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Pour les étudiants étrangers, le Canada ce n’est plus le Pérou
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Face à l’implosion du nombre d’étudiants étrangers, le Canada a décidé de limiter leur nombre pour les deux prochaines années. En 2024, le nombre de visas d’études accordés aux étudiants étrangers sera réduit d’un tiers. Une décision justifiée, entre autres, par la crise du logement au pays du sirop d’érable.
Réduction de 35% du nombre de visas étudiants étrangers en 2024
En 2022, plus de 900 000 étudiants étrangers avaient obtenu un visa pour étudier au Canada, trois fois plus qu’il y a dix ans. Parmi eux, 18 000 étudiants français pour qui le Canada demeure la destination préférée comme nous l’avions rappelé dans notre article. Études et coût de la vie moins chers qu’aux États-Unis, pays francophone, frais d’inscription avantageux dans les universités (notamment au Québec), taux de change profitable, diversité culturelle, qualité de vie… le Canada a tout pour plaire aux étudiants de France.
Si le gouvernement du Canada reconnaît que « les étudiants étrangers enrichissent nos collectivités et font partie intégrante du tissu social, culturel et économique de notre pays », reste que cette explosion de leur nombre pose un problème. « La hausse rapide du nombre d’étudiants étrangers a exercé une pression sur le logement, sur les soins de santé et sur d’autres services » a justifié le ministre de l’immigration canadien, Marc Miller. Parallèlement, il déplore le fait que certains établissements ont profité de cet engouement pour accroître leurs revenus en accueillant toujours plus d’étudiants sans pour autant proposer en retour des moyens suffisants pour faciliter leur apprentissage.
Pour freiner cette explosion, le Canada a donc décidé d’instaurer, à compter de cette année et pour une durée de deux ans, la mise en place de plafonds pour les visas d’étudiants étrangers. En 2024, le Canada accordera 364 000 permis d’études internationaux contre 560 000 en 2023, soit 35% de moins. Pour 2025, le chiffre sera fixé courant 2024 après évaluation de la situation.
Quels sont les étudiants concernés et comment seront attribués les visas ?
Ces plafonds s’appliqueront uniquement aux entrants en 1ᵉʳ cycle universitaire. Ils n’auront aucune incidence sur le renouvellement des permis d’études. Les étudiants en maîtrise ou doctorat ne sont pas concernés tout comme les élèves du primaire et du secondaire.
« Dans un souci d’équité, des plafonds provinciaux et territoriaux ont été fixés, pondérés en fonction de la population, ce qui se traduira par des diminutions beaucoup plus importantes dans les provinces où la population d’étudiants étrangers a connu la croissance la plus insoutenable » a précisé le gouvernement canadien. Avec ce nouveau système, l’Ontario et la Colombie-Britannique, qui accueillent beaucoup d’étudiants étrangers, seront particulièrement touchés, contrairement au Québec, à l’Alberta et à la Saskatchewan qui en accueillent moins. En fonction du plafond attribué, chaque province répartira les demandes de visas entre les différents établissements de son territoire. Chaque nouvel étudiant étranger devra désormais accompagner sa demande de permis d’études présentée à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) de la lettre d’attestation de la province reçue en retour.
« Grâce aux mesures décisives annoncées aujourd’hui, nous cherchons un juste équilibre pour le Canada et nous garantissons l’intégrité de notre système d’immigration tout en préparant les étudiants à la réussite à laquelle ils aspirent » a déclaré Marc Miller. La porte n'est donc pas fermée.
Pour plus d’information pour étudier, travailler et vivre au Canada, lire notre dossier complet :
Partir au Canada : si vous tentiez votre chance ?
Josée Lesparre © CIDJ
Actu mise à jour le 01-02-2024
/ créée le 01-02-2024
Crédit photo : openClipart-Vectors / Pixabay