- Interview
Maquilleur de mode : un métier créatif et sans routine
- Artisanat
Ouvrier dans l’industrie après un bac pro MSMA (maintenance des systèmes mécaniques automatisés), Richard décide, à l'âge de 26 ans, de changer radicalement de vie pour faire une école de maquillage. Sept ans plus tard, pari réussi, Richard est aujourd’hui maquilleur de mode !
Comment êtes-vous passé de la maintenance industrielle au maquillage ?
Adolescent, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. J’ai suivi les copains qui partaient en bac pro MSMA ! J’ai travaillé à l’usine quelques années. Mon dernier boulot, c’était verrier ! Mais, à 26 ans, j’ai vraiment pris conscience que je n'allais pas faire ça toute ma vie. J’aimais beaucoup le dessin, la peinture, les couleurs. J’ai donc cherché de ce côté-là. Je suis tombé sur un maquillage d’effets spéciaux dans un livre et j’ai voulu en savoir plus sur le métier de maquilleur. J’ai visité une école. Ça m’a plu tout de suite, j’ai signé et, 2 mois plus tard, je quittais la Normandie pour Paris !
Quelles sont les conditions pour rentrer dans une école de maquillage ?
Il faut au moins le bac. N’importe lequel. Même un bac pro qui n’a rien à voir avec le maquillage. Les écoles demandent aussi en général un petit dossier artistique.
Faut-il savoir dessiner ?
Il ne faut pas savoir dessiner, mais il faut aimer ça. Il faut aimer les couleurs, savoir les harmoniser entre elles. Bref, avoir un peu la fibre artistique. On peut apprendre les techniques de maquillage de A à Z à l’école mais la créativité est une qualité qui est en soi et que l’on développe avec les cours et l’expérience.
Faut-il obligatoirement faire une école de maquillage ?
Dans ce métier, il est tout à fait possible de travailler sans diplôme ni école, ce qui compte c'est le talent plus que le CV, il faut être doué pour le maquillage. Mais je recommande de faire une école, cela donne une vision très large du métier. Maquillage conseil, correcteur, effets spéciaux, théâtre, cinéma, vous apprendrez toutes les techniques. Certaines esthéticiennes passionnées par le maquillage peuvent tenter leur chance dans le métier si elles sont douées. Mais il ne faut pas croire qu'un diplôme d'esthétique fera de vous un bon maquilleur. Il n'y a que 2 heures de maquillage par semaine dans un CAP esthétique.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
Il n’y a jamais de routine. Ici, nous faisons beaucoup de conseil maquillage, de formation professionnelle. On a aussi la chance de travailler sur les défilés de mode, les shootings de magazine. Nous travaillons sur des visages et chaque visage est différent. Que ce soit la cliente ou le mannequin, il faut adapter le maquillage à chaque personne. C'est donc très varié !
Maquilleur de mode : quelles sont les qualités demandées ?
Il faut savoir être à l’écoute de sa cliente. Le maquillage que je vais réaliser doit répondre aux attentes de ma cliente, pas à mes envies. Si je pense avoir fait un très beau maquillage mais que la cliente ne ressort pas satisfaite, c'est que je n'ai pas su l'écouter. Il faut aussi avoir la fibre artistique, oser tester des nouveautés, être curieux, rester à l’affût de ce qui se fait, des modes et des tendances du moment.
Écoutez Richard nous parler de son parcours…
Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 27-05-2019
/ créé le 21-11-2013
Crédit photo : CIDJ