Métiers Le métier de comédien

Isabelle Fagotat Isabelle Fagotat
Publié le 10-07-2015

En bref

  • Marion Cotillard, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Omar Sy… Ils ont la célébrité, l’argent, souvent la beauté. Hyper médiatisées, les stars du grand écran font rêver et l’aura qui les entoure peut donner envie de se lancer dans une carrière de comédien. Mais le chemin à parcourir est parfois long avant d’obtenir un rôle dans un film. Beaucoup n’auront d’ailleurs jamais cette opportunité. Car au-delà du travail et du talent, la carrière d’un acteur repose aussi sur la chance et sur son réseau.
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Le métier de comédien Crédit : Rémy MASSEGLIA - Fotolia

Même si la vie des acteurs de cinéma fait rêver, le métier de comédien ne se limite pas au 7ème art.
« Quand je suis arrivé au Cours Florent, je ne voulais faire que du cinéma. J'ai eu la chance d'être sélectionné pour le prix Olga Horstig et de jouer au théâtre des Bouffes du Nord et là, je suis tombé amoureux de la scène. Au cinéma, on coupe, on prend le temps, on refait, si nécessaire. Au théâtre, sur scène, il y a un public qui est là, qui s’est déplacé et à payer pour te voir, il faut être présent. Et puis il y a aussi toute la phase de préparation, les répétitions, cette grande famille qu’est la troupe, il y a une alchimie qui se fait », analyse le comédien Mohamed Sedddiki.
  
Quant au théâtre de rue, il implique une plus grande interactivité avec le public, il s’agit de le faire rire, réfléchir, s'émouvoir ou pleurer, bref, de le faire vibrer et de le tenir en haleine. « La rue a quelque chose de cinglant, de direct, on peut perdre le public rapidement », souligne Jean-Marie Songy, le directeur artistique du festival international de théâtre de rue d’Aurillac.

Comme pour la plupart des métiers, être comédien ne s’improvise pas. Et cet apprentissage peut commencer dans les écoles de théâtre amateur mais aussi au lycée puisque de nombreux établissements proposent l’option théâtre.

« La meilleure voie si l’on veut faire carrière, c’est de passer par le Conservatoire national de Paris, l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (Ensatt) de Lyon ou l’École du Théâtre national de Strasbourg (TNS), rappelle la comédienne Isabeau Shahzada. Mais ces établissements sont très sélectifs. Il existe par contre des structures moins renommées comme les conservatoires d’arrondissements parisiens ou les conservatoires municipaux qui proposent de très bonnes formations. » Passer par un conservatoire municipal ou régional permet d’acquérir de solides bases pour apprendre le métier et se préparer aux concours des écoles plus réputées.

Autre option : se tourner vers les cours privés. Cours Florent, école de théâtre Les enfants terribles, cours Eva Saint-Paul, etc., il en existe des dizaines. La plupart sont situés en Ile-de-France.
Avant de faire son choix, il convient de se renseigner sur la formation proposée, le corps enseignant, la réputation, les débouchés, le devenir des anciens élèves et… les tarifs, car les formations privées coûtent en général assez cher (400 euros par mois environ). 

Si dans le domaine du cinéma, il y a peu d’élus, l’horizon n’est pas forcément plus dégagé dans le théâtre et les arts de la rue qui souffrent de plus en plus de la crise. Les professionnels du secteur voient leurs subventions diminuer.
« Plus de 100 festivals ont été annulés en 2015 , il y a de moins en moins de budget pour les projets culturels. Actuellement, les salles demandent aux compagnies de baisser le tarif des spectacles. Je pense qu’il est important, quand on veut se lancer dans ce métier, de continuer à faire des études en parallèle pour faire face à la précarité », souligne Isabeau Shahzada. Mieux vaut aussi se faire aider par un agent bien implanté dans le milieu et qui sera au courant des castings et des auditions à passer car le réseau est évidemment crucial dans ce milieu.

Mais il ne fait pas tout. Lecture, entraînement, répétitions, c'est avant tout le travail qui paye.
« Il faut rencontrer du monde, monter des projets, se regrouper dans des collectifs, aller voir des spectacles car avant d’être acteur, on est d’abord spectateur. Il ne faut pas non plus hésiter à se former, à apprendre diverses techniques pour avoir plusieurs cordes à son arc. C’est un métier difficile qui exige de la débrouillardise et de la polyvalence. Il ne faut pas se dire que l’on sait tout, tout de suite et ne pas se rêver en haut de l’affiche, souligne Delphine Lenay-Kleynjans, comédienne, marionnettiste et fondatrice du Théâtre des Babioles à Forcalquier.

La carrière d’un comédien n’étant pas forcément linéaire, il faut aussi avoir un mental d’acier pour faire face aux périodes de creux qui font suite aux tournages et aux tournées, être capable de prendre du recul quand le téléphone ne sonne plus, de rebondir sur des projets, de se former, de démarcher, bref, de garder le cap et l’enthousiasme sans se décourager !

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