Théâtre de rue : comment devenir professionnel ? Les conseils du directeur du festival d'Aurillac
- Spectacle & culture
Spécialisé dans le théâtre de rue, le festival d’Aurillac qui se tiendra du 18 au 22 août fête cette année son 30 ème anniversaire. Comment Les spectacles sont-ils sélectionnés ? Comment se faire repérer et programmer ? Eléments de réponse avec Jean-Marie Songy, le directeur artistique du festival d'Aurillac et du Parapluie, le Centre national des arts de la rue qui lui est rattaché.
Comment sélectionnez-vous les spectacles que vous programmez ?
Ce qui me touche dans un spectacle, ce sont les émotions, l’histoire, la pertinence. En matière de théâtre de rue, j’observe l’attention que les artistes portent à l’espace public, comment ils l’investissent. Mais je peux également soutenir et accompagner des spectacles plus axés musique, théâtre ou chorégraphie qui n’ont pas forcément de lien avec la ville ou l’espace public.
Il s’agit aussi de révéler de nouvelles formes d’écriture qui incluent des origines artistiques de plus en plus variées comme des œuvres interactives intégrant des nouvelles technologies.
Comment approcher un directeur artistique comme vous pour lui proposer un spectacle ?
Les directeurs artistiques de rendez-vous spécialisés comme le nôtre reçoivent de nombreuses demandes. Pour présenter un projet, il vaut donc mieux éviter d’envoyer un dossier de 50 pages : une page doit suffire avec le texte et des photos de qualité. Une vidéo peut donner un aperçu qui incitera à aller voir le spectacle mais le mieux reste de voir les gens en action.
Il faut aussi miser sur l’originalité. Une compagnie qui m’invite par exemple dans un lieu improbable va me donner envie de me déplacer.
Participer au « Rendez-vous des compagnies de passage », le festival off, peut-il être un tremplin pour se faire connaître ?
Oui, de nombreuses compagnies ont été révélées grâce au Rendez-vous des compagnies de passage. Le bouche-à-oreille, la rumeur positive qui circule autour d’un spectacle m'incitera à aller le voir. Si le projet m’intéresse, je peux envisager de le programmer ou de le faire accompagner par le Parapluie, notre Centre national des arts de la rue.
Le Parapluie
Centre national des arts de la rue (CNAR), le Parapluie a été créé à Naucelles, à côté d’Aurillac en 2004. Chaque année, une douzaine de compagnies y sont accueillies pour travailler leur projet : elles bénéficient de matériel pour fabriquer les décors, de salles pour répéter et peuvent obtenir un soutien financier… Une partie de leur rémunération est prise en charge par le lieu.
Il existe 12 CNAR en France.
Quels conseils donner à un jeune qui veut devenir artiste de la rue ?
Je lui conseille de travailler, de faire, faire, faire… Il doit savoir ce qu’il veut dire et dans quel registre il se place (est-ce de l’art dramatique ? Du cabaret ?...). Il doit être sincère et engagé tant dans la forme que dans le fond de son spectacle. Si le projet ne comporte pas de message particulier, ce peut être le cas d'un spectacle de cirque par exemple, la forme doit être remarquable. Il s’agit d’avoir une bonne technique et pour cela, il faut absolument se former. Aujourd'hui, les artistes qui ont appris dans la rue et qui arrivent à se démarquer sont très rares.
Profitez du festival d'Aurillac pour montrer votre talent !
Cette année, une vingtaine de spectacles seront présentés dans le cadre de la programmation officielle du festival. En parallèle, plus de 500 compagnies s’autoproduiront dans les rues d'Aurillac au « Rendez-vous des compagnies de passage ». Il n'y a aucune sélection pour participer à cet événement qui est une bonne occasion de voir ce qui se fait et de se faire connaître.
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La compagnie Une peau rouge présente son spectacle Tleta
Isabelle Fagotat © CIDJ
Article mis à jour le 27/02/2018
/ créé le 30-06-2015
Crédit photo : Vincent Muteau