Violaine, chargée de projet webmarketing : "Faire des compromis entre l'imagination du client et les contraintes techniques"
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Violaine Saint-Martin est chargée de projet webmarketing dans une agence qui crée des sites. Diplômée d'un master en communication, elle assure le suivi des stratégies marketing de ses clients et coordonne les projets web avec une équipe de développeurs et de designeurs-intégrateurs. Témoignage.
Plus jeune, Violaine donnait régulièrement un coup de main à son père, professeur de maths, pour son site de soutien scolaire. Le Web, Violaine en a fait aujourd'hui son métier.
5 à 10 projets en même temps pour des clients très différents
"Ce qui me plaît dans mon boulot ? la diversité !", commente la jeune femme qui travaille depuis presque 1 an dans une agence qui crée des sites internet. Elle qui n’était pas familière avec le travail en agence a découvert un rythme qui lui plaît. "Je suis sur 5 à 10 projets en même temps pour des clients très différents. Dans la même journée, je peux passer de la stratégie web marketing d'une agence d'intérim à celle d’un site d'articles de cuisine. C'est très varié, ça éveille la curiosité."
Chaque projet est différent mais son rôle reste le même. Elle assure le suivi des stratégies webmarketing des clients de l'agence. Touche-à-tout, elle s’occupe du référencement gratuit (SEO) et payant (SEA), rédige les contenus des sites web et les newsletters du client, met en place des campagnes d’e-mailing et assure le community management sur les réseaux sociaux.
En tant que chargée de projet, elle coordonne le travail des développeurs et des designeurs-intégrateurs de l’agence et assure les échanges avec le client. "Ce n'est pas mon truc de travailler seule dans mon coin", reconnaît la jeune femme. Ce travail d’équipe lui rappelle ses années de fac : "J’ai retrouvé l’esprit de groupe présent pendant mes études, quand on travaillait sur des projets collectifs. Il y a une vraie connexion entre les compétences de chacun."
Pour le bon déroulement d’un projet, les relations humaines sont primordiales
"Pour travailler dans le webmarketing c’est important d’avoir quelques bases techniques, ne serait-ce que pour pouvoir échanger avec l’équipe", prévient la jeune femme. Il est impensable de ne pas connaître un minimum le jargon des développeurs et des designeurs-intégrateurs. Le chargé de projet est aussi là pour faire des compromis entre l’imagination débordante des clients et les contraintes techniques, budgétaires ou de temps.
Ce poste clef nécessite un bon sens de l'organisation car coordonner une équipe autour d’un projet commun n’est pas toujours facile. "Les salariés de l'agence sont aussi pris sur d’autres projets. Il faut donc avoir le sens des priorités et toujours prévoir une marge de manœuvre pour gérer l’imprévu", confie Violaine. Sans oublier la relation-client que la jeune femme gère : "Pour le lancement d’une opération commerciale, il peut m’arriver d’avoir un client au téléphone cinq fois dans la journée pour répondre à ses inquiétudes." Mais il y a aussi de bons moments. "J'ai reçu le mail d'un client qui disait que j'étais formidable. Ça fait plaisir !", s'amuse la jeune femme.
Quel salaire dans le webmarketing ?
Les salaires varient selon la taille de l’entreprise. Dans une agence d’une dizaine de salariés, le salaire d’un chargé de projet webmarketing débutant démarre entre 1 800 et 2 000 € brut/mois.
Devenir chargé de projet, petit à petit, en faisant ses preuves
La jeune femme n’a pas suivi un parcours classique en communication digitale. "Il y a quelques années, il n’y avait pas autant de formations en webmarketing", se souvient-elle. Après son DUT information-communication, Violaine a suivi une licence et un master en communication à l’université de Bordeaux.
"Je suis devenue chargée de projet webmarketing petit à petit", explique Violaine. Après une première expérience au sein de la rédaction d'un site web pour enfants, elle se fait embaucher comme référenceuse par une agence web. "J’avais touché un peu au référencement durant mes stages et le domaine m’intéressait". La jeune diplômée est embauchée dans le cadre d'une AFPR (Action de formation préalable au recrutement, dispositif de Pôle emploi), un contrat d'une dizaine de mois, à mi-chemin entre l’emploi et la formation. "Les deux premiers mois, j’étais payée par Pôle emploi et formée par l’agence où je travaillais", explique la jeune femme.
À l'issue du contrat, la jeune femme décroche un poste à Rouen (76) dans l'agence où elle est actuellement. Au départ, il s'agissait d'un CDD de chargé de référencement. Après avoir fait ses preuves et montré qu'elle avait un bon feeling avec les clients, elle s'est vu proposer un CDI.
Quelle formation suivre pour travailler dans la communication digitale et le webmarketing ? Vous hésitez entre une formation généraliste en communication ou commerce, et une formation spécialisée 100 % Web ? Choisir une voie plutôt qu'une autre dépend de votre profil, de votre projet professionnel et de vos envies. Souhaitez-vous une expertise technique (Webdesign, SEO...) ou une vision plus globale sur l'e-commerce ? Pour vous aider à faire votre choix, trois responsables d'établissements (HETIC, DUT MMI et IÉSEG Business School) ont répondu à nos questions :
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À l’entretien, réussir à se démarquer avec un projet personnel
"Le Web est un domaine où tout évolue vite et ce n’est pas une science infuse", prévient Violaine. Ce qui a fonctionné il y a trois mois sur un projet ne fonctionnera pas forcément le lendemain sur un autre. En référencement, par exemple, cela dépend des algorithmes de Google qui sont mis à jour régulièrement." Mais la jeune femme ne s'en plaint pas, au contraire : "Le travail de référencement est plus intéressant aujourd'hui. Pour être visible sur le Web, cela demande un vrai travail qualitatif tant de rédaction que d'organisation du contenu."
Ne pas avoir de formation spécifique en webmarketing n’a pas été rédhibitoire pour la jeune femme. Un intérêt pour le domaine est en revanche plus qu’indispensable : "Il faut faire de la veille en permanence et se tenir informé de l'actualité spécialisée, conseille la jeune chargée de projet. Je m'informe via des comptes Twitter ou des sites spécialisés comme Secrets2Moteurs, une revue de presse sur le référencement."
En créant Geekmick – son blog perso qui tord le cou aux idées reçues sur les filles et les jeux vidéo –, Violaine a montré ce qu'elle savait faire sur le Web tout en s'adonnant à sa passion. "Même si mon blog n’est pas en lien avec les thématiques traitées par l’agence, c'était un plus lors de l’entretien, confie la jeune femme. Contrairement à un designer ou un développeur qui peut présenter son book à un recruteur, quand on gère du contenu en agence c’est plus dur de montrer ses références. Et puis dans le Web, même quand on se destine à l'éditorial ou au marketing, c'est toujours bien de mettre les mains dans le cambouis et d'avoir quelques connaissances en HTML."
Stop aux idées reçues !
Les phrases qui énervent Violaine :
# 1 En soirée, quand on lui dit : "Tu travailles dans le référencement, tu pourrais me donner des astuces pour mon blog perso ?"
# 2 Au travail, quand un client lui demande pourquoi son site ne remonte pas dans les premiers résultats au bout d’une semaine !
# 3 Au quotidien, quand elle entend : "Ah bon ça coûte si cher de créer un site ?"
"Avec les gestionnaires de contenus, c’est vrai c'est à la portée de tout le monde. Mais pour faire vivre un site, ça demande beaucoup de travail !" assure-t-elle.
La rédaction © CIDJ
Article mis à jour le 20-11-2015
/ créé le 20-11-2015
Crédit photo : Rawpixel - Unsplash