Dans l'action Droit de manifester des lycéens : que faut-il savoir ?
En bref
- Dans le cadre de la liberté d’expression, les lycéens peuvent participer à des manifestations pour faire entendre leur voix.
- Prendre part à un rassemblement suppose le respect de certaines limites et une certaine préparation préalable.
- Mineur ou majeur, même combat : vous pouvez vous retrouver interpellé et placé en garde à vue en cas d’infraction.
Manifester oui, mais à l’extérieur du lycée
En tant que lycéen, vous disposez de certains droits, mais aussi de certains devoirs. Le Code de l’éducation mentionne la liberté d’expression, à condition qu’elle n’empêche pas les activités d’enseignement. Vous pouvez ainsi vous réunir, poser des afficher ou encore publier un journal. Si vous souhaitez faire entendre vos revendications sur un sujet, vous pouvez décider de prendre part à une manifestation. En revanche, cette liberté de manifester s’accompagne de certaines contraintes spécifiques à votre statut de lycéen. La manifestation doit se dérouler en dehors du lycée et des heures de cours car, contrairement aux salariés, vous ne possédez pas le droit de grève. Ainsi, justifier une absence au motif de la participation à une manifestation ne sera pas recevable. Gardez à l’esprit que vos bulletins scolaires mentionnent vos absences et que leur accumulation peut porter préjudice à vos apprentissages. En fonction de votre lycée, les sanctions disciplinaires varient (heures de colle, avertissement...) mais ne peuvent pas aller jusqu’à l’exclusion. Quant au blocage du lycée, il reste tout bonnement interdit. Les autres élèves, les professeurs et les membres du personnel doivent pouvoir accéder au lycée, sous peine de commettre un délit d’entrave à la libre circulation des personnes ou à la liberté du travail. En revanche, tenter de convaincre d’autres personnes de rejoindre le mouvement demeure autorisé. Bien entendu, les événements doivent se dérouler de manière pacifique. Le chef d’établissement, garant de la sécurité du lycée, peut recourir à des mesures disciplinaires, voire faire appel aux forces de l’ordre, si des violences éclatent.
Manifester oui, mais pas n’importe comment
Participer à une manifestation, ça se prépare. Avant de vous y rendre, informez-vous sur l’organisation à l’origine du rassemblement pour vous assurer que vous partagez le point de vue qu’elle défend. Définissez également avant le début de l'événement comment retrouver les personnes qui vous accompagnent si votre groupe se retrouve séparé. Pendant la manifestation, restez attentif à ce qui se passe autour de vous et prenez garde aux mouvements de foule. Au moindre doute, si vous sentez que la situation dégénère, éloignez-vous du lieu de manifestation. Une idée reçue circule selon laquelle l’organisation engage sa responsabilité en cas de dégradation ou d’acte illégal. C’est faux. Que vous soyez mineur ou majeur, sachez que vous restez responsable de vos actes et, qu’en cas d’interpellation, vous devrez en répondre. On peut se retrouver interpellé parce qu’on se trouve « au mauvais endroit, au mauvais moment » ou parce qu’on a soi-même commis une infraction. Dans tous les cas, mieux vaut ne pas s’opposer aux forces de l’ordre pour ne pas aggraver la situation. Vous serez placé en garde à vue et les autorités préviendront vos parents (sauf exception). Les modalités diffèrent selon votre âge. En principe, la garde à vue ne peut pas durer plus de 24 heures mais elle peut se retrouver prolongée en fonction des faits reprochés. Sachez que vous avez des droits, notamment celui de voir un médecin et un avocat.