Rencontre avec Didier, capitaine d'un bateau de croisière : "C'est un milieu ouvert à tous !"
- Artisanat
Dès 9h30, Didier accueille les premiers touristes. Capitaine d'un bateau de croisière, la responsabilité du navire et des passagers repose sur ses seules épaules. Résumé du quotidien d'un passionné de navigation, le temps d'une balade sur la Seine...
Didier emmène chaque jour des centaines de passagers sur les plus beaux fleuves et canaux de Paris.
Avoir le pied marin
Aujourd'hui capitaine, Didier est passionné de navigation depuis son enfance. Fils et petits fils de batelier dans le transport de marchandises, il est né sur un bateau. Dès 12 ans, ses parents lui laissent conduire leur péniche. Mais Didier se dirige vers une autre voie professionnelle. Il y a trois ans et demi, après un licenciement économique, il décide de se reconvertir et de reprendre la barre.
"Même si beaucoup de capitaines ou de matelots sont issus d’une famille de marin, c’est un milieu ouvert à tous !", rassure Didier.
Supporter un emploi du temps chargé
Deux trajets par jour en semaine, deux sorties le soir le weekend... S'ajoutent à cet emploi du temps chargé, des soirées privées organisées occasionnellement. Didier se souvient d’une soirée casino à bord : "Le bateau prend une autre allure. Pour l'occasion, il était décoré et une table de black-jack trônait sur le ponton."
Être patient et savoir gérer l'inertie
"Sur un bateau, il faut être patient et savoir gérer l’inertie, conseille Didier. On n’a pas le pied sur l’accélérateur ou sur l’embrayage comme lorsqu'on conduit une voiture."
Le parcours est une promenade ponctuée par des ponts tournants, des ponts levants et des écluses – ascenseurs à bateaux qui permettent de passer les dénivelés. Chaque écluse mobilise le bateau plusieurs minutes à l’arrêt. Sur le canal, le bateau navigue à 5/6 nœuds, ce qui correspond à 11km/h.
"Ici, on ne recherche pas la vitesse, le but est de faire découvrir aux gens l’histoire d’une ville. On avance au rythme du fleuve."
Assurer la sécurité des passagers et du personnel
Si le cadre est agréable, c'est un métier exigeant. "On part avec un nombre de passagers, il faut revenir au port avec le même nombre. Il est arrivé qu'un couple de passagers veuille descendre discrètement en cours de promenade. On ne peut pas laisser faire n’importe quoi à bord, prévient Didier. On est responsable du navire mais aussi des passagers. On doit assurer leur sécurité."
Il faut aussi adapter sa conduite aux différents bateaux. "Le nombre de passagers à bord influe aussi sur la façon de conduire le bateau, explique Didier. S'il y a peu de voyageurs, le bateau s'enfonce moins dans l'eau, ce qui le rend moins stable. Suivant le fleuve ou le canal sur lequel on navigue, certains parcours sont plus empruntés que d’autre. La Seine, avec son trafic, s'apparente à une autoroute", prévient Didier. Il faut oser alors prendre certaines décisions, comme doubler ou non un bateau. Et gare à ceux qui ne respectent pas le code de la navigation ! La police de la navigation surveille.
Formation exigée !
Pour piloter un bateau transportant des passagers, vous devez être titulaire du certificat de capacité de conduite de bateaux à passagers et passer l'attestation spéciale passagers (ASP).
Il existe peu de formations dans le secteur du transport fluvial, mais deux diplômes peuvent faciliter l'embauche : le CAP transport fluvial et la mention complémentaire (MC) transporteur fluvial.
La rédaction © CIDJ
Article mis à jour le 31-10-2014
/ créé le 31-10-2014
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