Actualité Ramassage scolaire : 8 000 chauffeurs manquent à l’appel

Josée Lesparre Josée Lesparre
Publié le 31-08-2022

En bref

  • Face à la pénurie de chauffeurs de cars, le secteur du transport routier de personnes s’est organisé en urgence pour que la rentrée se passe le mieux possible. Mais, au-delà de ces ajustements ponctuels, le secteur a besoin d’une réforme plus profonde pour renforcer son attractivité.   
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Ramassage scolaire : 8 000 chauffeurs manquent à l’appel Crédit : Ash Gerlach / Unsplash

La France est actuellement confrontée à une pénurie de chauffeurs de cars. En cette rentrée scolaire, il manque ainsi 8 000 conducteurs pour assurer le ramassage scolaire ce qui risque d’impacter 20% des élèves soit 400 000 d’entre eux sur l’ensemble du territoire.

La quasi-totalité des régions est touchée. En Centre-Val de Loire il manque 200 conducteurs, 300 dans la région Grand-Est, 400 dans les Hauts-de-France, 500 en Bretagne, 600 en Nouvelle-Aquitaine, 700 en Pays de Loire et plus de 1 000 en Auvergne-Rhône-Alpes.

 « Nous n’avons jamais été confrontés à une telle situation. Nous avons dans le secteur une pyramide des âges assez élevée, avec chaque année des départs en retraite à remplacer et un peu moins de 10 000 personnes à recruter. Cette fois, nous avions 15 000 vacants » début août reconnaît Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV).

Contrats partiels, horaires décalés, salaires bas... le métier de conducteur de cars n'attire plus. Compte tenu des horaires de travail, les chauffeurs de cars scolaires sont contraints de cumuler plusieurs contrats de travail pour s’y retrouver à la fin du mois. Parallèlement le niveau de rémunération est bas (entre 600 et 800 € brut mensuel pour un temps partiel et entre 1 500 et 2 000 € brut mensuel pour un temps plein) auquel s’ajoutent des primes. Malgré les efforts consentis par la profession en 2022 (hausse de 5% des minimas sociaux , augmentation de 7,5% du salaire des chauffeurs scolaires), le salaire est encore loin d’être attractif.

Le covid a fragilisé un peu plus le secteur. Mis au chômage partiel durant les confinements, plus de 5 000 chauffeurs ont ainsi quitté le métier.

Pour parer au plus pressé et organiser au mieux la rentrée des scolaires, le secteur s’est organisé : optimisation des circuits de bus pour permettre aux chauffeurs d’enchaîner 2 circuits de ramassage , allongement des parcours , réduction des délais d’obtention des permis de conduire , recours à des retraités, des encadrants, des commerciaux ou des mécaniciens pour assurer les tournées.

Ces différentes mesures devraient permettre une rentrée sans trop d’encombres. Une prouesse que les ministres du Travail, de l’Education nationale et des Transports ont salué lors de la réunion de calage de 24 août dernier avec la FNTV et les représentants des autorités organisatrices de la mobilité. Cette réunion de pré-rentrée a été également l’occasion pour le gouvernement de présenter les grandes lignes du « plan d’actions transports scolaires », largement inspiré par le plan d’urgence de la FNTV, qu’il entend déployer pour faciliter le recrutement de nouveaux conducteurs et renforcer l’attractivité du métier (refonte du CAP agent d'accueil et de conduite, abaissement de l'âge du permis D, charte de développement de l'emploi et des compétences...). 

Après les calages in extrémis de cette rentrée, c’est à cette réforme que le secteur du transport routier de personnes et le gouvernement vont désormais s’atteler afin d’espérer une rentrée 2023 plus sereine.  

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