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Mission d'intérêt Le service civique, une passerelle tendue vers l'insertion professionnelle

Fiona Simoens
Publié le 27-03-2024

En bref

  • Depuis sa création en 2010, le service civique a permis à plus de 700 000 jeunes de réaliser une mission d’intérêt général dans un service public ou une association.
  • Il concerne 10 % d’une génération, selon une étude de l’institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep).
  • Au-delà de l’engagement, le service civique se révèle intéressant pour l’insertion professionnelle de certains jeunes.
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C'est en Guadeloupe que l'on enregistre le plus fort taux de volontaires pour réaliser un service civique. Crédit : Shutter2U
Pour une durée de 6 à 12 mois, les jeunes de 16 à 25 ans s'engagent pour une mission au service de la société et sont rémunérés en échange à hauteur de 610€ par mois. Crédit : Service Civique
Elsa, en service civique au CIDJ, raconte ce qui l'a poussé à s'engager. Crédit : CIDJ

Un nombre de recours au service civique corrélé au taux de chômage 

De fortes disparités territoriales apparaissent dans le recours au service civique. L’Injep met en lumière la participation accrue des jeunes des départements ultramarins au dispositif (27 %) par rapport aux métropolitains (9,5 %). La Guadeloupe enregistre le plus fort taux de volontaires avec plus du tiers des 16-25 ans qui réalisent un service civique. Dans les autres Drom, la participation reste élevée par rapport à la métropole, mais plus basse qu’en Guadeloupe (entre 19 et 22 %). En métropole, c’est l’Aisne qui remporte la 1ʳᵉ place du classement avec 18 % de jeunes réalisant un service civique, suivie de l’Indre et du Pas-de-Calais avec 17 % chacun. En revanche, les hauts savoyards ne sont que 3 % à s’engager dans une mission de service civique. Les jeunes de l’Ain, de Savoie et des Hauts-de-Seine rechignent également (5 %). Ces variations semblent liées au pourcentage de demandeurs d’emploi parmi les jeunes de chaque département. Ainsi, plus un territoire compte une proportion élevée de jeunes au chômage, plus le taux de participation au service civique se révèle élevé. Dans l’Aisne par exemple, 28 % des 15-24 ans sont demandeurs d’emploi contre 11 % en Haute-Savoie selon l’Insee.

Les demandeurs d’emploi ou inactifs représentent la majeure partie des jeunes qui entrent en mission (63 %) et un tiers des volontaires suit des études secondaires ou supérieures. Là aussi, le territoire semble jouer un rôle dans la situation des jeunes. Dans les Ardennes, en Guyane ou dans l’Allier, 80 % des volontaires commencent un service civique avec un statut de demandeur d’emploi, tandis que les étudiants représentent plus de la moitié des entrées à Paris. Le niveau de diplôme à l’entrée fait également partie des observations menées par l’Injep. Au niveau national, 27 % des volontaires entrent en mission de service civique sans diplôme ou avec un niveau CAP maximum. Mais ces profils représentent le tiers des entrées dans les départements dans lesquels le taux de participation au service civique se montre le plus élevé. Au contraire, les diplômés de l’enseignement supérieur représentent 50 % dans les Hauts-de-Seine (6 % de participation) et 60 % à Paris (7,5 % de participation).

Lors de sa création, le service civique devait répondre aux envies d’engagement des jeunes. Mais ces derniers le voient aussi comme une « activité s’insérant dans leur parcours » qu’ils peuvent valoriser dans leur CV ou auprès d’un recruteur. Même si, au niveau légal, le service civique n’est pas considéré comme un emploi, et reste une expérience professionnelle. Et parfois la première expérience pour les diplômés du secondaire. Bon à savoir : 6 mois après leur sortie de mission, 35 % des volontaires occupent un emploi. Ces postes se révèlent davantage à durée déterminée que pour les autres jeunes n’ayant pas effectué de service civique (71 % vs 55 %). Mais il faut noter que la proportion de CDD de plus de 6 mois bondit de 31 points par rapport à avant la mission (42 % vs 11 %). Selon les données du Céreq, les effets positifs se font surtout sentir sur les parcours des diplômés du secondaire (CAP, bac pro). Cependant, le service civique ne semble pas influer sur les conditions de travail à long terme. Pour ce qui concerne les domaines d’exercice, les volontaires paraissent plus disposés à se tourner vers les métiers en lien avec la santé ou l’action sociale, culturelle et sportive, puisque 4 volontaires sur 10 occupent un emploi dans un de ces secteurs. Une petite moitié des volontaires en recherche d’emploi souhaite se tourner vers ces mêmes domaines. De même, les sortants se dirigent plus volontiers vers le service public et le secteur associatif que les autres. Le service civique représente également une occasion de réfléchir à son avenir. Parmi les volontaires qui reprennent des études, 27 % entament une réorientation. Parmi eux, un tiers choisit d’entrer en école spécialisée pour préparer un diplôme dans la santé ou le social (BPJEPS, diplôme d’État d’éducateur spécialisé...).

Focus

Le service civique en résumé 
Créé en 2010, le service civique accueille des jeunes de 16 à 25 ans (30 ans en cas de handicap), pour une mission d’intérêt général de 6 à 12 mois dans un service public ou au sein d’une association. Les missions sont réparties en 10 thématiques : solidarité, santé, éducation pour tous, culture et loisirs, sport, environnement, mémoire et citoyenneté, développement international et action humanitaire, intervention d’urgence en cas de crise et citoyenneté européenne. Le volontaire est indemnisé 505 € nets, auxquels s’ajoutent 115 € pour les boursiers de l’enseignement supérieur et ceux qui perçoivent le RSA.

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