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Nouveau Jeunes : ce qui change à la rentrée 2024

Laura El Feky
Publié le 23-09-2024

En bref

  • En cette rentrée scolaire 2024-2025, les groupes de besoin au collège et la classe prépa-seconde s'invitent au programme.
  • Les étudiants subissent une hausse des coûts de la vie, alors qu'une revalorisation de l'aide personnalisée au logement (APL) est programmée à compter du 1ᵉʳ octobre.
  • En matière de santé, le dépistage de plusieurs IST est désormais gratuit pour les moins de 26 ans.
Les nouveautés de la rentrée 2024
Initialement désignés comme groupes de niveau, les groupes de besoins visent à améliorer les compétences en maths et français en regroupant les élèves en fonction de leurs besoins. Crédit : Jeswin Thomas / Unsplash
La carte des 110 classes prépa-seconde
Les classes prépa-seconde destinées aux élèves admis en seconde, mais n’ayant pas obtenu le brevet, sont proposées dans 110 lycées, au moins un par département, y compris d'Outre-mer. Crédit : Ministère de l'Education Nationale

Collège-lycée : groupes de besoins, prépa-seconde et abandon de la réforme du brevet

Ce mois-ci, quelque 12 millions d’élèves ont fait leur rentrée, dont près de 3,4 millions de collégiens. Parmi les nouveautés, les groupes de besoins en français et en mathématiques investissent les classes de 6ᵉ et de 5ᵉ, avec une extension prévue aux 4ᵉ et 3ᵉ en 2025. Ces groupes, initialement désignés comme groupes de niveau, visent à améliorer les compétences en maths et français des élèves en les regroupant dans des groupes en fonction de leurs besoins. Les programmes restent les mêmes pour tous, mais les méthodes d'apprentissage s'adaptent à chaque groupe. Une grande latitude semble laissée aux établissements pour mettre en œuvre ce dispositif. Rappelons toutefois que les problèmes d'effectifs d'enseignants perdurent : le syndicat SNES-FSU estime qu'il manque environ 3 000 professeurs pour cette rentrée, ce qui entraîne des difficultés de fonctionnement dans de nombreux établissements. Une autre expérimentation concerne les classes prépa-seconde destinées aux élèves admis en seconde, mais n’ayant pas obtenu le brevet. Ce parcours spécifique, proposé dans 110 lycées (au moins un par département), aide les élèves à consolider leurs bases avant d'entrer en seconde. L’admission dans ces classes repose sur la base du volontariat. Ainsi, un élève admis en classe de seconde n’ayant pas obtenu le brevet peut tout à fait choisir de s’inscrire en classe de seconde, précise le ministère de l’Éducation. En effet, l'idée de rendre le brevet obligatoire pour accéder au lycée a finalement été écartée. De même, la réforme des modalités d'évaluation, qui visait à renforcer le poids des épreuves finales et à modifier la prise en compte du contrôle continu, ne sera pas mise en œuvre pour la session 2025. On ignore toutefois si cette réforme sera définitivement enterrée.

Pour l’année 2024-2025, un autre changement majeur concerne les bourses de collège et de lycée, qui sont désormais attribuées automatiquement. Auparavant, les familles devaient faire une demande via le portail EduConnect. Dorénavant, lors de l’inscription, si elles ont accepté que leurs informations personnelles soient transmises à l’administration fiscale, l’éligibilité aux bourses devient automatique. Les familles qui n’ont pas donné leur consentement pourront continuer à déposer une demande en ligne ou sur format papier. Les nouvelles pour les étudiants se veulent, en revanche, moins réjouissantes. Selon l’indicateur du coût de la rentrée publié, comme chaque année, par la fédération des associations étudiantes (Fage), un étudiant non boursier et ne vivant pas chez ses parents doit débourser en moyenne 3 157 euros pour la rentrée 2024. C’est presque 86 euros de plus qu'en septembre 2023. Cette somme inclut la hausse de la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) qui passe à 103 euros, ainsi que l’augmentation des frais d’inscription : 175 euros pour la licence, 250 euros pour le master et 391 euros pour le doctorat. Quant à l’achat de matériel pédagogique (livres, logiciels, matériel pour travaux pratiques...), les frais bondissent de plus de 16% pour atteindre les 176 euros.

Même dynamique pour les frais liés au logement. Le loyer demeure la principale dépense des étudiants ayant quitté le foyer familial, avec une augmentation générale de 2,5% portant le montant moyen d’un loyer à 563 euros en moyenne (688 euros en Île-de-France et 520 euros dans le reste de la France). Les logements en cité universitaire du CROUS ne sont pas non plus épargnés par cette hausse. Après un gel des loyers depuis 2020, ceux-ci augmentent désormais de 3,5%, comme l’a annoncé en février 2024 le Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous). Cette situation représente un véritable casse-tête pour les étudiants, pour qui le loyer constitue déjà une part conséquente du budget, atteignant 45% des dépenses totales, et jusqu’à 50% pour ceux en Ile-de-France. Heureusement, le montant des aides dédiées au logement (APL, mais aussi ALF et ALS) devrait être très prochainement revalorisé, ce qui permettra d’alléger un peu la facture. En effet, en raison de la hausse des loyers constatée par l’Insee, les aides aux logements devraient croître de 3,26% pour les allocataires. Cette revalorisation devra toutefois être confirmée par un décret publié au Journal officiel.

Côté santé, la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) connaît du mieux. Depuis le 1ᵉʳ septembre 2024, les jeunes de moins de 26 ans bénéficient gratuitement, et sans ordonnance, de tests pour plusieurs IST à réaliser dans n’importe quel laboratoire. Ce dépistage, entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie, inclut désormais l’hépatite B, la syphilis, l’infection à chlamydia et la gonorrhée, en plus du VIH qui était déjà couvert. L’occasion de rappeler l’importance du dépistage : il permet de détecter les infections à un stade précoce, facilitant ainsi leur traitement et réduisant les risques de complications. De plus, il contribue à prévenir la transmission à d’autres partenaires. Une initiative pertinente, surtout lorsque l’on sait que les jeunes ont de plus en plus de rapports sexuels non protégés. Une étude publiée à la fin de l'été par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), réalisée dans 42 pays et portant sur 242 000 adolescents de 15 ans, révélait que la proportion de jeunes ayant utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel a diminué entre 2014 et 2022 (70% à 61 % chez les garçons et de 63% à 57% chez les filles). Selon l’étude, ces comportements seraient liés à une éducation sexuelle insuffisante et à un accès trop limité aux contraceptifs. En France, les cours d’éducation sexuelle laissent à désirer : sur les 21 séances obligatoires, un élève n’assiste en moyenne qu’à 2,7 cours au cours de sa scolarité. On ne peut qu'espérer une amélioration cette année. En revanche, le préservatif (y compris féminin) reste gratuit pour les moins de 26 ans, une mesure qui, bien qu’elle ne soit pas nouvelle, mérite toujours d’être rappelée !

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