- Témoignage
Sans diplôme, ils ont décidé de s'en sortir grâce à l'E2C
- Ecoles de la 2ème chance
Farah, Ronny, et Samuel suivent depuis 8 mois une formation à l'École de la deuxième chance
du Val-de-Marne. Sans diplôme, ils espèrent en finir avec la galère des petits boulots et trouver un emploi.
Pour Farah, Ronny et Samuel, la scolarité n'a pas toujours été facile. Sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification, certains ont enchaîné les petits boulots et d'autres n'ont jamais réellement travaillé. Aujourd'hui, ils sont tous décidés à trouver leur voie.
Pour y arriver, ils construisent leur projet professionnel au sein de l'École de la deuxième chance (E2C) du Val-de-Marne.
Faire des stages pour mieux connaître un métier
« Il y a eu un problème pour mon inscription en seconde, et je me suis retrouvée sans lycée à la rentrée 2010 », raconte Farah, qui avait 16 ans à l'époque. « Je suis restée deux ans à la maison. Comme j'étais mineure, c'était compliqué de travailler. »
L'année dernière, la mission locale lui parle de l'E2C qui peut l'aider à construire son projet professionnel et à trouver des stages. Elle est emballée. « Au départ, je voulais travailler dans l'esthétique puis dans la petite enfance. Mais mes stages en salon d'esthétique et en crèche m'ont fait changer d'avis. Maintenant, je sais ce que je veux faire : hôtesse d'accueil. J'aime le contact, parler, renseigner les gens. »
Ce sont également les stages qui ont permis à Samuel, 25 ans, de savoir quelle voie emprunter. « J'ai enchaîné les petits boulots dans des supermarchés. Je ne savais pas trop quoi faire en arrivant à l'E2C. On m'a aidé à construire mon projet professionnel en tenant compte de mon épilepsie. J'ai fait un stage de comptabilité, et ça m'a plu. Du coup, je vais faire une formation en alternance d'assistant comptable en mai. »
« L'E2C ce n'est pas l'école, c'est l'entreprise »
Passionné de nouvelles technologies, Ronny, 25 ans, qui a arrêté ses études en terminale S au Cameroun, veut s'orienter vers le métier de technicien de maintenance. Il a passé des tests dans un centre de formation mais a été recalé à cause des maths. « Ce n'est pas grave, je vais pouvoir les repasser plus tard. Je vais essayer d'autres centres. » L'E2C lui permet de se remettre à niveau, mais pas seulement... « L'école m'a aidé à m'organiser et à vivre le rythme d'un salarié en passant toute la journée à l'école, 35h par semaine. »
Comme en milieu professionnel, il y a des règles à respecter. Pour Farah, c'est normal : « Ici, ce n'est pas l'école, c'est l'entreprise. Il faut être ponctuel, présent tous les jours, être habillé correctement... »
Être accompagné par un formateur référent
Les cours de soutien et les ateliers sont animés par des formateurs. Chaque stagiaire est accompagné par un formateur référent. « Ils m'ont aidé à m'exprimer devant un groupe. Pour moi, ce n'était pas facile, je n'osais pas », explique Samuel.
« Les formateurs nous donnent des conseils, du courage pour continuer », précise Farah. « J'ai toujours vu les professeurs comme des personnes à part. Ici, ils sont proches de nous. Moi, ça me rassure », ajoute Ronny.
Fousseynou, 22 ans, a passé 10 mois à l'E2C du Val-de-Marne. Il est sorti fin 2012 et attend une affectation pour un poste d'auxiliaire de vie scolaire (AVS) dans l'académie de Créteil. « C'est une bonne opportunité pour travailler. Cela me fera une expérience professionnelle en plus. Et ça m'aidera pour le métier qui me branche vraiment : aide-soignant. »
Mal orienté à la sortie du collège, il a commencé un CAP cuisine qu'il n'a pas terminé. Grâce à l'E2C, Fousseynou a pu réaliser des stages en milieu hospitalier et s'est découvert une vocation. « J'ai fait des stages, dans des hôpitaux et des cliniques, de brancardier et d'aide-soignant qui m'ont beaucoup plu. J'ai compris que les années passaient vite. Je n'ai plus envie de perdre mon temps. J'ai trouvé quelque chose qui me plaît et je vais me donner à fond pour réussir ! »
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Article mis à jour le 22-01-2013
/ créé le 22-01-2013
Crédit photo : Andre Hunter - Unsplash