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Actualité Nuits debout : paroles de jeunes

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Publié le 15-04-2016

En bref

  • Ils sont jeunes et sont venus voir, découvrir, se faire leur idée ou participer aux débats. Le mouvement « Nuit debout » a rassemblé pour la quinzième nuit consécutive des centaines de personnes place de la République à Paris. Cidj.com a passé une soirée avec ces étudiants,  jeunes actifs, militants, ou simples curieux qui ont bravé la pluie pour, peut-être, changer les choses.
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Nuits debout : paroles de jeunes Crédit : CIDJ

Nuit debout : « faire partie de l’Histoire »

Depuis deux semaines, des centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes, se rassemblent sur la place de la République à Paris. Né à la suite des manifestations contre la loi Travail, le mouvement « Nuit debout » a aujourd’hui largement dépassé cette contestation et prône le vivre ensemble, la démocratie et la citoyenneté.

La fin de journée approche. La place de la République s’assombrit petit à petit. La pluie qui tombe par intermittence n’a pas découragé les quelques centaines de personnes présentes. « Cette manifestation permet d’occuper l’espace public pour se rencontrer et discuter » explique Antoine, 24 ans.
Juliette, 19 ans est étudiante en prépa. « Les gens viennent d’eux-mêmes et le fait que ce soit sous forme de débats c'est l’occasion de se faire sa propre opinion et de prendre plus de distance avec ce que disent les médias ou les syndicats » indique-t-elle.

Youen est militant du mouvement étudiant. C'est la première fois qu'il assiste à un tel rassemblement auquel les jeunes prennent spontanément part. « On voit une jeunesse qui veut s’organiser (…) parce qu’elle manque de moyen d’expression et d’occasions de se rencontrer ». Juliette est du même avis. « On a l’impression de faire partie d’une génération qui bouge ! ».

Sébastien, 21 ans, étudiant en droit, découvre le mouvement pour la première fois. « En écoutant parler les gens, on se rend compte qu’il y a un véritable développement de la conscience politique et si un événement comme celui-là peut y contribuer ce n’est que du bonus ». Victor, étudiant en digital business semble ravi de cette mobilisation. « Avec internet on aimait bien s’indigner derrière nos écrans. Là c’est du concret ça a l’air de marcher donc c’est bien ». Ce qu’il espère ? « Faire partie de l’Histoire, oui j’espère que ce moment s’inscrira dans l’Histoire !».

A la tombée de la nuit, la place ne s’est pas vidée. D'un côté elle prend des allures de fête avec un DJ et des jeunes qui dansent. De l'autre elle reste un lieu d’échanges et de débats. Un peu plus loin, un conteur récite une poésie avec ferveur aux curieux venus l’écouter. Sur le sol on peut lire une inscription : « maintenant que nous sommes ensemble, ça va mieux ».

 

Le phénomène essaime en régions, avec des rassemblements plus ou moins suivis. Dans certaines villes, le mouvement a lieu tous les jours mais ne rassemble parfois que quelques dizaines de personnes. Le 9 avril, pas moins de 60 villes en France avaient leur « Nuit debout » : de Toulouse à Lille, en passant par Poitiers, Rennes, Limoges, ou encore Marseille et Grenoble.

Les Nuits debout pour un Paris intra muros ? 

Bien implanté à Paris, le mouvement peine à s'étendre en banlieue. A Noisy-le-Grand (Seine Saint Denis), le mouvement a eu du mal à rassembler les foules malgré un lieu stratégique, proche de la sortie du RER A, parfois perçu comme un mouvement pour parisiens. 
Des jeunes dans les banlieues veulent prendre part à ce mouvement. Sarah, 29 ans, est enseignante dans un lycée à Marseille. Elle est venue, place de la République avec un projet d'affiche pour mettre en avant ces jeunes marseillais des quartiers nord, qui eux aussi, se sont mobilisés. "Je me suis dit qu'on ne voyait pas assez ces jeunes qui se mobilisent et notamment les jeunes des quartiers défavorisés".

Rémy Buisine, 25 ans, est community manager le jour et « périscopeur » la nuit. Armé de son téléphone portable il filme les « Nuits debout » en direct depuis deux semaines grâce à l'application Périscope et rassemble chaque soir des milliers d’internautes. « Je suis équipé d’un dispositif un peu inédit ce soir » explique-t-il. « D’habitude j’ai simplement mon téléphone avec une batterie rechargeable et le kit oreillette mais ce soir une personne m’a prêté une GoPro, c’est une première ! ».

Par tous les temps, Rémy Buisine est là et rend compte de ce que sont les « Nuits debout ». « Je veux montrer comment ça se passe au quotidien, suivre l’évolution du mouvement voir de quelle manière il s’organise ». Le tout, de manière la plus neutre possible. « L’idée est de diffuser les moments forts en étant un simple observateur et sans prendre parti ».

Habitué à couvrir des sujets d’actualité, Rémy Buisine, tout sourire, ne prend pas la grosse tête. « Ça fait un an que je fais des périscopes sur des sujets d’actu. Aujourd’hui c’est sur les « Nuits debout », demain ce sera sur autre chose. Je ne me prends pas la tête. Je vais travailler le matin et le soir je suis place de la République. Je suis content de ce qu’il m’arrive, c’est sûr, ça fait plaisir ».

 

 

Propos recueillis en 2016

Marine Ilario, Laura El Feky et Valérie François

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