Travailler dans l'e-commerce : des professionnels performants dans une ambiance décontractée
- Commerce, tourisme et hôtellerie
Jeans-baskets pour uniforme, open space design, parties de baby-foot pendant la pause déjeuner, équipe jeune et tutoiement de rigueur... Pour certains professionnels du e-commerce, c'est une réalité. Mais attention ! Ambiance détendue ne rime pas avec rythme relâché. Au contraire, le secteur recherche des candidats passionnés, dotés de connaissances pointues.
Un employeur idéal est un employeur qui garantit une bonne ambiance au travail, révèle l'enquête 2015 d'Universum réalisée auprès d'étudiants.
Des méthodes de travail basées sur le partage des connaissances
Si les 4 géants du Web ou Gafa, comme on les surnomme, c'est-à-dire Google, Apple, Facebook, Amazon et plus généralement les boîtes d'e-commerce, attirent les jeunes, c'est en partie pour leur côté non conventionnel : jeans-baskets plutôt que costume-cravate, salle de sieste, snacks gratuits ou open space design.
Chez Sarenza, site d'e-commerce spécialisé dans la vente de chaussures et d'accessoires en ligne dont les bureaux sont basés à Paris, employés et dirigeants partagent le même open space, nous explique Isabelle Bordas, directrice des ressources humaines. Une suppression des hiérarchies physiques, puisque les patrons travaillent au milieu de leurs équipes. L'entreprise se targue d'ailleurs d'avoir son nom dans le palmarès Great Place to Work des entreprises où il fait bon travailler.
"Dans ce secteur, les méthodes de travail sont souvent basées sur le partage des connaissances et l’entraide, remarque Jacques Froissant, à la tête d'Altaïde, cabinet de recrutement spécialisé dans le digital. Mais ce n’est pas parce que c’est cool que le niveau d’exigence n’est pas élevé."
Ce que confirme Boris de Chalvron du cabinet de recrutement Urban Linker : "Dans le secteur, c'est play hard, work hard." La contrepartie de ces ambiances décontractée : les entreprises attendent de leurs salariés qu'ils soient très impliqués. "On s’amuse beaucoup, mais il faut aussi beaucoup travailler", précise-t-il.
Test and learn : on essaie, on recommence
"C’est un secteur qui évolue très vite, note Jacques Froissant. La vérité d’il y a deux ans n’est pas la même aujourd’hui." Il faut être capable de s'adapter en permanence, d'actualiser ses compétences, d'expérimenter.
"Le Web n’est pas une science infuse, confirme Violaine Saint-Martin, chargée de projet webmarketing dans une agence créatrice de site web à Rouen (76). Un horaire pertinent d’envoi de newsletters qui marche pour un client ne fonctionnera pas 15 jours plus tard pour un autre client."
L'e-commerce requiert de grandes capacités d'adaptation, de réactivité et de créativité pour inventer les usages de demain.
"Dans le secteur, tout repose sur le test and learn, souligne Jacques Froissant. On est sans cesse en train d’apprendre de ses erreurs, on passe son temps à tester, à ajuster, à recommencer."
"Cela demande de l’humilité, car on remet en permanence ses compétences en question", prévient Boris de Chalvron.
Dans le Web : fini les autodidactes ?
"Nos clients qui cherchent à recruter demandent systématiquement des candidats passionnés", remarque Boris de Chalvron. Des passionnés curieux, bidouilleurs mais pas vraiment autodidactes. Longtemps appréciés pour leur inventivité, ces derniers ont aujourd'hui moins la cote auprès des recruteurs.
Être un geek ne suffit plus toujours à décrocher un job dans le Web et encore moins dans l'e-commerce. Le secteur exige des connaissances pointues dans le digital. Les jeunes diplômés même débutants peuvent, en revanche, tirer leur épingle du jeu. Chez Sarenza, la directrice des ressources humaines affirme "recruter beaucoup de jeunes diplômés et être prête à les former".
"Quelle que soit sa formation, il est important d'étayer ses connaissances par des actes", souligne Henry Laquerrière, consultant chez Blue Search Conseil.
"En entretien, il ne faut pas hésiter à montrer des projets personnels, comme la création d'un site web ou d'une application, conseille Boris de Chalvron. Il faut aussi se montrer très alerte sur ce qui se passe sur le marché."
Soignez votre image de marque pour décrocher un job dans l'e-commerce
"Il est nécessaire de soigner votre image virtuelle et les informations disponibles à votre sujet sur Internet", insiste Henry Laquerrière. Lors de ses interventions à la Web School à Paris, il rappelle aux étudiants de segmenter leur image sur Internet : verrouiller en paramétrant toutes les informations (comptes Facebook ou Instagram...) liées à leur sphère personnelle et travailler leur image professionnelle.
La rédaction © CIDJ
Article mis à jour le 26-02-2018
/ créé le 16-01-2016
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