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Pourquoi le nombre de naissances chute en France ?
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Selon l'Insee, le nombre de naissances en France en 2022 s'établit à 723 000, soit le plus bas niveau enregistré depuis 1946. Baisse de la part des femmes en âge de procréer, évolution du rapport à la parentalité chez les jeunes, volonté de ne pas « aggraver » la crise climatique, les raisons de ce recul sont multiples.
Seulement 723 000 naissances en France en 2022. D’après les données de l’Insee, il s'agit du volume le plus bas observé depuis 76 ans ! Par rapport à 2021, année marquée par une augmentation de la natalité découlant des conséquences de la crise sanitaire, ce sont 19 000 heureux évènements de moins sur l'année.
Une évolution du rapport à la parentalité
Il faut dire que le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans, considérées comme les plus à même d’enfanter, ne cesse de baisser. Entre 1995 et 2022, leur proportion dans le total de la population a diminué de 8,9%.
En complément de ces statistiques, des raisons générationnelles permettraient aussi d’expliquer cette baisse du nombre d'enfants mis au monde. Sur Franceinfo, la maîtresse de conférences en sociologie-démographie à l’université d’Aix-Marseille, Catherine Scornet, confiait que cette diminution pouvait « très certainement » s’expliquer par une évolution du rapport à la parentalité chez les jeunes.
« Mais on ne peut pas encore savoir s'il y aura un report de l'âge d'entrée en parentalité […] ou bien si cette infécondité sera définitive dans cette génération », a tenu à nuancer la sociologue. Une chose est sûre, et toujours selon l'Insee, on observe une élévation de l’âge moyen d'entrée dans la maternité depuis deux décennies : 31 ans en 2022 contre 29,4 ans en 2002.
Le compte Instagram Hugo Décrypte - qui sonde quotidiennement ses abonnés sur des questions sociétales – a récemment livré un chiffre et des témoignages éloquents sur cette modification du rapport à la parentalité. À la question « Comptez-vous avoir des enfants ? », 61% des 1208 participants – souvent âgés de moins de 30 ans – ont répondu par la négative.
Guerres, réchauffement climatique et pollution
Pour justifier leur réponse, certains invoquant les nuisances sur l’environnement et le climat que causerait la venue d’un enfant. Ce qui ne manque pas de faire réagir un utilisateur du réseau social, dénommé « Stras_buck » qui résume ses raisons de ne pas procréer en 4 points : « 1) Ça te coûte déjà cher avant même la naissance. 2) Ça coûte cher ensuite. 3) Ça pollue avant et tout au long de sa vie. 4) Nous sommes déjà trop nombreux sur Terre […] ».
Une autre, sous le pseudonyme « Laulaumagenta », abonde : « Avec le réchauffement climatique, les guerres, la hausse des prix, la pollution, je n’ai pas envie d’avoir un enfant […] ».
Champion européen
D’autres encore, à l’instar d’une certaine « Comtesse_marianne », évoquent en filigrane l’injonction sociétale à la parentalité : « Non, j’aime ma vie sans enfant et je ne considère pas la parentalité comme un objectif de vie ».
En France, on pourra néanmoins se rasséréner en se remémorant la formule prêtée à Talleyrand : « Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console ». Dans l’Union européenne, l’Hexagone demeurait encore en 2020, le pays affichant le plus haut taux d’enfant par femme (1,84) devant la Roumanie (1,80). Cocorico ?
Florian Mestres © CIDJ
Actu mise à jour le 26-01-2023
/ créée le 26-01-2023
Crédit photo : Burst