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Handicap : les aides à connaître pour étudier et travailler en 2024
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En 2021, 7,7 millions de Français de plus de 15 ans présentaient un handicap, soit 1 personne sur 7. Étudiants et travailleurs, connaissez-vous les aides auxquelles vous avez droit ? Aménagement de la scolarité, aides financières, adaptation du poste de travail... on fait le point !
La loi du 11 février 2005 définit le handicap comme « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société […] en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive, d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».
La base : la reconnaissance du handicap
Si vous présentez un handicap, vous pouvez le faire reconnaître auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de votre lieu de résidence. La MDPH ne prendra pas en compte votre handicap en tant que tel mais ses impacts dans votre vie quotidienne. Cette reconnaissance vous permet ensuite de demander des aides et de faire valoir vos droits.
Le dossier de demande, gratuit, se constitue de documents obligatoires (justificatif d’identité, de domicile, formulaire...) et de pièces relatives à votre handicap (bilan auditif, orthophonique, ophtalmologique...). Une équipe pluridisciplinaire, composée de professionnels de santé, étudie votre dossier et transmet des recommandations à une instance spécifique, la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Cette dernière rend alors un avis. Si votre handicap est reconnu, vous obtenez un taux d’incapacité qui définira certains aspects des aides et dispositifs que vous pourrez mobiliser. Vous recevez également une notification de la CDAPH permettant de justifier de votre handicap.
Votre dossier peut s’accompagner de plusieurs autres demandes, comme des aides financières ou une reconnaissance qualité travailleur handicapé (RQTH, voir ci-dessous). L’aide financière principale reste l’allocation adulte handicapé (AAH), accessible à partir de 20 ans et soumise à conditions de ressources. Avant 20 ans, les parents peuvent demander, toujours à la MDPH, l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH). Selon la nature de votre handicap, d’autres aides vous concernent.
Depuis le 1er octobre 2023, le montant de l’allocation adulte handicapé est déconjugalisé. Cela signifie qu’elle se base uniquement sur les revenus de la personne concernée par le handicap, et non plus sur les revenus du foyer.
Objectif n°1 : suivre au mieux des études
Que ce soit au collège, au lycée ou dans l’enseignement supérieur, des solutions existent pour vous aider dans vos études. Dans le secondaire, vous pouvez demander à la MDPH la mise en place d’un plan personnalisé de scolarisation (PPS). Si vous n’êtes pas reconnu en situation de handicap par la MDPH, adressez-vous à votre chef d’établissement pour bénéficier d’un autre plan d’appui à la scolarisation. Les besoins et aménagements prévus concernent la scolarité comme le passage des examens et éventuels concours pour intégrer l’enseignement supérieur. Et cela passe par une aide technique (matériel, logiciels spécifiques), humaine (secrétaire, interprète...) ou par la mise en place d’un tiers-temps supplémentaire pour les épreuves... Sachez que le PPS peut être prolongé jusqu’à vos 20 ans si vous suivez une formation de l’enseignement supérieur en lycée, comme un BTS ou une classe prépa.
Dans l’enseignement supérieur hors lycée, rapprochez-vous de la structure dédiée au handicap qui vous informera de l’accompagnement disponible. Elle peut porter plusieurs noms (Relai handicap, Mission handicap...). N’hésitez pas à contacter le référent handicap avant même votre inscription. Ses coordonnées se trouvent sur les fiches de formation Parcoursup, dans la rubrique « Contacter et échanger avec l’établissement ».
Et pour bénéficier de 4 points de charge supplémentaires dans le calcul de votre bourse sur critères sociaux, il suffit de joindre votre notification CDAPH à votre dossier social étudiant. À retenir : quelques bourses spécifiques existent, comme celles de la fédération 100 % Handinamique ou de la fondation Giveka. Le Crous propose également 9 500 logements adaptés ou adaptables aux personnes à mobilité réduite.
Si l’alternance vous attire, sachez que vous pouvez y accéder sans limite d’âge. Des adaptations peuvent vous concerner, comme l’allongement de votre contrat ou des aménagements du poste de travail.
Objectif n°2 : trouver un emploi adapté
Quand vous entrez dans la vie active, il ne faut pas hésiter à demander une reconnaissance qualité travailleur handicapé (RQTH). Selon votre situation, la MDPH vous l’accordera à vie ou vous demandera de la renouveler au bout d’un certain temps. Cette reconnaissance n’est pas obligatoire mais présente quelques avantages.
Le réseau Cap emploi s’adresse spécifiquement aux demandeurs d’emploi en situation de handicap. Comme Pôle emploi, un conseiller vous accompagne dans votre recherche d’emploi et propose, si nécessaire, des formations adaptées à votre profil. La RQTH donne également accès aux entreprises adaptées, qui embauchent au moins 55 % de salariés en situation de handicap, ou aux établissements ou services d’aide par le travail (ESAT).
Une fois en emploi, si vous avez besoin d’un aménagement de poste, vous ou votre employeur peut contacter, pour le secteur privé, l’Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (Agefiph) ou le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP). En fonction de votre handicap, ces structures proposent, entre autres, des aides ou des accompagnements pour adapter votre poste ou pour vous maintenir dans l’emploi.
Si vous souhaitez intégrer la fonction publique, sachez que vous pouvez bénéficier de conditions particulières pour les concours. Même si les épreuves restent les mêmes, des aménagements sont possibles : allongement de la durée, aides techniques... Les limites d’âge sont également supprimées. Sans passer de concours, vous pouvez rejoindre le secteur public par le recrutement contractuel : vous êtes recruté sur un poste puis, à la fin du contrat, vous devenez fonctionnaire.
En théorie, les entreprises doivent employer au moins 6 % de bénéficiaires de l’obligation d’emploi dans leurs effectifs. En pratique, ce taux stagne à 3,5 % en 2022. Du chemin reste donc à parcourir.
Fiona Simoens © CIDJ
Actu mise à jour le 04-01-2024
/ créée le 04-01-2024
Crédit photo : Aaron Amat - iStock