Témoignage Devenir entrepreneur sans diplôme c’est possible !

Antoine Ducarre Antoine Ducarre
Publié le 07-10-2019

En bref

  • On nous apprend depuis longtemps que pour réussir il faut faire de longues études, avoir des diplômes. Cependant la réalité du marché du travail rattrape souvent ces préjugés et beaucoup de jeunes, malgré leurs diplômes (11% des Bac+2 ou plus en 2016, Insee), ont du mal à trouver un emploi. D’autres, ont décidé que leur avenir ne dépendrait que d’eux-mêmes et pas uniquement d’un diplôme. Portraits d’entrepreneurs qui ont réussi sans être restés longtemps sur les bancs de l’école.
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entreprendre sans diplome Crédit : assuredentreprendre.fr Alessandro Stigliani Raphaëlle Martinez Arthur Burnichon

Bien sûr l’objectif ici n’est pas de dire qu’il faut arrêter d’aller en cours sous prétexte que l’on peut réussir sans diplôme. Ceux qui se lancent prennent des risques et savent en assumer les conséquences. Les retours en arrière sont possibles et rien n’empêche de reprendre le chemin des études si le projet échoue.

Alessandro Stigliani et son équipe
Alessandro Stigliani (à gauche) et son équipe d'Abyssale 

Alessandro a eu 30 ans (à gauche) en janvier 2019 et après quatre années de CDI, il décide de quitter son entreprise afin de se lancer, lui et deux autres amis dans le monde de l’entreprenariat et de la publicité en se consacrant à son projet : Abyssale. Designer de formation, il a compris au bout de 4 ans sur les bancs d’une école d’informatique que ce cadre ne lui convenait pas et que payer des frais de scolarité élevés pour quelque chose qui ne lui plaisait pas n’était plus envisageable. Il voulait plus.

Alessandro n’en n’est pas à son coup d’essai et a déjà goûté à l’excitation que procure le fait d’être entrepreneur. En effet, à l’âge de 18 ans il créait des sites pour diverses entreprises (boulangerie, épicerie…) et alla même à en créer pour des filiales de Vinci. Une petite entreprise qui mit les clefs sous la porte lorsque qu’il entra dans le monde du travail.

Pour lui qui a déjà connu un poste où il était en charge du recrutement, le diplôme n’a pas d’importance, ce qu’il cherchait c’était des personnes motivées, avec une expérience qui leur soit propre et pas uniquement une certification d’aptitude à faire ce qu’on apprend à l’école. C’est avec sa propre expérience et celles de ses amis, qu’il se consacre à plein temps à la création d’Abyssale, une solution pour les startups qui souhaitent faire leur publicité.

Raphaëlle Martinez
Raphaëlle Martinez

Dès son plus jeune âge Raphaëlle n’a pas envie de rester sur les bancs de l’école. C’est donc à 17 ans qu’elle décide de se lancer dans le monde de l’entreprenariat avec son agence de communication. Etant consciente que la communication a un réel impact sur la société, en se mettant à son compte elle peut faire ce qu’elle veut, travailler avec qui elle veut. Ce qui l’a poussée jusqu’à travailler avec des clients comme Le Palais de la Découverte c’est la confiance en soi. Sans cette aptitude à croire en elle-même, elle n’aurait jamais pu arriver à un tel niveau.

Après son BAC ES et étant dans un environnement où les longues études semblaient être la seule voie pour réussir, elle est allée à La Sorbonne. Problème, ce cadre universitaire ressemble beaucoup trop à ce qu’elle avait connu au lycée et ne lui plaisait pas du tout. Au bout d’un an, elle décide de remettre sa casquette d’entrepreneuse pour retourner à son entreprise qu’elle avait un peu mise de côté le temps de ses études. Cependant, elle a tout de même obtenu un Diplôme d’Etudiant Entrepreneur (D2E) de Paris Sciences et Lettres.

Son expérience, ce n’est pas que dans les livres, les schémas ou les cours théoriques qu’elle l’a acquise. Non, son expérience vient d’un endroit, qui selon elle, doit être une méthode d’apprentissage respectée autant que les autres : le terrain. Aujourd’hui, elle met ses compétences à disposition d’une ONG pour lui permettre d’avoir un salaire fixe tout en continuant à faire tourner son agence. Raphaëlle considère qu’elle a fait « le chemin inverse » en devenant d’abord entrepreneuse puis en avançant vers le salariat. Aujourd’hui, en jonglant entre ses deux activités, elle peut toujours travailler avec les clients qu’elle veut dans son agence tout en mettant en œuvre ses compétences dans son ONG.

Arthur Burnichon au CES 2019
Arthur Burnichon et sa borne Luseed au CES 2019

Après une formation d’ingénieur en électronique à l’ECE et après avoir vécu au Canada, Arthur le sait, il veut devenir entrepreneur. Son idée d’entreprise, lui vient d’Amérique du Nord. Là-bas il a observé comment les goodies pouvaient créer une interaction entre la marque et le public. Une célèbre marque de bière américaine, sponsor de bon nombre de compétitions sportives, mettait à disposition un gyrophare aux téléspectateurs qui s’allumait lorsque leur équipe marquait.

Arthur veut donc révolutionner l’expérience sportive en France en créant un lien entre le stade et le téléspectateur. Il se dit chanceux d’avoir eu un projet de fin d’études à réaliser, ce qui lui a permis d’avoir un véritable accompagnement pour son entreprise. Pour lui, comme pour les autres ci-dessus, l’école, le lycée, l’université ne sont pas des endroits où l’on apprend à devenir entrepreneur. Cela s’apprend sur le terrain. Aujourd’hui, l’aide qu’on lui a apporté, Arthur aime en faire profiter d’autres, ainsi il intervient dans son ancienne école où il fait du mentorat sur des projets étudiants.

Pour Arthur, il ne faut pas attendre, il ne faut pas avoir goûté à la sécurité de l’emploi pour se lancer. Créer son entreprise, c’est se lancer dans l’inconnu sans filet et écouter ses envies. C’est grâce à cette mentalité qu’il a réussi à faire des choses qu’il ne pensait jamais faire.

Arrêter l’école ou l’université peut s’avérer payant mais cette décision doit être réfléchie. Il ne faut pas hésiter à demander conseil auprès de ses proches ou auprès d’organismes comme le CIDJ, qui permettent à tous de pouvoir se renseigner, se rassurer, prendre du recul, avant de se lancer dans une telle aventure. Encore une fois, l’échec est permis, l’erreur comme la réussite permettent d’avancer. Alors si vous vous sentez prêt.es, lancez-vous, sinon rendez-vous dans un des nombreux centres du réseau Information Jeunesse partout en France.

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