 2019. Un premier pas apprécié par une jeunesse bien consciente qu’une majorité des recruteurs ne mesure pas encore l’importance de placer l’engagement écologique comme valeur cardinale. Et pourtant, en sachant que 68 % des postulants n’accepteraient pas de travailler pour une entreprise qui n’agit pas en faveur de l’environnement, le changement semble inévitable à court terme. 

Alicia Trotin © CIDJ
Actu mise à jour le 04-10-2023 / créée le 04-10-2023