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Web TV, blog ou journal : Créer un média dans son bahut
« Ecrire pour le journal du collège, c’est avant tout super amusant » explique Lucie, 13 ans, que nous avons rencontré à l’occasion de la délibération du grand jury Médiatiks organisé par le Centre pour l’éducation aux médias et à l’information, le CLEMI, à Paris.
Les potins d’abord, le journal du collège de Lucie, a reçu un prix l’année dernière au concours Mediatiks. Si la jeune fille a fait la route depuis la Bretagne avec son amie Aziliz ce n’est, cette fois, pas pour rafler un prix mais parce qu’elles font partie du jury au côté d'une trentaine de journalistes de Mediapart, Le Monde, Libération, Europe 1, TF1 et bien d'autres médias encore.
Créer son propre journal permet d’avoir un regard critique sur l’info
Les deux jeunes filles, élèves en 4ème, ne semblent pas impressionnées pour autant, elles trouvent même « rigolo » d’être cette fois de l’autre côté, entourées de professionnels.
« On ne souhaite pas forcément susciter des vocations » explique Pascal Famery responsable au CLEMI. « Encourager les médias scolaires c’est avant tout permettre aux jeunes de comprendre comment est fabriqué un média » ajoute-t-il.
Caroline Roux, journaliste à France Télévisions et présidente du jury Médiatiks, va plus loin « on l’a vu lors de cette présidentielle, il y a un tel brassage de l’actualité et une telle multiplicité des supports que si l’on n’a pas un œil aiguisé, on se fait balader et on prend une fake news pour une vraie info parce que ça y ressemble ».
Pour elle, l’éducation aux médias est essentielle et nécessite de « mettre les mains dans le cambouis » pour comprendre comment une info est fabriquée. « Le fait que les jeunes s’investissent au quotidien dans un média, les oblige à avoir un regard critique sur ce qu’ils lisent » explique la présidente du jury.
Voir les profs et les surveillants différemment
Sur les 813 médias scolaires inscrits cette année au concours (573 journaux papiers et 240 web radio, web TV, sites et blog), huit productions remporteront un prix.
Pour découvrir le palmarès du concours de médias scolaires Médiatiks 2017 et les productions des élèves lauréats, c'est par ici !
Un choix difficile pour les membres du jury. Répartis par groupe de cinq ou six, ils ont eu la matinée pour éplucher les productions médiatiques de jeunes de toute la France. La présidente confie les avoir trouvés d’une « très grande qualité ».
« Ils ont compris qu’il fallait diversifier l’offre, il y a à la fois des entretiens et des reportages sur leur établissement ou leur ville. Ils ont un regard malicieux sur l’information nationale, ils ont de l’humour, de la distance avec l’info…bref, il y a beaucoup de maturité dans leur travail » souligne-t-elle.
Si la presse scolaire et lycéenne se porte plutôt bien (+19% de médias scolaires inscrits au concours 2017 par rapport à l'année précédente), la France n’a pas encore atteint l’idéal attendu par beaucoup : un média créé dans chaque école, collège et lycée.
« Participer à un média ça permet de s’exprimer, d’établir un rapport différent avec les profs et d’être valorisé au sein de l’établissement et c’est en ça que c’est super ! » insiste Pascal Famery qui encourage vivement les jeunes à créer leur média. Les deux collégiennes, Lucie et Aziliz, sont du même avis : « il y a une très bonne entente dans le journal et en réalisant des reportages ou des interviews on apprend beaucoup sur les professeurs, les surveillants et la vie de l'établissement ».
CIDJ © CIDJ
Actu mise à jour le 09/09/2019
/ créée le 15-05-2017